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«L'amélioration du marché passe par sa diversification»
Ahmed Bouyacoub. Professeur d'économie à l'université d'Oran
Publié dans El Watan le 30 - 06 - 2014

-Les gouvernements qui se sont succédé ont éprouvé du mal à réguler le marché dont la volatilité s'accentue à chaque début du mois de jeûne. A votre avis, qu'est-ce qui explique cela ?
Si l'on analyse les trois dernières décennies seulement, on ne peut pas affirmer cela. Les modes de régulation ont totalement changé parce que la situation du marché a changé. Il fut un temps où plusieurs Conseils des ministres et de gouvernement étaient consacrés à la préparation du mois de Ramadhan, avec tout le lot de décomptes des principaux produits qu'il fallait souvent importer dans l'urgence pour pallier toute pénurie (concentré de tomate, beurre, pruneaux et raisins secs, huiles, viandes, sans parler des produits agricoles frais…). C'était l'économie de pénurie qui ordonnait le fonctionnement de l'administration et de la société, et la préparation du mois de Ramadhan connaissait une effervescence sur tous les plans.
Depuis presque une décennie, le marché se renforce et se structure, même s'il reste encore quelques dysfonctionnements. L'offre de produits s'est fortement améliorée. Il n'y a plus de pénuries de produits de large consommation. La production agricole (fruits, légumes et viandes…) a connu une forte croissance au cours de la dernière décennie (une multiplication par plus de deux entre 2000 et 2012 du PIB agricole). Par ailleurs, il y a plus de commerçants et la chaîne de distribution se complète et se consolide progressivement, notamment en ce qui concerne les produits alimentaires frais. Les produits circulent nettement mieux dans le territoire national. Ces facteurs objectifs ont entraîné l'amélioration de la consommation alimentaire des ménages algériens et surtout la réduction du poids de leur facture alimentaire.
A la veille du mois sacré, naturellement certains acteurs profitent de la situation d'une forte et brutale demande de certains produits. Il y a automatiquement une hausse de prix qui dure quelques jours. Ce dérèglement des prix de certains produits provient de plusieurs facteurs : l'esprit de spéculation de certains commerçants, l'insuffisance d'offre momentanée de certains produits, la faiblesse de stockage de certains produits, la faiblesse de la chaîne d'approvisionnement des marchés (stockage et transport) et un comportement «gourmand» d'une partie des ménages.
Mais, si on examine l'indice des prix à la consommation mensuel des deux dernières années, on ne constate pas de hausse vertigineuse au cours du mois qui abrite le Ramadhan. Les hausses sont très conjoncturelles, limitées à quelques produits et ne durent que quelques jours. L'amélioration de la situation du marché passe d'abord par la densification des marchés de gros et de détail (les marchés couverts de proximité dans le tissu urbain et semi-urbain), l'encouragement de l'investissement dans les multiples chaînes du froid, la production et la chaîne de distribution des viandes et notamment les viandes blanches… La réglementation est nécessaire pour encadrer les marchés, mais elle ne sert pas à grand-chose quand l'offre des produits est insuffisante. Enfin, il ne faut pas négliger le rôle des associations de consommateurs presque totalement absentes du paysage algérien…
-Y a-t-il des causes à rechercher dans la manière de consommer des ménages ?
Les habitudes de consommation sont le produit de l'histoire, de l'économie et des conditions matérielles de vie des ménages. Il y a une très forte diversité dans les habitudes de consommation des ménages, dont une partie a tendance à se donner des menus exceptionnels pendant un mois. Il y a donc une consommation exceptionnelle de certains produits. Il en découle naturellement un taux de «gaspillage» important pour certains aliments. Les pouvoirs publics doivent songer à commander des campagnes publicitaires, dans les médias lourds, contre la
surconsommation et le gaspillage de certains produits sous forme de sketchs par exemple.
La consommation des ménages au cours du mois de Ramadhan semble obéir de manière diversifiée principalement à trois variables : le milieu social, le niveau d'éducation et le niveau de revenu. Il est dommage que cette question (consommation au cours du mois de Ramadhan) ne fasse l'objet d'aucune étude systématique, de thèses et magisters de différentes disciplines comme les sciences économiques, la sociologie, la psychologie et les autres sciences qui s'intéressent à l'alimentation. L'enquête de l'ONS sur la consommation des ménages de 2011 nous apprend que les ménages les plus pauvres consacrent par exemple 54,1% de leurs dépenses annuelles à l'alimentation, alors que pour les ménages les plus riches, ce taux ne dépasse pas les 28,1%.
Une autre donnée intéressante montre que la part des 20% de ménages pauvres ne dépasse pas les 10,8 % des dépenses alimentaires nationales alors que pour les 20% les plus riches, ce taux atteint 31,5 %. Enfin, les 10% des ménages riches dépensent presque autant que les 30% des ménages modestes en termes d'alimentation en 2011. Mais, en 2000, ces 10% de ménages riches dépensaient nettement plus que les 40% de ménages modestes. Ces données montrent qu'on ne peut pas traiter cette question de la même manière pour tout le monde.
-Le marché est normalement soumis au principe de la liberté des prix (à l'exception de certains produits dont les prix sont administrés). De quelle marge de manœuvre disposent les pouvoirs publics pour réguler sans remettre en question ce principe ?
La première action de régulation nécessaire des pouvoirs publics est d'inciter et de commander d'abord des études très fines et détaillées. Qui consomme quoi, comment, quand et combien ? En Algérie, quand on parle de régulation, on songe souvent à la répression des fraudes et au contrôle du commerce (hygiène, prix, qualité...).Ces actions ne concernent pas seulement le mois de Ramadhan. Les commerçants doivent acquérir des réflexes pour respecter les règles de l'hygiène, de la qualité et des prix.
Dans une économie de marché, les pouvoirs publics incitent à l'investissement par différents moyens, produisent de la réglementation pour protéger les producteurs et les consommateurs et procèdent aux différents contrôles. Si ces fonctions sont bien remplies, le marché peut largement faire le reste. En revanche, une bonne régulation répond, à notre avis, à trois conditions fondamentales : une connaissance scientifique sur les différents acteurs du commerce et les différentes chaînes d'approvisionnement et de distribution ; une connaissance approfondie de la consommation des ménages avec la particularité du mois de Ramadhan, et enfin une bonne administration de contrôle de la qualité, de l'hygiène et des prix. L'administration existe et doit être mise à niveau par la formation et des ressources adéquates. La réalisation des deux autres conditions doit être programmée à moyen et long terme.


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