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Les jumeaux qui ont décroché la lune
Lech et Jaroslaw. Deux frères prennent tout le pouvoir en Pologne
Publié dans El Watan le 13 - 07 - 2006

« On s'est battu pour avoir de vraies élections, et aujourd'hui les Polonais ne votent pas, c'est une honte. »
Lech Walesa
ex-leader de Solidarnosc
C'est un scénario original, jamais expérimenté de par le monde : deux frères jumeaux, catholiques et conservateurs jusqu'au bout des ongles, taxés même de xénophobes par leurs opposants les plus virulents, tiennent depuis peu les rênes de la République polonaise, devenue déjà, « monarchique » aux yeux de certains. Lech avait accédé à la présidence, il y a quelques mois, mettant un terme à une situation loufoque frisant le ridicule. Après la démission (forcée ?) du Premier ministre Marcinkiewiz, lundi soir, Jaroslaw l'a remplacé au pied levé. Comme quoi, l'alternance était déjà dans l'air et le coup bien préparé. L'histoire a commencé, il y a plus de 40 ans, lorsque les deux mômes s'offraient des rôles dans le cinéma. Coïncidence ou fait du hasard, leur premier film porte un titre prémonitoire L'histoire de petits voyous qui ont décroché la lune. Inséparables, ils ont été de tous les combats, notamment contre les communistes qu'ils abhorrent. Leur ascension politique s'est faite à petits pas au sein de leur parti, le pis, dont est issu le Premier ministre sortant qui s'est vu proposer le poste de maire par intérim de Varsovie en vue des prochaines élections municipales du 12 novembre prochain. Poste laissé vacant par Lech lorsqu'il a pris ses fonctions de président de la République. Prévenants, les Kaczynski veulent préserver un homme qui a su gagner sa popularité grâce aux résultats positifs de son équipe. La démission du Premier ministre Marcinkiewiz a sans doute surpris les Polonais, mais pas leur président Kaczynski qui, s'est empressé de nommer à la tête du gouvernement son frère jumeau Jaroslaw, 57 ans, qui bien que loin du pouvoir décisionnel, n'a jamais cessé de tirer les ficelles, concède un habitué du sérail.
Une affaire de famille
Les frères Kaczynski réussissent là un doublé historique. Président de la République et Premier ministre, leur vieille mère n'en aurait pas rêvé ; voir ses deux rejetons tenir les principaux leviers de la Pologne. Aussi original, voire insolite qu'il soit, ce nouveau chapitre ouvre une autre page dans l'histoire politique controversée de la Pologne. Chef de file du parti conservateur Droit et Justice, Jaroslaw est comme son frangin un juriste de formation qui a fait son apprentissage politique aux côtés de son alter ego au sein de l'opposition anticommuniste à la fin des années 1970. Les deux frères finiront par se rapprocher de Lech Walesa, le leader charismatique de Solidarnosc, dont ils deviennent les conseillers et avec lequel ils vont assurer une transition en douceur vers la démocratie. Mais la lune de miel se terminera avec fracas lorsque les jumeaux contestent la démarche de leur chef et en viennent même à le critiquer. La rupture est consommée au début des années 1990. Marqués par le « virus » de la politique, ils décideront de rester dans son giron, en créant leur propre formation concentrée sur une droite catholique conservatrice. En 2001, ils fondent le Parti droit et justice (PIS) qui les propulsera aux portes du pouvoir en 2005. Depuis, c'est une instabilité chronique au sommet de l'Etat où la fragilité des coalitions rend éphémère la durée des mandats. D'ailleurs, la démission survenue la semaine écoulée du Premier ministre n'est pas une nouveauté. Déjà, le ministre des Affaires étrangères, M. Meller, avait jeté le tablier en mai, suivi fin juin par le ministre des Finances Mzyta. Les deux membres du gouvernement n'appréciant pas l'alliance scellée par le PIS avec l'extrême droite… Avec la nomination de son frère aîné de 45 minutes, Lech pense mettre un terme à la valse-hésitation et aux atermoiements constatés depuis le début de la législature. Mais cette situation incongrue (deux frères à la tête d'un pays) a fait jaser la classe politique, notamment l'opposition qui dénonce « la mainmise d'une dynastie familiale qui aura tout le loisir de gérer le pays à sa guise ». Quid des promesses faites avant les élections où Jaroslaw déclarait ne pas occuper avec son frère les deux postes clés du pouvoir en Pologne. « J'ai annoncé avant même les élections que je ne serai en aucun cas Premier ministre si mon frère Lech est élu président. Cette situation serait complètement inacceptable aux yeux de la société », avait-il déclaré fin octobre. Aujourd'hui Jaroslaw a changé complètement de ton et semble avoir oublié ses déclarations antérieures, traçant déjà les grandes lignes de son programme. « La Pologne a besoin d'une grande transformation, a-t-il affirmé, en recevant des mains de son frère la nomination officielle.
Des ultraconservateurs
Cela fait presque 2 ans que son frère a été intronisé, précisément le 23 octobre 2005, Lech le conservateur pur et dur était élu à la tête de l'Etat polonais. Avec un taux élevé d'absentéistes, Lech a pu s'imposer de justesse devant son adversaire Tusk, mais la droite d'une manière Cgénérale pouvait jubiler. Jamais, au cours des 15 dernières années, le poids des partis de droite n'avait été aussi important. La gauche a été pulvérisée, s'effaçant pratiquement de la scène politique. Le choc était frontal entre une Pologne libérale et une autre solidaire défendue par les frères Kaczynski, qui sont largement inspirés par le père Tadeusz Rydzyk, un prêtre redemptionniste qui dirige un groupe de médias nationalistes et ultraclericaux, dont notamment Radio Maryia, la station de télévision Trwam et le journal Nasz Dziennik qui expliquent depuis des années à leurs lecteurs que le libéralisme est une idéologie criminelle au même titre que le communisme ou le fascisme. Aujourd'hui, la Pologne tente d'éviter une nouvelle crise. Le Premier ministre Marcinkiewiz a jeté l'éponge, ouvrant la voie à de grandes incertitudes. « De toutes les manières, malgré les efforts déployés, le gouvernement était faible », note un analyste politique, ajoutant que le démissionnaire ne cadrait pas avec les défis imposés par ces moments historiques.
