Aïd El Adha: Respect quasi-total du programme de permanence par les commerçants    Aïd El Adha: la SEAAL augmente sa production quotidienne d'eau    UNESCO: l'élection de l'Algérie au comité pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, une reconnaissance de son rôle dans le domaine    Courts Mammouth Classique de l'île Maurice: Youcef Reguigui termine 2ème    Aïd El-Adha dans l'Est du pays: ambiance de joie, de clémence et de générosité    Bordj Bou Arreridj: Rebiga partage la joie de l'Aïd El-Adha avec des enfants palestiniens évacués de Ghaza    Plus de 9.300 Palestiniens détenus dans les prisons de l'occupant sioniste    Les Algériens célèbrent l'Aïd El-Adha dans une ambiance de fraternité et de piété    FGAR: plus de 4.000 projets accompagnés pour un montant de 532 mds de dinars    Aïd El-Adha: Goudjil présente ses vœux au peuple algérien    Droit à l'autodétermination au profit du peuple sahraoui    Aïd El-Adha: Boughali présente ses vœux au peuple algérien    Début des travaux de la 8e session de la Commission mixte algéro-omanaise    M. Faid souligne l'importance «cruciale» de la transformation numérique en cours    Le prix du mouton toujours inaccessible    Retrait des formulaires de souscription de signatures pour la présidentielle du 7 septembre    Aïd El-Adha: le président de la République présente ses vœux aux éléments de l'ANP, aux corps constitués et aux personnels de la santé    Les hadjis algériens appelés à Arafat à accomplir pleinement les rites du hadj    Des Palestiniens accomplissent la prière de l'Aïd El Adha sur les ruines de maisons détruites    Le président de la République accomplit la prière de l'Aïd El Adha à Djamaâ El Djazaïr    La 19e édition de "Andaloussiates El Djazaïr" s'ouvre à Alger    Ligue 1 Mobilis: l'ESBA accompagne l'USS en Ligue 2, le CRB termine 2e    Ligue 1 Mobilis (30e et dernière journée): résultats complets et classement    La Palestine subit les affres des tenants de l'ordre international du sionisme    Le Président appelle à l'aide internationale après la disparition de l'avion transportant son vice-président    Eliminatoires Mondial-2026 : De surprise en surprise…    Une femme de Béjaïa interpelle le président de la République    Présentation du bilan de la coopération algéro-allemande sur le développement des compétences    Une victoire et des repères pour la suite    Ligue 1 : les résultats de la 29e journée USM Khenchla 2 – NC Magra 2    Mission accomplie, l'or bleu coule à flot    Ouverture du premier Salon national du livre pour enfant    L'Algérie élue membre à l'unanimité    Parmi les Ouled Sid Cheikh en lutte, un poète    Elue comme membre du Conseil d'administration de l'Organisation internationale du Travail    Economie et Armée, les deux garants de la sécurité de l'Algérie    Algérie : Manœuvres insidieuses autour de l'exploitation du gaz de schiste dans le Sahara    Déshabillons-les !    Le pouvoir politique US des deux poids, deux mesures, mis à mal par la protesta estudiantine, les manifestations populaires, et la résistance palestinienne    Commission mémorielle ou marché aux puces    Le droit de massacrer, de Sétif à Gaza    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«L'amélioration du marché passe par sa diversification»
Ahmed Bouyacoub. Professeur d'économie à l'université d'Oran
Publié dans El Watan le 30 - 06 - 2014

-Les gouvernements qui se sont succédé ont éprouvé du mal à réguler le marché dont la volatilité s'accentue à chaque début du mois de jeûne. A votre avis, qu'est-ce qui explique cela ?
Si l'on analyse les trois dernières décennies seulement, on ne peut pas affirmer cela. Les modes de régulation ont totalement changé parce que la situation du marché a changé. Il fut un temps où plusieurs Conseils des ministres et de gouvernement étaient consacrés à la préparation du mois de Ramadhan, avec tout le lot de décomptes des principaux produits qu'il fallait souvent importer dans l'urgence pour pallier toute pénurie (concentré de tomate, beurre, pruneaux et raisins secs, huiles, viandes, sans parler des produits agricoles frais…). C'était l'économie de pénurie qui ordonnait le fonctionnement de l'administration et de la société, et la préparation du mois de Ramadhan connaissait une effervescence sur tous les plans.
Depuis presque une décennie, le marché se renforce et se structure, même s'il reste encore quelques dysfonctionnements. L'offre de produits s'est fortement améliorée. Il n'y a plus de pénuries de produits de large consommation. La production agricole (fruits, légumes et viandes…) a connu une forte croissance au cours de la dernière décennie (une multiplication par plus de deux entre 2000 et 2012 du PIB agricole). Par ailleurs, il y a plus de commerçants et la chaîne de distribution se complète et se consolide progressivement, notamment en ce qui concerne les produits alimentaires frais. Les produits circulent nettement mieux dans le territoire national. Ces facteurs objectifs ont entraîné l'amélioration de la consommation alimentaire des ménages algériens et surtout la réduction du poids de leur facture alimentaire.
