Ouf ! Diraient les habitants de Skikda. La réhabilitation du vieux bâti dont on n'a jamais cessé de parler, des décennies durant, sans voir le moindre signe effectif, est désormais passée à l'étape pratique. Un séminaire international a d'ailleurs été tenu, mercredi dernier pour annoncer, de manière officielle, le lancement du projet. Sans trop tarder sur l'aspect théorique des communications qui ont été données par des bureaux d'études étrangers et nationaux, il serait plutôt intéressant d'aller au fond du sujet pour comprendre le pourquoi et le comment de ce projet de réhabilitation et de cerner ses assises. Sauver les Arcades D'abord cette opération concernera dans un premier temps les immeubles longeant l'avenue Didouche Mourad ‘'Les Arcades''. Elle aura par la suite à s'étaler dans l'espace pour toucher tout le tissu urbain du vieux Skikda. Mme Bouchehit, assistante du PDG de l'OPGI, explique le sujet : « Pour mener à bien cette opération, il a été décidé de créer un groupement englobant le CTC et le bureau espagnol Aquidos qui est connu pour être expert en la matière et disposant d'une longue expérience dans le domaine. Ce groupement s'est par la suite déplacé à Skikda pour entamer son travail sur un îlot des Arcades (le pan situé en face d'Air Algérie. ndlr). Ils ont passé 10 jours à diagnostiquer et à faire les relevés architecturaux, les prélèvements etc… Ils se sont même intéressés au sous-sol et à l'ovoïde des Arcades. Maintenant, on s'attend à ce qu'ils nous préparent un cahier des charges pour lancer des appels d'offre internationaux avant de lancer l'opération de réhabilitation de l'îlot concerné». Toujours selon elle, le groupement va maintenant entreprendre le même travail pour tout le boulevard des Arcades. Ceci risquerait-il de prendre trop de temps ? «Non» répond M Bouchehit et d'ajouter : «l'étude de l'ensemble des Arcades sera achevée avant l'automne, seulement, les chantiers devront par la suite se faire par îlot. On ne peut pas entamer tout le boulevard en même temps ». Une wilaya pilote Versant dans l'aspect technique de l'opération de réhabilitation, Mme Bouchehit a tenu à spécifier quelques données «l'intervention se décidera par rapport à l'état du bâti. On va prioriser les îlots menaçant ruine et où il y a des risques sur les vies humaines. Notre choix sera tributaire des urgences et des nécessités. Il y a aussi le volet propre au recasement qui constitue une opération très délicate qui se fera en concertation avec les autorités locales. On aura aussi à discuter l'option de procéder : laisser les habitants dans leurs logements ou les reloger ailleurs pour libérer les lieux. Ce sera difficile de retenir cette dernière éventualité car l'opération de réhabilitation se fera en usant d'interventions lourdes. Certains immeubles ne garderont que leurs façades et tout l'intérieur sera démoli pour être repris en pensant jusqu'aux normes antisismiques en veillant à améliorer le cadre de vie des habitants. Nous n'allons pas rafistoler mais réhabiliter au sens propre du terme». Revenant par la suite sur la continuité de l'opération qui devrait concerner l'ensemble de la vieille ville, elle dira : « Il faut savoir que tout sera basé sur la réussite de la réhabilitation des Arcades. On nous a fait comprendre au niveau du Ministère que c'est le résultat obtenu au niveau des Arcades qui décidera des autres quartiers. Il y a une réelle volonté de faire de Skikda une wilaya pilote en matière de réhabilitation. Ce qu'on va faire sera meilleur que ce qui s'est fait à ce jour en Algérie».
