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Le syndrome féminin
code de la famille
Publié dans El Watan le 27 - 09 - 2004

Le champ de la communication et de l'opinion publique est occupé, ces dernières semaines, par la discussion polémique du code de la famille. Ce qui en sera dit, encore dans cette réflexion, situe les limites d'une problématique encore imprécise car disséminée dans les pratiques mentales et sociales sourcées à l'inconscient collectif.
Dans cette discussion, l'objet central est d'indication contraignante. Il s'agit de délibérer, légitimer et légiférer un improbable statut de la femme, cohérer des entendements possessifs ou, dans un système d'amendements institutionnels, réorganiser les cadres et les effets de pouvoirs latents. La question de savoir si l'actuel code de la famille entrave le processus de transformation des pratiques et des productions de la société ne doit plus se poser. Les textes et les systèmes de discours qui divisent le sujet et décomplémentarisent les principes féminin et masculin constituent une référence d'opacité, de risque et d'exclusion. Dans ce mode d'élaboration mentale, idéologique, politique et philosophie, il est question d'écarter la diversité, les expressions originales et dissidentes, les langages singuliers et la créativité. Le devenir féminin dans la société algérienne semble articulé, sournoisement, à des lectures, en définitive réductrices ou relatives, de droit, d'organisation législative et de référence spirituelle ou dogmatique. Les termes du discours commun sont d'ailleurs inadéquats, qui indiquent la nécessité ou l'immanence de la libération de la femme à travers un quelconque système de réforme. En l'occurrence, il s'agirait de la libérer de quoi et de qui ? L'analyse en ces termes ne signifie rien. De fait, en dépit de nombreuses apparences obscures, de contraintes politiques ou tutélaires, le champ féminin en Algérie se consolide d'étayages divers dans les contextes de l'éducation et de l'accès aux formations diverses, du travail salarisé, des communications sociales et de la représentation publique, politique et institutionnelle. Ce constat est la marque heureuse de distributions, sinon prédéterminées ou incidences des rôles sociaux, encore inscrites dans des actions et des vocations militantes de milliers de femmes stigmatisées dans leur identité, leur liberté et leur corps. Les règles de la République sont, au demeurant, des instruments de protection des parités citoyennes quand elles sont systématisées et identifiées (cf.droit et accès égal aux formations, aux libertés publiques aux soins, aux actions de justice et au travail). Il semble, alors, que le sens des diverses résistances à la refondation des textes de droit, de législation publique et de consensus social sur les objets de la famille et de la femme est à rechercher dans les procédés qui organisent les limites du champ social et des productions de cultures inclusives et/ou ségrégatives. La fracture se produit alors au seuil des imaginaires, souvent investis de dépendances, de soumissions affectives et mentales, de croyance subjuguée et d'appropriation des objets humain et politique. Il est question dans ce cas de signifier les ruptures en termes de pouvoirs. L'intention de réforme, d'amendement ou de questionnement des législations qui légitiment ou protègent les pratiques de pouvoirs, réels ou occultes, la centralité des statuts masculins, des politiques dominantes et des règles de pensée constituent un prétexte d'affrontement de stratégies de défense et de réfutation. Les arguments qui sont produits, de part et d'autres (cf.dans les organisations de pensée et de rigorisme islamique et dans les formules libérales) ont alors une indication informative, tactique ou persuasive. Une piste de questionnement émerge qui situe l'inquiétude de segments alliés du corps social devant l'hypothèse de transformation des indications de rôles, de statuts, de rapports conjugaux et familiaux et de continuité des systèmes de partage : la sexualité du corps féminin. Dans l'inconscient individuel et collectif, social et masculin, le corps féminin est d'abord et par essence un corps sexuel, une matrice génitale et génitrice. La sexualition libidinale, idéologique et discursive de la femme et du corps féminin inscrit une codification de la significativité, de l'interdit et de la jouissance transmise dans un procédé, infrapsychique, d'héritage et de délégation transgénérationnelle. Ainsi, le voilement et l'occultation du corps féminin est d'indication contraphobique et signe une organisation psychopathologique