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Mondial 2014 : «Pourquoi j'ai décidé de ne pas le suivre»
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Publié dans El Watan le 25 - 06 - 2014

Evénement de renommée planétaire, le Mondial, comme tous les quatre ans, attire des téléspectateurs des quatre coins du monde, hommes, femmes, grands et moins grands. Ce n'est, toutefois, pas le cas de certains étudiants que nous avons rencontrés et qui, pour une raison ou une autre, ont décidé de ne pas suivre les fameuses rencontres footballistiques, cette année.
Samir est étudiant en 6e année de médecine. Inconditionnel du footbal, ne ratant aucune occasion pour aller au stade ou suivre un match à la télé, il a pourtant décidé de n'en rien faire cette année. Ce n'était pas facile mais les arguments qu'il avance sont de taille à convaincre les plus récalcitrants. «Grâce aux réseaux sociaux, il nous a été possible de voir de quelle manière ce Mondial a été préparé: c'était à coups de crosse, de matraque et de rangers. C'était en tabassant, en emprisonnant, voire en tuant de pauvres bougres. J'ai vu des photos et j'ai visionné des vidéos qui m'ont sidéré, révolté. On a traité des gens comme des chiens pour nettoyer les rues des grandes ville brésiliennes, et taper ainsi, bassement, sous l'oeil des étrangers. On a même brûlé des SDF. Est-ce juste?», s'interroge Samir qui ne cache pas son désappointement.
Ayant pourtant grandi dans une famille qui adulait le football, la décision de ne pas suivre le Mondial de cette année a-t-elle été difficile à prendre? «Très franchement, non. Quand on voit de pauvres gens dont le seul tort est d'être pauvres, se faire lyncher par des policiers censés les protéger et ce, juste pour donner une bonne image du Brésil, ça donne matière à réflexion. J'ai déduit que ce qui devait être une rencontre entre tous les peuples de la planète Terre, a été finalement déshumanisé. Le mercantilisme l'a emporté. Et cela m'a totalement écoeuré», poursuit Samir d'une voix remplie de tristesse.
Un Mondial à jamais entâché d'injustices
Samir n'est pas le seul a avoir cet arrière-goût d'amertume que lui laisse ce Mondial. «Imaginez que ça vous arrive un jour. Aimeriez-vous qu'on se désolidarise de votre malheur ? Car, c'est, en effet, un grand malheur pour ces gens qui n'ont pas choisi d'être pauvres. Je n'accuse pas uniquement les autorités brésiliennes mais aussi la FIFA, les différentes associations qui se targuent d'œuvrer pour la protection des droits de l'homme, ainsi que ces grands footballeurs dont la presse rapporte, à coups de unes et de grands articles, qu'ils donnent une partie de leur fortune aux pauvres mais qui, bizarrement, ont choisi cette fois-ci de rester silencieux. Je ne comprends pas comment on peut être à ce point dépourvu de toute pitié. Et puis le silence des autres nations. C'est lâche. Lâche et honteux. Beaucoup de sang a coulé et trop de larmes ont été versées pour qu'on vienne, aujourd'hui, se vautrer dans son fauteuil et regarder les matchs de ce Mondial de la honte.»
C'est un cri de révolte, de détresse même, que lance Imène, une étudiante en 2e année d'architecture. Elle-même petite-fille d'un footballeur algérien, elle a le foot dans le sang. «Mais pas au point de brader mes principes et mes convictions», rétorque-t-elle. Mieux, elle a même révélé avoir lancé une page sur le réseau social Facebook pour inciter les internautes mais, surtout, les étudiants — qui, comme elle le dit si bien, doivent être porteurs d'espoir — à boycotter ce Mondial.
Le Mondial : Un non-événement
Mais si beaucoup ont été révoltés par les traitements, jugés inhumains, qu'ont subi de pauvres citoyens brésiliens, d'autres ont décidé de ne pas suivre le Mondial pour d'autres raisons. C'est le cas de Yamine, étudiant en Sciences politiques. «Soyons un peu logiques : en Algérie, le football, comme la religion, sont instrumentalisés pour abrutir encore plus le peuple. Preuve en est, les deux seuls événements de cette année sont les pseudos élections présidentielles et le Mondial. Cela, quand la jeunesse algérienne souffre d'un marasme qui l'étouffe de plus en plus» affirme-t-il, outré par ce qu'il appelle «la bêtise humaine».
Fustigeant les gouvernants algériens, il n'y va pas de main morte pour vider son cœur. «Je suis jeune, je suis étudiant et j'adore le football, mais, par contre, je ne suis pas niais. Le souvenir du dernier Mondial est encore vivace. Et il est mauvais. Souvenez-vous comment nos gouvernants ont tout facilité aux jeunes Algériens pour se rendre au Soudan et en Afrique du Sud. Ce n'était pas par amour pour ces jeunes, mais juste pour étouffer toute révolte et acheter la paix sociale. C'est lamentable. C'est dégueulasse», rappelle-t-il.
Bilal, son ami, étudiant en littérature anglaise, estime que les jeunes Algériens ont beaucoup plus besoin d'attentions, de travail, de logement, d'une oreille attentive et d'un vrai coup de main que de football qui devient, misérablement, politisé. Détourné. «Comme beaucoup de jeunes, j'aime le football, mais pas au point de tomber dans le piège de ceux qui nous gouvernent et qui, au lieu de prendre nos soucis en charge, nous gavent de football, de festivals et de je ne sais quoi d'autres qui n'ont plus aucune importance comparé aux problèmes dans lesquels se débat le pauvre petit peuple», regrette-t-il. Il a affirme, d'ailleurs, que nombre de ses copains partagent son point de vue. Question de dire que le Mondial 2014 n'a pas fait que des heureux !


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