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Fardeheb, un militant qui a constamment ajusté le dire au faire
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Voilà 20 ans que notre camarade Abderrahmane Fardeheb, professeur à l'Institut des sciences économiques de l'université d'Oran, militant du PAGS-Ettahadi, est tombé sous les balles assassines du terrorisme islamiste le 26 septembre 1994.
Nous avons saisi cette occasion douloureuse pour placer la participation du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) à l'édition 2014 de la fête de l'Humanité sous le signe du devoir de mémoire et donner la parole à des familles de victimes du terrorisme islamiste.
Abderrahmane ! L'intervention de ton épouse, lors de la conférence-débat, a été d'une telle intensité qu'elle a suscité une forte émotion au sein de toute l'assistance.En te célébrant, nous réparons une profonde injustice : un linceul tissé dans les fils du mensonge et de la forfaiture, tente d'instaurer l'oubli et couvrir à jamais les mobiles de l'ignominie.
La mise entre parenthèse officielle d'une phase sanglante du pays, dont on veut faire un angle mort dans la mémoire d'un peuple, a légalisé l'amnésie et érigé le devoir de mémoire en crime ! Cet assassinat n'est ni un fait divers, ni un accident de la «tragédie nationale», mais un acte politique programmé qui s'inscrit dans une vision du monde réfractaire à tout ce qui fait l'humain.
Qui aurait pu croire qu'un univers ancré dans son insouciance comme le nôtre allait basculer du jour au lendemain dans l'inconnu et au bout du compte frôler le naufrage.
Un discours d'une rare violence montait des mosquées, appelant à la haine des femmes et à la stigmatisation de tout ce qui était porteur d'horizons nouveaux. A coups de sermons, le prêche armait le bras de ceux qui allaient devenir des fauves, brandissant des armes pour décapiter les têtes qui émergent. La mort était d'une telle banalité dans notre quotidien que les camarades l'attendaient pratiquement avec fatalité. Ce que nous redoutions, c'était sa mise en scène qui pouvait être d'une férocité qui dépasse tout entendement dans ces carnages de l'apocalypse.
En quelques semaines, nous avions vu à quelle vitesse tout avait changé. A notre stupéfaction, des gens que nous croyions tout à fait acquis aux valeurs de la démocratie ont basculé du jour au lendemain du côté des «vainqueurs».
Mais Abderrahmane, taillé d'une seule pièce dans l'acier trempé du courage, n'était pas de nature à s'écraser devant le monstre. Abderrahmane a été de ces militants exceptionnels qui ont constamment ajusté le dire au faire.
Père soucieux de la scolarité et de l'avenir de ses enfants, plus d'une fois, Abderrahmane a eu maille à partir avec certains enseignants, oublieux de leur mission éducative, qui n'hésitaient pas à recourir au châtiment corporel. Pour toi, la mission essentielle de l'Ecole est d'éduquer et d'instruire pour autonomiser la pensée. C'est pourquoi, tu as toujours œuvré pour une école émancipatrice, creuset du citoyen, une école qui refuse les tutelles autoritaires et l'endoctrinement par l'épanouissement de la pensée critique.
Au plan professionnel, tu t'intéressais de façon exemplaire à tes étudiants. Je me souviens de la fierté que tu affichais d'avoir lancé la post-graduation. Tu as été de ceux qui se sont refusés au partage de la galette. C'est pourquoi tu as toujours eu le verbe «sabre». Ta parole publique a été souvent abrupte et sèche. Pour le moins qu'on puisse dire, tu n'étais pas particulièrement expert dans l'arrondi des angles ! Mais, que veux-tu camarade, il n'est pas donné à tous de s'improviser architecte du discours «politiquement correct» !
