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Rio, une ville aux deux visages
Inégalités sociales criantes au Brésil
Publié dans El Watan le 23 - 06 - 2014

Le Brésil est champion du monde pour ce qui est des inégalités sociales. C'est ce qui est souvent affirmé par différents analystes en évoquant les conditions de vie d'une partie de la société. Celui qui visitera Rio de Janeiro, la deuxième plus grande ville de ce pays, le vérifiera de visu.
Le contraste est frappant entre les luxueux quartiers abritant des habitations de propriétaires aisés ou de somptueux hôtels et les autres, appelés communément «favelas», où vivent les couches les plus défavorisées. Les uns jouxtant les autres, Rio est une ville aux deux visages. La FIFA a choisi le «côté» le plus reluisant pour y installer son village durant cette Coupe du monde.
Copacabana, l'opulence
Le lieu qui symbolise le plus l'opulence à Rio de Janeiro est, bien évidemment, Copacabana. Ce district du sud de Rio dispose de la plage du même nom qui s'étend sur une distance de 4,5 kilomètres. C'est l'une des plages les plus célèbres du monde, sinon la plus célèbre. A l'occasion de la Coupe du monde, la FIFA y a installé son «fan fests», le village du Mondial de Rio de Janeiro. Le lieu accueille aussi périodiquement plusieurs événements internationaux sportifs ou autres, comme le championnat du monde du beach volley ou des concerts de chanteurs les plus célèbres. La plage longe l'avenue Atlantica où sont installés des dizaines d'hôtels, de restaurants ou de bars qui ont, donc, une vue sur la mer. Il y a, entre autres, le célèbre Copacabana Palace, le plus ancien palace du sud de l'Amérique. C'est la fête permanente à Copacabana.
La musique, la danse et les promenades sur la plage ne s'arrêtent qu'à une heure tardive de la nuit. Des relais téléphoniques mobiles sont même installés sur l'avenue afin d'éviter les saturations de réseaux ; un large trottoir pour piétons ; une piste pour les cyclistes ; une station d'essence. Tout est fait pour que le visiteur ne soit confronté à aucun souci. Le lieu attire des millions de visiteurs par an, Brésiliens ou étrangers. Pourtant, tout est cher à Copacabana. Les hôtels de l'avenue Atlantica affichent des prix astronomiques. Une chambre coûte au minimum 300 euros la nuitée. Un tarif qui ne concerne pas, bien évidemment, les établissements les plus huppés. Beaucoup de Brésiliens ne peuvent pas venir y passer du temps sur les lieux ou s'offrir un maillot officiel du Brésil vendu dans le FIFA Fan Fest à 230 riais, ce qui représente près de 30% du salaire minimum brésilien qui dépasse de peu les 700 riais (environ 240 euros).
La favela de Pavao-Pavaozinho, une vue sur Copacabana…
Mais non loin de là, juste au-dessus, sur une colline donnant sur Copacabana et Lpanema, située à sa droite, un autre riche quartier côtier avec une plage tout aussi belle, vivent quelques milliers de personnes dans une favela appelée Pavao-Pavaozinho. Les habitants de cette dernière ont une vue sur quelques-uns des quartiers les plus riches de Rio et la favela est bien évidemment visible d'en bas. Ici, pas d'écran géant ni de programmation festive pour que les habitants puissent suivre les matchs de la Coupe du monde. A première vue, pour les étrangers, notamment ceux venus de pays ne disposant pas de planification urbanistique élaborée, ces favelas, ne sont que des agglomérations à la mauvaise architecture. C'est un quartier bâti sur une colline, comme la majorité des favelas, avec des bâtisses quelquefois de trois étages, collées les unes aux autres, ne disposant pas généralement de finitions extérieures. La brique rouge est omniprésente. C'est le cas de plusieurs quartiers en Algérie.
