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Législatives en Tunisie : Le défi de la transparence
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Publié dans El Watan le 24 - 10 - 2014

Dimanche, les Tunisiens sont appelés aux urnes pour élire 217 députés. La nouvelle Assemblée aura pour mission de parachever le processus démocratique entamé en janvier 2011. Au-delà du résultat, la transparence est l'un des enjeux cruciaux de ce vote.
Ils répètent depuis des semaines. Aujourd'hui, ils organisent leur troisième simulation d'élection. Eux ? Les membres de Mourakiboun, l'une des associations qui veille à la régularité des scrutins en Tunisie depuis 2011. Elle compte 5200 observateurs. «Mais nous communiquons sur le chiffre de 4000 parce qu'il peut toujours y avoir des défections de derniers instants», explique Ilyes Amamou, chef du projet Long-Term Observation (LTO). Ce dimanche, dès l'ouverture des 11 000 bureaux de vote, ses équipes auront la charge de remplir le «formulaire d'observation», un guide de huit pages pour réduire au maximum les erreurs ou tentatives de fraude. Chaque écart à la règle doit être signalé par les observateurs. Avec une méthodologie inédite dans le monde arabe, celle du Parallel Vote Tabulation (PVT), en français : la Tabulation parallèle des votes.
Un système très efficace si l'on en croit Ilyes Amamou : «Nos observateurs disposent d'un code d'identification. Au cours de la journée, et grâce à ce code, ils vont pouvoir envoyer à intervalles réguliers des rapports par SMS. Ces messages sont analysés par un serveur central. En temps réel, nous disposerons donc de statistiques fiables sur la régularité du vote.» «En cas d'incident grave, comme l'interruption de l'opération, violence ou autre, nos observateurs doivent le signaler immédiatement à la centrale. Trois équipes se relaieront sur le centre d'appel pour assurer 24h de service», a garanti Rafik Halouani, coordinateur général du réseau, lors d'une conférence de presse organisée cette semaine à Tunis.
Grâce au PVT, l'association espère pouvoir communiquer des premiers résultats «à la minute où le dépouillement se termine». Autrement dit : il sera difficile de bourrer les urnes a posteriori ou de maquiller les procès-verbaux de l'élection. Triche impossible ? Djamila, observatrice pour le compte de Mourakiboun, craint que la fraude ne se déroule à un autre niveau : «Il ne peut y avoir que cinq observateurs en même temps dans le bureau de vote. Il suffit qu'un candidat ou une liste malhonnête place les siens avant l'arrivée des indépendants, et le tour est joué.»
ISIE
Pour parer cette éventualité, l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a accrédité près de 500 journalistes et plus de 5000 observateurs nationaux internationaux. Des ONG, comme iWatch et l'ATIDE, viendront en renfort des Mourakiboun. L'Union africaine et l'Union européenne superviseront le bon déroulement du scrutin. En parallèle, le citoyen est mis à contribution pour veiller, lui aussi, à l'intégrité du processus électoral. Ainsi, le parti Pirate tunisien a développé une application mobile permettant à chaque électeur de vérifier s'il a parrainé un candidat à son insu. Idée reprise par l'ISIE elle-même, qui propose un service SMS pour trouver l'adresse de son bureau de vote. L'association iWatch offre, quant à elle, une assistance juridique pour les citoyens victimes de fraude.
Une équipe d'avocats est mise à disposition pour entamer les démarches légales en cas d'usurpation d'identité. Le jour J, un double comptage des bulletins sera observé : manuel en principal, et automatisé à titre de vérification. Pour rôder le dispositif, un vote blanc a été organisé samedi dernier, une semaine avant le jour J. Malgré cette armada de garde-fous, des critiques se font déjà entendre. Nadia Chaabane, candidate des Tunisiens de l'étranger pour la zone France Nord, se plaignait mercredi d'une «confusion totale». «Les listes publiées sur le site de l'ISIE ne sont pas bonnes et prêtent à confusion, écrit la députée sortante. Nous n'avons toujours pas les accréditations pour les délégués de liste alors que le vote commence le 24.»
La même députée pointait du doigt des changements de dernière minute de plusieurs bureaux de vote. Pour ne rien arranger, un journal arabophone tunisien a affirmé, cette semaine, que les structures de l'ISIE ont été infiltrées en amont par des partis politiques. L'instance a confirmé avoir reçu des centaines de plaintes contre des personnes soupçonnées d'entrisme. La liste de noms des membres des bureaux de vote a néanmoins été rendue publique pour davantage de transparence.
Médias
Demeure un point noir : celui de l'impartialité des médias. Le président de transition, Moncef Marzouki, a déclenché un tollé le mois dernier en les accusant d'être «corrompus» et «menteurs». Depuis l'ouverture de la campagne électorale, pas un jour ne passe sans qu'un journal, une télévision ou une radio ne se retrouve sous le feu des projecteurs. Lundi, 13 associations et ONG se sont dites «profondément préoccupées par les graves dérapages et les pratiques illégales et contraires à l'éthique professionnelle de certains médias audiovisuels privés».
A l'origine du conflit, le manque de légitimité de l'autorité de régulation de l'audiovisuel, l'HAICA, lancée en mai 2013, qualifiée par les médias privés d'outil de censure du régime. Le mois dernier, l'autorité avait demandé aux télévisions et radios non agréées de se mettre en conformité avec la loi ou de cesser toute diffusion avant le 28 septembre. En réponse, un animateur tunisien avait déchiré à l'antenne ce qu'il présentait comme un document de l'HAICA. «La censure, c'est un faux argument, sourit un fin connaisseur du secteur. Le problème, c'est que les hommes d'affaires qui ont suffisamment d'argent pour lancer un média sont ceux qui financent, par ailleurs, des hommes politiques.»
L'exemple de Slim Riahi est le plus parlant. Leader d'un parti politique, candidat à la présidentielle de novembre et dirigeant d'un club de football, l'homme est aussi aux manettes d'Ettounsiya TV, une des antennes mise en demeure par l'HAICA. La chaîne émettait sans autorisation. Elle a depuis trouvé la parade : le décrochage de ses programmes sur la fréquence d'une autre chaîne, celle-là parfaitement autorisée. Agréés ou non, les médias sont invités, depuis cette nuit, à cesser toute campagne jusqu'à dimanche soir, à la fermeture du dernier bureau de vote. L'ISIE prévoit, quant à elle, de proclamer les résultats mercredi au plus tard.


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