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L'Algérie doit faire face à une menace réelle qui remet en cause ses acquis sécuritaires
Samuel Laurent. Consultant international et spécialiste du monde arabe, auteur de Sahélistan
Publié dans El Watan le 18 - 07 - 2014

-La fréquence des activités des groupes djihadistes a augmenté. Quelles transformations ont permis cet essor ?
D'abord, les suites du printemps arabe qui ont favorisé la mise en place de régimes à coloration islamiste, ou d'un véritable chaos qui a permis aux organisations les plus radicales de prospérer comme en Libye et en Syrie. Tout comme l'Etat islamique (EI) utilise ses bases arrière syriennes pour renforcer ses positions en Irak, les groupes djihadistes du Sahel bénéficient de l'absence d'autorité en Libye pour y implanter des camps, s'approvisionner en armes et en matériel. Avec une frontière orientale longue et difficile à contrôler, l'Algérie doit faire face à une menace permanente et réelle, qui remet en cause les acquis des années 1990.
Par ailleurs, la Syrie occupe une place toute particulière dans la problématique djihadiste : elle est devenue un catalyseur idéologique et militaire qui accueille aujourd'hui des volontaires du monde entier. Les vétérans de ce conflit reviennent avec une solide expérience du combat et subissent un endoctrinement qui les prédispose à l'action violente. Financièrement, Al-Qaîda et les mouvements connexes sont plus forts que jamais, bénéficiant des richesses libyennes et de donations privées. Dans la galaxie perméable du djihadisme mondial, les fonds, les armes et les hommes circulent avec une facilité déconcertante.
-Qu'est-ce qui distingue le djihadisme qui sévit en Afrique de celui du Moyen-Orient ?
Le djihadisme africain se caractérise par une empreinte idéologique moins forte que celle des régions arabes. AQMI, par exemple, s'est construit sur les reliquats du GSPC, mais surtout sur les lucratifs trafics du Sahel. Idem pour Boko Haram. Dans ces régions où l'arbitraire règne en maître, les émirs ressemblent davantage à des chefs de gang qu'à des djihadistes. Ils présentent donc moins de cohérence religieuse qu'en Irak, en Syrie ; à une exception près cependant : les shebabs somaliens, un mouvement organisé et populaire. Les relations entre les groupes du Moyen-Orient et les organisations africaines existent néanmoins et se développent. Ainsi, la moitié des réserves d'or de la Banque centrale de Raqaa, en Syrie, a été transférée à AQMI pour financer ses opérations au Nord-Mali. Mais dans l'ensemble, les allégeances à Al-Qaîda ou à l'EI en Afrique sont plus opportunes qu'idéologiques.
-L'EI se distingue par sa fulgurance. Comment expliquer ce «succès» ?
Dès le départ, l'EI possédait un avantage de taille dans la région. Ayman Al Zawahiri avait confié à Abou Bakr Al Baghdadi, l'émir de cette organisation, le soin de créer la branche d'Al-Qaîda en Syrie, Jabhat Al Nosra. Lorsque plus tard ce dernier tenta de regrouper les deux armées sous son commandement unifié, le refus de Zawahiri ne fit que retarder l'inévitable. En effet, dans cette course au radicalisme, Daash possédait une logistique et une idéologie transnationales qui allaient séduire les volontaires venus combattre pour l'avènement du califat islamique, bien plus que les discours de Al Nosra, davantage centrés sur la Syrie.
Contacté mercredi matin, un membre du Daash m'affirmait à cet égard que l'Irak est une étape, pas une finalité. La Jordanie constitue le prochain objectif, selon lui. Une menace qui n'est pas à prendre à la légère, et qui démontre la virulence de cette nouvelle organisation. En Occident, le Daash n'est pas en reste. Mehdi Nemmouche (ndlr : auteur présumé du meurtre de quatre personnes au musée juif de Bruxelles) avait combattu un an à leurs côtés. Avec les milliers d'Européens et les centaines de Maghrébins qui affrontent les troupes de Bachar Al Assad, la menace représentée par ce groupe est concrète.

Samuel Laurent a vécu en immersion pendant plusieurs mois avec des groupes djihadistes en Irak, Syrie, Somalie et au Sahel.


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