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«Les gens vont voter utile, Ennahdha ou Nidaa Tounes»
Hamadi Redissi. Universitaire et politologue
Publié dans El Watan le 08 - 09 - 2014

Pour le professeur Hamadi Redissi, universitaire, membre de l'American Institute for Maghreb Studies (depuis 1999) et du conseil de rédaction de la revue Jura Gentium (depuis 2006), ainsi que de l'European Journal of Philosophy and Public Debate et bien d'autres instituts de réflexion, la Tunisie est à la croisée des chemins. Analyse de l'état des lieux et réflexion sur l'avenir. Interview.
-Plus de trois ans après la chute de Ben Ali et à la veille d'un scrutin crucial pour l'avenir de la Tunisie, comment se présente le paysage politique ?
Eclaté. On est passé du monopole de la vie politique par un parti-Etat avant le 14 janvier 2011 à plus de 160 partis. On nous a expliqué que c'était «normal» dans une transition démocratique, on en a plus aujourd'hui. De même on escomptait que le nombre de partis en compétition aux élections de 2014 allait baisser, il n'en est rien ! On est passés de 50 partis en octobre 2011 à plus de 60 cette fois-ci. Des coalitions se sont bien formées après octobre, mais elles ont toutes éclaté aujourd'hui. Désespérant.
-Y a-t-il des différences perceptibles par rapport à 2011 qui peuvent changer l'orientation du vote citoyen ?
Beaucoup de différences. A commencer par la situation économique, laquelle loin de s'améliorer s'est détériorée à un point tel que l'espoir d'une relance économique aujourd'hui est une chimère. Les islamistes sont également discrédités. Voilà des gens qui ont promis, lors de leur campagne électorale en 2011, la création de 400 000 emplois, une moralisation de la vie politique, un gouvernement compétent, mais qui se sont révélés être, je suis sévère, des charlatans. Ne parlons pas de leur laxisme en matière de sécurité. Place maintenant à la capacité de redonner confiance, expertise et sens à l'Etat, je crois que ces valeurs vont jouer, pourvu que les gens aillent voter.
-A votre avis, le paysage politique se dirige-t-il vers une bipolarisation Ennahdha/Nidaa Tounes ?
Cela m'en a tout l'air ! Tous les sondages (quoique non publiés ces dernières semaines) faits par des instituts nationaux ou étrangers confirment une bipolarisation de la vie politique. Comment les gens vont choisir entre 1500 listes et près de 40 postulants à la présidence à la République, un record absolu ! Le réflexe le plus naturel – celui-là même qui a prévalu en octobre 2011 – consiste à voter pour les grands partis. Last but not least, les gens veulent éviter de disperser leurs voix (près d'un tiers des votes en octobre 2011) et voter «utile», c'est-à-dire Nidaa ou Ennahdha.
-Etes-vous pour un gouvernement de politiques ou de technocrates après les élections ?
Absolument contre la technocratie. A quoi servent les élections, si on devait confier les affaires publiques aux experts ! Un concours à l'ENA suffirait à la besogne. Non, ce n'est pas parce que les islamistes ont été dramatiquement incompétents qu'un gouvernement issu du vote est forcément un ramassis d'incapables. L'idéal serait qu'on équilibre entre les élus et les «énarques», à condition que les politiques soient raisonnables et les experts modestes.
-L'expérience du gouvernement de technocrates de Mehdi Jomaa a-t-elle été bénéfique pour la Tunisie ?
Indiscutablement. Beaucoup disent qu'il eût mieux valu qu'on laissât le gouvernement islamiste de Larayedh s'enfoncer encore plus pour gagner haut la main les élections. Mais c'est un mauvais calcul. Jomaa n'est peut-être pas un foudre de guerre (on ne l'aurait pas choisi s'il l'était), mais il n'a pas manqué de savoir-faire. Il fait ce qu'il peut. Et c'est déjà pas mal.
Certains disent pourtant que l'expérience du gouvernement de technocrates a servi la troïka, et particulièrement Ennahdha, pour montrer que l'échec n'est pas dû à l'incompétence des islamistes au pouvoir. Même avec les technocrates la situation ne s'est pas améliorée.
-Qu'en pensez-vous ?
Dans une certaine mesure si ! La troïka, en particulier Ennahdha, s'est refaite une virginité, mais les Tunisiens ne sont pas dupes. Ils savent que la troïka est responsable de l'état de délabrement du pays. Tous les sondages créditent le gouvernement d'un bon degré de satisfaction et s'agissant de Jomaa, il est second dans les sondages pour la présidentielle (bien qu'il n'en ait ni la volonté ni l'étoffe).
-Après les prochaines élections, un gouvernement d'Union nationale est-il inévitable en Tunisie ?
Fort probablement. L'ampleur de la crise est telle, qu'aucun parti — aussi majoritaire soit-il — ne sera à même d'y faire face sans appui, sans alliance et sans coalition. L'idéal serait qu'Ennahdha vienne en seconde position et que Nidaa fasse un gouvernement de coalition de centre sans Ennahdha qui a tout intérêt à se ressourcer dans l'opposition. Un gouvernement de coalition plutôt qu'un gouvernement d'Union nationale.
-Etes-vous optimiste pour l'avenir de la Tunisie au milieu de cet environnement international très agressif ?
Franchement, pas vraiment ! Pas seulement parce que le terrorisme menace et que la Libye est en voie de disparition, mais, également, parce que le système concocté depuis la révolution (le régime politique semi-parlementaire associé à la représentation proportionnelle) et avalisé par la Constitution n'est pas à même d'installer un système politique stable et démocratique.


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