Aussitôt les résultats connus, le siège de la direction de l'éducation de Boumerdès a connu un mouvement inhabituel. Les candidats recalés viennent pour signaler des erreurs dans le calcul de leurs moyennes. L'affichage des résultats du concours d'accès à l'enseignement ravive la polémique entre les diplômés du système classique et ceux du LMD (Licence-Master-Doctorat). Des candidats de l'ancien système estiment qu'ils sont désavantagés par rapport aux diplômés du LMD. Le chef du bureau des examens de la direction de l'éducation de Boumerdès déclare qu'il n'y a pas de différence entre les deux diplômes. Au moment où des lauréats au concours de l'enseignement se préparent pour suivre leur formation avant d'intégrer leurs postes, d'autres candidats de la wilaya de Boumerdès crient à l'injustice. Aussitôt les résultats connus, le siège de la direction de l'éducation de Boumerdès a connu un mouvement inhabituel. Les candidats recalés viennent pour signaler des erreurs dans le calcul de leurs moyennes. «Le Secrétaire général ne veut pas nous recevoir», déclarent des candidates venant réclamer des éventuelles rectifications dans le calcul de leurs moyennes. Ces filles n'ont pas caché leur désespoir quant à une quelconque autre chance dans les prochaines années. «Même s'il y aura un autre concours l'année prochaine, ce sera la même chose. Je n'ai pas de piston», regrette une candidate qui s'est déplacée de Dellys (55 kms du chef-lieu de Boumerdès) pour déposer un recours. Cette dernière n'a pu retenir ses larmes en évoquant des diplômés du LMD. «Ce sont eux qui réussissent», dit-elle. Cette diplômée de l'ancien système ainsi que ses copines ne cessent de relever de nombreuses anomalies dans le calcul de la moyenne des candidats retenus, à commencer par la note de l'ancienneté du diplôme laquelle, d'après elle, a été attribuée à des personnes fraichement diplômées. La note attribuée à l'expérience professionnelle a également suscité la polémique. Même les candidats qui ont obtenu le concours se plaignent du calcul de la moyenne. En dépit de sa réussite, une candidate que nous avons rencontrée à l'entrée de l'académie, nous fait part de son choc lorsqu'elle a découvert un zéro qu'on lui a attribué pour l'expérience professionnelle alors qu'elle a deux attestations prouvant ses trois ans d'expérience signées par le directeur de l'académie de Tizi Ouzou et la directrice de l'académie de Boumerdès. Cette dame rappelle que le classement influe sur le choix de l'endroit où le futur enseignant exercera. Interrogé au sujet des anomalies évoquées par les candidats, Mohamed Goumiri, chef du bureau des examens à la direction de l'éducation de Boumerdès souligne que les résultats affichés ne sont pas des listes finales. «La révision va se faire du premier au dernier candidat par les services de la fonction publique», insiste-t-il. Au sujet de la réussite des diplômés du LMD au détriment de ceux du système classique, M. Goumiri déclare qu' «il n'y a pas de différence entre les diplômes du LMD et ceux du système classique». Il faut rappeler que l'élaboration des moyennes d'accès à l'enseignement se fait essentiellement à la base de l'étude du dossier ainsi qu'un test oral. Le barème établi cette année «est très minutieux», estime Mohamed Goumiri. Ce responsable annonce une concurrence très serrée. «0,01 peut faire la différence, vu la notation adoptée cette année», explique-t-il. Le diplôme est noté en 6 points. Concernant l'ancienneté du diplôme, le candidat aura 0,5 pour chaque année. Tandis que l'expérience professionnelle est calculée à base de 1 point par an. Le relevé de note a été également pris en considération. «Un candidat fraichement diplômé pourra être classé avant celui qui a de l'expérience», souligne M. Goumiri. Comment ? Le relevé des notes du candidat sera pris en considération à partir de 10,5 de moyenne. A titre d'exemple, le candidat ayant obtenu 10,30 aura un 0. De ce fait, un candidat ayant obtenu 16 de moyenne pourra devancer celui qui a deux ou trois ans d'expérience. Pour toutes ces considérations, M. Goumiri estime que «la fraude est impossible car les candidats peuvent calculer leur moyenne». Mais les candidats n'ont pas accès à toutes les données notamment les moyennes des autres candidats pour s'assurer que le classement n'est pas entaché de fraude. Un haut cadre du secteur de l'éducation qui a requis l'anonymat considère que le concours à base de l'écrit est plus fiable. «Il n'y a que le test écrit qui peut déterminer celui qui mérite le poste d'enseignant», estime-t-il. Il souligne tout de même que chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients.
