Un couple vient de porter plainte suite au décès de son nouveau-né après un accouchement difficile à la maternité de Sidi Bel Abbès. Une plainte a été déposée contre le service de gynécologie-obstétrique auprès du procureur de la République du tribunal de Sidi Bel Abbès pour «négligence médicale», lit-on dans un document remis à El Watan. L'affaire, révélée il y a une semaine par le père du nouveau-né décédé, M. Slimane Bencherif, relance le débat sur le recours à la méthode très controversé de l'accouchement au forceps et les maltraitances que subissent les femmes en couche en milieu hospitalier. «Admise pour un accouchement difficile, mon fils et sa mère ont subi de terribles atrocités lors de l'accouchement», affirme M. Bencherif, précisant que son nouveau-né est décédé deux jours après sa naissance. Selon lui, la mère de l'enfant avait effectué plusieurs examens complémentaires lors des derniers mois de la grossesse et les spécialistes avaient opté pour la voie haute (césarienne) en raison de l'incompatibilité de la taille du fœtus avec le bassin de la mère, d'autant que la mère est une primipare. «Au bout de quatre jours d'hospitalisation au service gynéco-obstétrique et après plusieurs heures de tentative d'accouchement par voie basse (naturelle), et malgré que la dilation était stationnaire, le médecin traitant a recouru à l'utilisation du forceps qui est pourtant aboli en raison de ses séquelles sur le nouveau-né et son système nerveux», ajoute notre interlocuteur qui affirme vouloir épargner, à travers sa plainte, à d'autres femmes de subir, à l'avenir, les affres d'un accouchement au forceps. Et d'ajouter : «Après la naissance de l'enfant, le médecin pédiatre de néonatologie a sollicité un scanner qui a montré une hémorragie intracrânienne importante et une fracture des os du crâne dues à l'utilisation du forceps. Mon fils est décédé deux jours après sa naissance et sa mère, très affaiblie, se trouve toujours sous le choc». D'ailleurs, le certificat médical de constat de décès (en notre possession) mentionne clairement que les causes du décès sont dues «à une hémorragie intracrânienne et traumatisme obstétricale par forceps», même si en marge du document, il est mentionné que la mort du bébé est naturelle. Le beau-frère du plaignant, médecin, évoque une incompétence médicale tout en révélant qu'il existe une contradiction flagrante entre les causes et la nature de la mort du nouveau-né. «C'est pour cette raison que nous réclamons une enquête judiciaire et l'intervention du conseil de l'Ordre des médecins pour mettre au clair cette affaire», explique-t-il. La direction de la maternité n'a fait aucun commentaire depuis la publication de plusieurs articles de presse sur cette affaire, tout comme certains médecins que nous avons sollicités pour donner leur avis sur les circonstances du décès de ce nouveau-né.