A la veille du mois sacré, naturellement certains acteurs profitent de la situation d'une forte et brutale demande de certains produits. Il y a automatiquement une hausse de prix qui dure quelques jours. Ce dérèglement des prix de certains produits provient de plusieurs facteurs : l'esprit de spéculation de certains commerçants, l'insuffisance d'offre momentanée de certains produits, la faiblesse de stockage de certains produits, la faiblesse de la chaîne d'approvisionnement des marchés (stockage et transport) et un comportement «gourmand» d'une partie des ménages.
Mais, si on examine l'indice des prix à la consommation mensuel des deux dernières années, on ne constate pas de hausse vertigineuse au cours du mois qui abrite le Ramadhan. Les hausses sont très conjoncturelles, limitées à quelques produits et ne durent que quelques jours. L'amélioration de la situation du marché passe d'abord par la densification des marchés de gros et de détail (les marchés couverts de proximité dans le tissu urbain et semi-urbain), l'encouragement de l'investissement dans les multiples chaînes du froid, la production et la chaîne de distribution des viandes et notamment les viandes blanches… La réglementation est nécessaire pour encadrer les marchés, mais elle ne sert pas à grand-chose quand l'offre des produits est insuffisante. Enfin, il ne faut pas négliger le rôle des associations de consommateurs presque totalement absentes du paysage algérien…
-Y a-t-il des causes à rechercher dans la manière de consommer des ménages ?
Les habitudes de consommation sont le produit de l'histoire, de l'économie et des conditions matérielles de vie des ménages. Il y a une très forte diversité dans les habitudes de consommation des ménages, dont une partie a tendance à se donner des menus exceptionnels pendant un mois. Il y a donc une consommation exceptionnelle de certains produits. Il en découle naturellement un taux de «gaspillage» important pour certains aliments. Les pouvoirs publics doivent songer à commander des campagnes publicitaires, dans les médias lourds, contre la
surconsommation et le gaspillage de certains produits sous forme de sketchs par exemple.
La consommation des ménages au cours du mois de Ramadhan semble obéir de manière diversifiée principalement à trois variables : le milieu social, le niveau d'éducation et le niveau de revenu. Il est dommage que cette question (consommation au cours du mois de Ramadhan) ne fasse l'objet d'aucune étude systématique, de thèses et magisters de différentes disciplines comme les sciences économiques, la sociologie, la psychologie et les autres sciences qui s'intéressent à l'alimentation. L'enquête de l'ONS sur la consommation des ménages de 2011 nous apprend que les ménages les plus pauvres consacrent par exemple 54,1% de leurs dépenses annuelles à l'alimentation, alors que pour les ménages les plus riches, ce taux ne dépasse pas les 28,1%.
Une autre donnée intéressante montre que la part des 20% de ménages pauvres ne dépasse pas les 10,8 % des dépenses alimentaires nationales alors que pour les 20% les plus riches, ce taux atteint 31,5 %. Enfin, les 10% des ménages riches dépensent presque autant que les 30% des ménages modestes en termes d'alimentation en 2011. Mais, en 2000, ces 10% de ménages riches dépensaient nettement plus que les 40% de ménages modestes. Ces données montrent qu'on ne peut pas traiter cette question de la même manière pour tout le monde.
-Le marché est normalement soumis au principe de la liberté des prix (à l'exception de certains produits dont les prix sont administrés). De quelle marge de manœuvre disposent les pouvoirs publics pour réguler sans remettre en question ce principe ?
La première action de régulation nécessaire des pouvoirs publics est d'inciter et de commander d'abord des études très fines et détaillées. Qui consomme quoi, comment, quand et combien ? En Algérie, quand on parle de régulation, on songe souvent à la répression des fraudes et au contrôle du commerce (hygiène, prix, qualité...).Ces actions ne concernent pas seulement le mois de Ramadhan. Les commerçants doivent acquérir des réflexes pour respecter les règles de l'hygiène, de la qualité et des prix.
Dans une économie de marché, les pouvoirs publics incitent à l'investissement par différents moyens, produisent de la réglementation pour protéger les producteurs et les consommateurs et procèdent aux différents contrôles. Si ces fonctions sont bien remplies, le marché peut largement faire le reste. En revanche, une bonne régulation répond, à notre avis, à trois conditions fondamentales : une connaissance scientifique sur les différents acteurs du commerce et les différentes chaînes d'approvisionnement et de distribution ; une connaissance approfondie de la consommation des ménages avec la particularité du mois de Ramadhan, et enfin une bonne administration de contrôle de la qualité, de l'hygiène et des prix. L'administration existe et doit être mise à niveau par la formation et des ressources adéquates. La réalisation des deux autres conditions doit être programmée à moyen et long terme.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.