Une centaine de proches et de voisins des parents du bébé disparu, Layth, ont manifesté hier en plein centre-ville, sollicitant le soutien et l'aide des citoyens afin de retrouver leur enfant. Brandissant des banderole exprimant colère et mécontentement et sur lesquels on pouvait lire «Non à l'enlèvement des bébés», «Non au terrorisme dans les hôpitaux», «Rendez l'enfant à sa famille», les protestataires n'ont pas manqué de dénoncer les conditions d'accueil des malades au sein du CHU Dr Benbadis. Selon eux, ce qui se passe est insensé. Comment peut-on perdre un bébé comme on perd un sac à main ? Personne ne pense à cette maman éplorée, qui neuf mois plus tard ne pensait pas livrer son bébé à des mains indélicates, se demandent-t-ils avec un grand étonnement. «Nous avons dénoncé la situation catastrophique des maternités et des nurseries dans les établissements hospitaliers, plus particulièrement le CHU, mais le problème n'a pas été pris au sérieux. La négligence, le manque des compétences et le manque de conscience professionnelle des responsables et des employés règnent sur les lieux, menant à cette anarchie totale qui dure depuis des années» a déclaré, furieux, l'un des manifestant. «Nous avons tout accepté, la saleté, l'insolence et le vol de la part du personnel, mais l'enlèvement des enfants, c'est inacceptable» a conclu la même personne. Selon les dires de Farid Kaoua, le père du bébé, toutes les pistes ont été explorées, et jusqu'à maintenant même les services de la sûreté manquent d'informations. «Nous voulons l'intervention rapide et rigoureuse de la part du ministre de la santé et de celui de l'intérieur, qui ont pris ce phénomène à la légère. Ils doivent accomplir leur mission.» a-t-il insisté. Plus d'une semaine après la disparition du nouveau né, l'enquête semble piétiner. Six employés de la maternité ont été suspendus (pour faute de négligence), des plongeurs on été mobilisés à la recherche du bébé dans la bâche à eau du même établissement. En outre, des recherches sont conduites par les éléments de la sûreté à la ville Ali Mendjeli, pour trouver cet enfant, mais en vain jusqu'à maintenant. C'est comme si le bébé s'était volatilisé. On entre à la maternité comme on entre dans un moulin. C'est le chaos total, la débandade dans tout le CHU; c'est du moins l'impression qui se dégage à la suite de ce drame. Personne ne veut nous révéler des informations sur l'avancement de l'enquête, et les responsables et tous les employés se méfient de la presse. Entre temps le désespoir des parents est à son paroxysme. Le père, interrogé hier, a informé que son but est de sensibiliser les citoyens afin que cesse cette situation, et aussi dans le but d'obtenir de l'aide. «Je veux mon bébé mort ou vivant, je veux le voir, et je ne vais pas me taire ou m'arrêter jusqu'à l'obtention de la vérité et jusqu'à ce que je vois mon enfant devant moi» a-t-il déclaré les larmes aux yeux.
