Le chanteur Hacène Anane a été honoré le 27 juin dernier lors de la «fête de la propreté» organisée par le «Mouvement Ath Zmenzer pour une Kabylie propre». L'hommage a été à la dimension de l'aura de cet artiste peu connu des jeunes générations. Hacène Anane, de son vrai nom Ahcène Bouhada, né le 23 février 1936 à Ath Anane dans la commune d'Ath Zmenzer, a rangé son mandole en 1976 après une longue carrière passée dans l'émigration à Lyon (France). «Après des années de silence, je compte reprendre la chanson et les honneurs que j'ai eus lors de l'hommage qui m'a été rendu sont un stimulant pour de nouveau faire des compositions musicales». A 78 ans, il a encore de beaux restes «mais, je joue au mandole différemment des nouveaux chanteurs qui cisaillent la manche de l'instrument pour faire le quart de notes», ajoute-t-il. D'ailleurs sur scène, lors de la «fête de la propreté» du mois de juin dernier, il a du se passer du mandole qu'on lui a tendu, se contentant de chanter sans instrument. La trajectoire de Hacène Anane est singulière. Du village Ath Anane, Hacène s'installe à Alger dans les années 1940 pour travailler comme serveur dans un café et dans la décennie suivante, il gagne Lyon où travaillait son père. «Presque tout Ath Anane était à Lyon. D'ailleurs, en plus de mon père, il y avait mon frère aussi» et c'est là qu'il entame sa carrière, dans un café-bar comme beaucoup de chanteurs de l'époque. «Après l'indépendance, j'ai fait plusieurs tournées et j'ai eu l'honneur de venir en aide à Slimane Azem en lui remettant des instruments pour un gala qu'il devait faire. J'ai eu le plaisir de l'accompagner aussi», se souvient-il encore. La flamme de la musique s'est rallumée et il compte enregistrer ses chansons inédites et dont plusieurs ont été «piquées» par d'autres chanteurs. Hacène Anane veut laisser plus de traces.
