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«Aucun homme ne peut représenter à lui seul la providence»
Fellag. Comédien, écrivain
Publié dans El Watan le 21 - 10 - 2014

-Votre livre (Un espoir, des espoirs aux éditions J. C. Lattès) est comme une pièce de théâtre dans laquelle deux personnages dialoguent sur l'histoire de l'Algérie depuis l'indépendance. Comment est née l'idée de ce livre ?
Cela fait exactement vingt ans que j'ai quitté l'Algérie. Vingt ans c'est énorme à l'échelle humaine. C'est un exil forcé comme pour des centaines d'artistes, pour ne parler que d'eux, qui auraient tellement désiré rester au pays auprès des leurs, concrétiser des rêves, concocter des projets, des projections... Cet exil a été pour nous tous un arrachement terrible, car pour la plupart, nous étions heureux sur notre terre d'Algérie. Au-delà des problèmes du quotidien que tout le monde partageait, il y a chez les Algériens une humanité, une gentillesse et une générosité hors du commun.
Même si nos conditions de vie étaient précaires, même si la censure sévissait, nous étions comme des coqs en pâte. Lorsque nous sommes arrivés en masse et quasiment au même moment à Paris, plusieurs cafés du quartier populaire de Ménilmontant, dans le 20e arrondissement, étaient devenus de formidables lieux de retrouvailles. Vingt ans après je voulais, d'une part, rendre hommage à ce quartier et à ces cafés d'une formidable convivialité, et d'autre part, faire le bilan. J'allais dire l'autopsie de l'espoir qui nous accompagnait depuis 1962 et qui nous a roulés et qui s'est fait lui-même rouler dans la farine à plusieurs reprises.
-Alors, justement, cet Espoir, personnage absent mais très présent, qui est-il ?
C'est un beau garçon, comme vous et moi. Il est de taille moyenne, brun. Il a été chassé du pays en 1830, de notre point de vue. A chaque fois qu'il essayait de revenir, il se faisait canarder par les forces coloniales. Les gens de ma génération ont fait sa connaissance le 19 mars 1962, puis le 5 juillet de la même année. Malgré tout ce qu'il a subi, il était d'une jeunesse étonnante. Pas une seule ride. Il était aussi beau et talentueux qu'Elvis Presley. Il avait un succès fou. En tête du hit-parade de nos rêves d'avenir les plus fous. Mais il a commencé à avoir des problèmes avec les différentes factions issues de la guerre pour l'indépendance qui se chamaillaient pour se l'arracher. Et ainsi de suite, jusqu'à l'assassinat de Boudiaf où il décida de fuir le pays. Mais bien sûr, il faudrait raconter tout le livre pour parler de sa complexité, de sa personnalité très controversée elle aussi...
-On a l'impression qu'à travers le tableau que vous décrivez de l'Algérie post-indépendance, vous mettez en garde le lecteur contre l'idée même de «l'homme-providentiel» ?
«Deux» qui a connu et subi toutes les facettes de l'Espoir essaie d'expliquer de façon parabolique à «Un», le jeune homme né en France, bardé de diplômes et qui veut aller s'installer en Algérie pour y investir, car l'horizon est bouché pour lui en France, et qu'à chaque fois que l'Espoir rencontre l'homme présenté comme «providentiel», il se casse le nez. Il lui dit que l'Espoir doit être le moteur d'une société nourrie par de profondes convictions démocratiques, d'ouverture d'esprit, de travail et de créativité. Quelle que soit son émanation, un homme ne peut pas représenter à lui seul la «providence». Il doit être le produit de millions de connections nées d'un Etat de droit, dont toutes les institutions sont solides et tournées vers la modernité.
-L'Espoir a-t-il encore sa place dans l'Algérie de 2014 ?
Bien sûr ! Mon livre est un constat accablant sur les cinquante dernières années, mais je ne condamne pas l'avenir. Ce n'est pas un constat définitif. C'est un bilan émotionnel, théâtralisé, fantaisiste, triste aussi, d'une époque que j'ai bien connue. Les nouvelles générations vont pétrir de nouveaux espoirs et elles se débrouilleront, j'espère, pour le maîtriser mieux que nous l'avons fait.
-Allez-vous transposer le livre sur scène ?
Pas du tout. La situation m'a poussé à l'écrire sous forme de dialogues. Le café est facile à imaginer, les gestes essentielles sont simples et décrits avec une phrase par-ci-par-là, mais tout est dans l'échange verbal. Ce qui m'a permis de donner au texte une légèreté proche du théâtre... Mais il n'est pas destiné à cet usage.


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