des pratiques sociales porteuse d'angoisses de la sexualité, des corps maternel et féminin. Fondamentalement, la question n'est plus de produire les usages de l'émancipation de la femme à travers l'accès aux systèmes d'appartenances divers, mais de situer les territoires de la sexualité de la femme ainsi que la liberté et la logique de personne qui s'y agrège. De même, il apparaît nécessaire de resituer les fonctions sociobiologiques du corps féminin, les rationalités psychiques et de droit des diverses filiations produites ou fantasmées ainsi que le primat de l'autorité dans le couple et la famille. Le corps féminin est encore entravé dans un désir masculin de possession, de forclusion du sens et de la sensualité, de centralité libidinale et sexuelle et de continuité de pouvoirs. Dans ce système de représentation, la sexualité et la vocation érogène du corps féminin devenues obsédante ne peuvent accéder à une socialisation partagée. Le renoncement féminin, dans le port du voile, l'abandon d'un emploi ou d'une formation, l'agrément d'une union forcée, la résignation aux pouvoirs paternels et masculins, est un mode de ressourcement fusionnel, d'inclination dépressive ou comorbide, de renaissance aussi. Cette renaissance, en Algérie est marquée de transitions qualitatives et quantitatives dans l'occupation des médiations politiques, socioculturelles et syndicales et des moralités mystiques et spirituelles dans le port du voile, souvent volontaire et délibéré, comme un système de conversion des pouvoirs et de marquage inédit des champs médiatiques. Devant cette puissante affirmation des sujets féminins, les arguments à connotation religieuse, les rationalités mystiques sont à la recherche de communions émouvantes et de solidarités de barrage pour la protection de cultures et de paradigmes de pouvoirs situés dans les énoncés symboliques et/ou politiques. Le mouvement de l'histoire humaine est marqué de nombreuses situations où la conflictualité des productions sociales, la fragilité sociopolitique et économique, la sujétion des libertés et l'accumulation des éprouvés traumatiques introduisent, brutalement, l'intercession de l'élément féminin chargé de transgressions diverses et, par délégation, porteur de symptômes d'une souffrance commune et collective. Dans cette prescription des loyautés et de dettes implicites, la société ressource ses réflexes de domination et de pouvoir d'énonciation publique. L'hypothèse d'une réorganisation des rapports de sujets réactive, dans une règle circulaire, les tourments des hommes ainsi que la recherche d'équivalents névrotiques, suicidaires et violents. La faillite de la règle de dépendance, d'essence cohésive et constructive est une source de folie et de perte de la norme. La biographie psychique des hommes et des femmes en Algérie est pleine de références paradoxales. Cette dimension mutante de la rationalité des êtres est encore inscrite dans les représentations qui les désignent dans les systèmes de pouvoirs, d'imaginaire et de productions culturelles. En Algérie, davantage que dans un ailleurs mythique, les acteurs sociaux, souvent périphériques, ont réinventé les principes de la cohabitation des entités opposées (cf. la coexistence des expressions et des formes d'esthétisation contradictoires mais coextensive de fraternité). Mais la limite de cette capacité est dans la prescription de symptômes divers et de folies sociales, toujours destructrices, comme une conjuration de possibles avenirs. Cependant, il semble nécessaire d'indiquer les limites de toute passion. Fût-elle celle de la personne. Il n'existe pas, en Algérie, de schèmes intermédiaires à l'identité, l'appartenance au groupe social ou familial, l'entité culturelle, langagière ou spirituelle. Il semble alors difficile d'envisager des structures monoparentales, des usages familiaux suffisamment cohérents et souples pour protéger l'enfant, prévenir les abandons à la naissance et sublimer la déconstruction du champ familial. Dans tous les cas, les désirs s'avèrent douloureux, car le fantasme y est imprécateur et le risque patent. Une parité de sexes, de compétences, de droits fondateurs, de puissance de persuation et de liberté de décision constitue une situation idéale et encore lointaine. Il faut alors envisager et préparer les pratiques de communication horizontale, les mesures d'accompagnement et de médiation, les didactiques de l'individuation pour écarter les risques de nouvelles solitudes de la femme, de migrations internes dans la famille et de nouvelles dépendances.

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