Les faits commencent le 13 mars 1956 à 9h à la rue Ouled Braham, plus connue aujourd'hui par la rue des maquisards, juste face à la maison n°22. Un homme, âgé de 59 ans, plus connu sous le nom de Salah B., fut tué d'un coup de revolver. L'information donnée par la Dépêche de Constantine du 8 novembre 1957 ne donne pas d'autres détails, sauf que chez certains témoins, il s'agit d'un homme qui était au service des autorités françaises et qui a été condamné à mort par le FLN. Cinq mois plus tard, le 18 octobre 1956, les services de police appréhendaient Abderrahmene Benmeliek, réparateur dans un magasin de radio de la rue Sauzai (actuelle rue Souidani Boudjemaâ) au moment où il s'apprêtait à commettre un attentat à la grenade en compagnie d'une autre personne, selon les faits rapportés par la Dépêche de Constantine. Benmeliek subira la torture, mais il n'avouera rien. Lors d'une perquisition effectuée dans le jardin de son grand-père, deux revolvers ont été découverts d'après le rapport d'enquête de services de la police. Après plusieurs jours d'incarcération, Benmeliek sera inculpé d'assassinat et de détention illégale d'armes et de munitions. Des faits qui n'ont pas été formellement prouvés par le tribunal militaire de la Casbah. Benmeliek sera ainsi condamné à mort le 7 novembre 1957. Né le 4 mars 1935 dans le quartier de Bab El Kantara, Abderrahmene Benmeliek, dit Dahmene, est issu d'une grande famille de militants. Son père Mohamed était tout le temps recherché par la police française pour ses activités politiques. Il sera emprisonné à plusieurs reprises et connaîtra les camps d'internement. A cause des activités de son père, Abderrahmene dut interrompre ses études à l'école primaire, pour travailler et aider sa famille. Il exercera plusieurs métiers, avant de s'engager dans les rangs du FLN, où il sera chargé de plusieurs opérations contre les lieux de rassemblement des policiers et des soldats français. Après sa condamnation à mort par le tribunal permanent des forces armées à Constantine, il restera durant quatre mois dans une cellule individuelle à la prison de la Casbah. Il sera guillotiné le 4 mars 1958, jour de son 23ème anniversaire.