L'avenir compromis ?
Le nouveau titulaire du poste annonce déjà la couleur. « Le travail de mon cabinet, que j'espère mettre en place dans quelques jours, aura pour but principal de redresser la République, d'améliorer la qualité de la vie publique et de son économie. » Le départ de Marcinkiewiz pour avoir été une surprise n'en a pas moins constitué une énigme pour les observateurs, même si le News Week, dans sa version locale, croit détenir les clés de cette démission en écrivant que « le Premier ministre sortant n'avait plus de liberté de mouvement depuis un certain temps. Les frères Kaczynski engagent des changements révolutionnaires dans la politique polonaise et M. Marcinkiewiz beaucoup plus retenu était pour eux un obstacle ». Il faut dire que depuis l'élargissement historique du 1er mai 2004, qui a vu l'Union européenne se renforcer par la venue de 10 nouveaux membres, dont la Pologne, la situation n'a guère évolué sinon qu'elle a fait le lit des « eurosceptiques », dont les Français et les Hollandais. Mais, paradoxalement, c'est vers la Pologne que sont pointés tous les doigts, accusée qu'elle est de retarder les échéances et de bloquer les initiatives. L'histoire du plombier polonais est, à elle seule, révélatrice des craintes de l'Occident qui verrait ses acquis sociaux menacés par les ouvriers venus de ce grand pays de l'Est.
Une république monarchique ?
Pourtant, les Polonais ne sont pas peu fiers d'être passés du statut de mendiant de l'Europe à celui de bon élève, avec une des plus fortes croissances en Europe et un chômage qui fond. Des dizaines de milliers de jeunes Polonais ont trouvé un job en Grande-Bretagne, en Irlande ou en Suède. Un des chroniqueurs polonais a relevé avec, à propos, le sentiment de mieux être constaté chez les Polonais depuis leur intégration. « Pendant ce temps, à Bruxelles, on n'entend que les lamentations et les grincements de dents. Des mois après notre adhésion à l'UE, la Pologne n'est pas exactement un tigre, mais, en comparaison avec le mal-être occidental, nous n'avons pas de quoi avoir honte. Ceux qui en France notamment agitent la menace polonaise, parviennent à convaincre, non parce que cela correspond à la vérité, mais parce que cela rencontre les peurs de la population. Un membre de la représentation diplomatique de Pologne à Alger dira à peu près la même chose en signalant qu'il y a un an, ce sont les riches pays de l'ancienne Europe des Quinze qui se sont révélés être mal préparés psychologiquement à accepter, dans la famille, leurs parents pauvres de l'Est. » La Gazeta Wyboxza de Varsovie exaspérée par l'hypocrisie des décideurs s'insurge contre l'arrogance de certains partenaires qui ne jouent pas le jeu et font semblant d'en respecter les règles. « Nous n'avons pas d'autre choix que de nous opposer aux mensonges qu'on distille à notre sujet. L'invasion de la main-d'œuvre bon marché polonaise n'a pas eu et n'aura pas lieu. Au contraire, c'est l'Occident vieillissant qui a besoin de nous, contrairement à ce que disent les Cassandre, c'est la France, après la Chine, qui dans le monde a attiré en 2004 le plus de capitaux étrangers. Une somme qui représente plusieurs fois celle investie au cours de la même période, dans l'ensemble de l'Europe de l'Est. » Walesa qui connaît bien les deux hommes au sommet du pouvoir résume : « Jaroslaw aurait dû devenir Premier ministre tout de suite après son frère, la situation aurait été ainsi beaucoup plus claire dès le début. Mais Jaroslaw a toujours eu tendance à jouer de la ruse. Maintenant, les deux frères vont tout déstabiliser. On aura du mal à recoller les pots cassés. » Les propos du Prix Nobel de la paix 1981 sont lourds de sens. Ils ne sont pas le fait de ressentiment mais renseignent sur les pratiques peu orthodoxes des dirigeants polonais. Mais a-t-on besoin de cela, lorsqu'on a décroché la lune ?
Parcours
Agés maintenant de 57 ans (ils sont nés le 18 juin 1949), les deux frères jumeaux conservateurs Lech et Jaroslaw Kaczynski sont chef de l'Etat et Premier ministre de leur pays, dans une configuration unique au monde. Tous deux juristes de formation, les frères Kaczynski se sont engagés ensemble dans l'opposition anti-communiste à la fin des années 1970. Très proches collaborateurs du chef historique du premier syndicat libre du monde communiste, Lech Walesa, ils ont été parmi les acteurs de la transition pacifique de la dictature communiste vers la démocratie. Seul point de différence : Lech, le cadet de 45 minutes, a deux grains de beauté, un sur le nez et l'autre sur sur sa joue gauche. Pour Jaroslaw, qui est célibataire, la politique et son parti remplacent presque sa famille, a raconté sa mère. Elle partage avec lui une maison à Zoliborz, un quartier résidentiel de Varsovie. Son fils occupe le haut, elle le bas. Lech en revanche est marié, père d'une fille et grand-père d'Ewa, sa petite-fille de 2 ans.


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