La tendance à rechercher à tout prix le consensus nous a menés à de graves reculs d'autant que le pouvoir avait trouvé la parade : au prétexte que nous faisions du français une langue d'usage, nous étions purement et simplement les suppôts du colonisateur ! En fait, le but recherché n'était pas tant la promotion de la langue arabe que son instrumentalisation. Ce que le pouvoir visait, c'était notre isolement pour nous offrir en pâture à l'islamo-baâthisme. Ce qui lui faisait peur en fait est que nous possédions une langue qui puise sa sève dans l'héritage des valeurs universelles.
Le machiavélisme du pouvoir a consisté à semer la confusion dans les esprits tout en préservant en catimini sa progéniture de l'«arabisation» qu'ils avaient instrumentalisée pour précipiter la chute de l'Ecole algérienne dans les limbes de l'obscurantisme.
Mais au fait, qui donc est «Hizb França» ? Ceux qui comme toi, Abderrahmane, ont porté le pays vers les cimes du progrès ou bien ceux qui l'ont mis à genoux au point d'être aujourd'hui exsangue.
Abderrahmane, tu as été un modèle d'humilité et de rectitude morale, car tu n'avais qu'un horizon : servir ton pays ! Tu répugnais à tout ce qui pouvait comporter ne fût ce que la plus légère ombre de corruption.
Gravir les échelons de la hiérarchie sociale était de loin le cadet de tes soucis et ta naïveté légendaire te mettait souvent dans des situations difficiles. La seule idée d'avoir à demander un service aux autres suffisait à te déstabiliser avant même de prononcer le premier mot. Je sais combien de telles inhibitions sont intempestives dans un monde où la ruse et le système D sont devenus une culture.
Pour seule richesse, tu n'avais que ce coin de «Grande Terre» à Oran, ton quartier, qui a vu naître et grandir tes deux magnifiques poupons, Amel et Mourad. Pour assouvir ta faim de chercheur, tu ne pouvais pas ne pas t'offrir le luxe d'un «lopin de science», ton écrin de solitude où tu conservais comme la prunelle de tes yeux tes livres et abritais aussi nos réunions clandestines.
Abderrahmane, tu es parti trop vite, sans attendre les lueurs de l'aube ! Tu nous manques d'autant plus que la place est occupée par une classe politique corrompue qui veut nous infliger l'expérience de la «régression féconde». Pourtant, le seul cap à prendre est celui du changement radical pour édifier une Algérie laïque, démocratique, sociale et solidaire, car refuser de changer, c'est condamner l'Algérie à disparaître !
Rendre hommage à Abderrahmane, c'est éclairer le futur par le passé pour construire le présent. Mais vois-tu Abderrahmane, le temps, ce témoin intraitable, saura rendre justice à tous ceux qui, comme toi, ont gardé leur lucidité en tenant ferme aux principes.
A la seule évocation de ton nom, nous nous reconstruisons par la grandeur de ton exemple parce que tu délivres un message de force de vie incroyable. En nous montrant le chemin, tu nous conduis à la délivrance des femmes et des hommes !
Abderrahmane ! Viendra le jour où les enfants de ce pays chanteront ton nom pour nommer le courage et te couvrir de gloire! Zokha, Amel et Mourad, comment décrire votre peine lorsque les mots ne se mesurent pas à l'immensité de la douleur.
En revanche, vous devez être fiers car Abderrahmane est sorti de la vie pour entrer dans l'Histoire. Il n'est plus là aujourd'hui, mais vous avez réussi à relever le défi de sa béance en vous soudant dans l'amour et en prenant le relais de son combat. C'est pourquoi son étoile brille dans le ciel ! Comme vous, j'ai un sentiment mélangé de douleur et de fierté, mais mon orgueil est grand d'avoir connu l'homme et le militant. Abderrahmane, sois serein ! Jouis du sommeil du Juste ! Nous te faisons le serment de poursuivre ton combat et de hisser haut l'étendard de tes rêves. Abderrahmane, tu as allumé un jour une lumière comme tant d'autres patriotes tombés au champ d'honneur. Elle ne s'éteindra jamais !


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