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Vers l'institutionnalisation du marché informel de la publicité
La feuille de route du ministre
Publié dans El Watan le 04 - 11 - 2014

La relation presse-annonceurs, à la mise en place de laquelle le ministre de la Communication, Hamid Grine, appelle avec un sens aigu non pas du débat mais de la provocation, n'existe dans aucun manuel des sciences de la communication.
Le ministre, qui est venu avec une feuille de route et un logiciel de la pratique journalistique qui nous ramène des années en arrière, s'évertue à convaincre l'opinion que tous les maux de l'Algérie viendraient de deux ou trois journaux peu respectueux, à son goût, des règles de l'éthique et de la déontologie.Le ministre, qui se targue d'être un enfant de la presse, aurait sans doute laissé l'empreinte de son passage à la tête de ce département ministériel grand consommateur de ministres s'il était réellement animé par une volonté sincère d'ouvrir un débat sain sur l'exercice du métier de journaliste dans le pays et sa normalisation. Tous les journalistes professionnels, qui ont une haute idée de leur profession, auraient applaudi son courage de vouloir mettre de l'ordre et du professionnalisme dans un secteur qui n'est que l'exact reflet de l'état de déliquescence dans lequel se trouve le pays, s'il avait posé les vraies questions et suggéré des réponses susceptibles de débat et pouvant fédérer les énergies de toute la corporation.
Quel est le lien entre le respect de l'éthique et de la déontologie qui fait la crédibilité d'un média et sa raison d'être de par la fonction sociale de la presse et l'éligibilité ou non d'un organe de presse à capter de la publicité étatique ou privée, nationale et étrangère ? Dans les pays normalement constitués, la publicité, qui est une activité commerciale, est gérée selon des normes économiques rigoureuses, qui tiennent compte de l'impact média du message publicitaire, lequel est déterminé par des critères scientifiques de mesure d'audience et de niveau de tirage et de vente des journaux. Certes, il est faux de croire que les annonceurs ne font pas de politique et que le choix d'un support n'est dicté que par des considérations strictement économiques et commerciales. Mais cette réalité est encore plus manifeste dans les régimes autocratiques, où le mariage d'intérêt entre le pouvoir politique et les lobbies financiers prend tout son sens.
Laissons donc la gestion de la publicité à la discrétion des annonceurs et des annonceurs seuls, sans aucune immixtion du pouvoir politique. Et les questions de l'organisation du champ médiatique – aussi bien dans son volet relatif au respect des règles de l'éthique et de la déontologie que dans d'autres domaines relevant de la vie organique des médias – aux professionnels de la presse. Dans «l'exégèse» du ministre sur la moralisation de la profession, on décèle au mieux une ignorance des règles universelles de fonctionnement des médias – ce que nous ne croyons pas –, au pire une tentation dangereuse de briser définitivement, via le levier de la publicité, les plumes et les journaux qui ne sont pas dans les bonnes grâces du pouvoir.
Tout, dans la démarche du ministre de la Communication, laisse dubitatif, voire sceptique sur les arrière-pensées et les objectifs réels inavoués visés à travers cette guerre politico-médiatique déclarée contre certains titres. Tout d'abord cette usurpation du débat par l'autorité politique, qui n'a pas vocation à réfléchir en lieu et place des professionnels sur comment s'organiser et se mobiliser pour que les règles de l'éthique et de la déontologie soient respectées partout et par tous. Il s'agit d'un débat interne à la profession.
Il n'appartient pas au ministre de tutelle ou à quelque autre institution que ce soit de délivrer des certificats de moralité aux journaux en fonction de critères douteux. Le rôle des pouvoirs publics se limite à la mise en place du cadre réglementaire et législatif.
La seconde entorse aux bonnes mœurs politiques, c'est lorsque le ministre, outrepassant ses prérogatives institutionnelles, en vient, avec une telle légèreté et un mépris pour l'intelligence, l'autorité et l'autonomie de gestion des opérateurs économiques publics et privés nationaux et étrangers, à décider à leur place du choix de leurs supports publicitaires. La sentence est rendue et les cibles sont toutes désignées. Dans quel pays a-t-on déjà vu un ministre de la République sommer des annonceurs privés – et, plus grave encore, étrangers – de s'inscrire dans un marché informel de la publicité et se conformer à des règles de gestion de leurs plans médias sur lesquels ils n'ont aucune emprise ?
Que l'argent de la publicité des entreprises publiques soit détourné de sa vocation pour faire profiter des boîtes de communication et des médias proches du pouvoir n'est pas nouveau.
Ce qui l'est, en revanche, c'est cette volonté, exprimée aujourd'hui sous forme d'injonction, de régenter le secteur de la publicité non étatique, privé, national et étranger.
Désormais, ce n'est plus l'analyse des courbes des tirages et des ventes de journaux qui dicteront le choix des supports publicitaires pour les annonceurs privés. Il est demandé aux patrons privés de faire plus de la politique que de la bonne gestion et de la rentabilité économique. Voire d'installer des comités de lecture et de censure de la presse dotés de voix prépondérantes qui vont siéger dans les directions de la communication des entreprises.
La réponse à cette nouvelle stratégie de communication du pouvoir est donnée par les échos qui parviennent de certaines wilayas, exprimant leur inquiétude et leur désarroi face à l'infructuosité de leurs appels d'offres en raison précisément du choix inapproprié des supports publicitaires, décidés selon des critères antiéconomiques.


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