Des travaux de construction qui n'en finissent jamais. Des chantiers en permanence. Dans le subconscient général, les bidonvilles sont composés de «maisonnettes» avec toutes sortes de toitures en tôle ou autre. Mais, ici ce n'est pas le cas. Les habitants des favelas ont squatté des parcelles de terrain à la périphérie des villes et des quartiers et y ont bâti leurs maisons. Avec le temps, ils ont fini par y ajouter des étages. Il n'y a donc ni étude du sol ni plan architectural. Certaines maisons sont revendues et d'autres, louées. Ce sont des villes en bonne et due forme qui n'ont aucune existence légale. En somme, à ces quartiers huppés de Rio de Janeiro sont opposés des favelas, où les conditions de vie sont des plus déplorables. Des disparités criantes qui font que, pour beaucoup de Brésiliens, le fait que leur pays soit la sixième puissance économique dans le monde ne veut vraiment rien dire.
L'eau potable, un épineux problème
La chose la plus frappante lorsqu'on aperçoit ces favelas est la présence de citernes bleues au-dessus de chaque immeuble ou maison. Celles-ci portent généralement l'inscription «Fortlev». C'est le nom d'une société spécialisée dans la conception et la fabrication de citernes de stockage d'eau. Une entreprise sûrement prospère au vu de la demande. Le problème dans ces quartiers défavorisés est qu'il n'y pas de réseaux d'assainissement des eaux usées et de distribution d'eau potable. Des robinets collectifs sont installés dans différents coins. Dans certains cas, des réseaux de distribution y ont été aussi mis en place.
Mais beaucoup d'habitants sont obligés de stocker de l'eau sur leur terrasse. L'Etat ne peut pas brancher toutes les habitations de ces favelas au réseau de distribution d'eau en raison de l'anarchie qui a caractérisé leur construction. C'est le cas également pour ce qui est de l'assainissement. D'ailleurs, en passant à côté de l'aéroport international de Rio de Janeiro, sur la grande baie, des effluves nauséabondes s'en dégagent. Des odeurs qui sont dues au déversement des eaux usées directement et sans assainissement sur les lieux.
Visiter une favela… une activité commerciale
Comme le Brésil est un pays à économie libérale et comme l'argent n'a pas d'odeur, les tours opérateurs brésiliens proposent aux touristes des visites guidées dans les favelas. Ce nom donné à ces quartiers provoque la curiosité de plus d'un. Certains ont peur d'y mettre les pieds. D'ailleurs, il est déconseillé à tout étranger d'accéder à une favela sans être accompagné par un «professionnel». Y entrer est moins périlleux, aujourd'hui, après que les services de sécurité brésiliens, en prévision de la Coupe du monde, aient «nettoyé» les lieux des gangs qui y régnaient auparavant.
Les agences de voyages organisent donc des circuits pour que les plus curieux assouvissent leur désir de voir de plus près ces endroits synonymes souvent de violence. C'est le cas notamment de la favela Rocinha, au sud de Rio, qui est la plus grande du Brésil, avec près de 70 000 habitants, où des visites régulières sont organisées par des agences. Ceux qui sont intéressés peuvent se rendre à différents coins du quartier, en haut de la favela, par exemple, pour prendre une photo d'ensemble, à un café du coin pour s'imprégner du climat ambiant ou bien visiter quelques habitations. Comme pour dire que le malheur des uns fait le bonheur des autres.
C'est cela le Brésil : la sixième puissance économique du monde, où cohabitent des quartiers huppés qui font rêver et d'autres où les occupants passent leur temps à remplir leurs citernes d'eau. Rio de Janeiro, qui accueillera la finale de la Coupe du monde au mythique stade Maracana, est l'une des villes brésiliennes qui montre le mieux cette contradiction. Et c'est ce qui fait que, pour beaucoup de Brésiliens, on dépense des milliards de dollars pour un événement sportif «inopportun», alors que le pays a besoin d'investissements dans des secteurs beaucoup plus vitaux et prioritaires.


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