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L'historien, l'humaniste, l'« ancien » a rejoint le monde des justes
Le Professeur Mahfoud Kadache nous quitte
Publié dans El Watan le 03 - 08 - 2006

« La véritable et actuelle définition de l'intellectuel est celle qui se rapporte à son engagement, à l'affirmation et à la défense des principes universels de justice, de liberté en faveur du progrès, de la dignité, de la citoyenneté et d'une meilleure gouvernance dans notre pays », Mahfoud Kadache (*)
Octobre 1988. La rue algérienne grondait. Des jeunes algériens tombaient sous les balles assassines libérées par d'autres algériens. Le personnel politique « connu » à l'époque faisait partie de la nomenklatura régnante. Des noms de figures pourtant emblématiques étaient mis sous le boisseau s'ils n'étaient pas en résidence surveillée, en exil ou dans le meilleur des cas interdits de parole dans leur propre pays. La timide mais forcée « ouverture démocratique » a permis à la jeunesse algérienne de voir sous son vrai visage le système et de découvrir des noms, des visages jusque-là emboîtés, muselés à la limite de l'asphyxie. « Parmi ces personnalités, je découvrais le professeur Kaddache, l'auteur de l'histoire du nationalisme algérien de 1919 à 1951 » qui se passait sous le manteau car son contenu mettait à nu ceux qui se cachaient derrière la légitimité historique pour mieux régenter le peuple ! Il était là cette mi-octobre 1988 le Pr, en cher et en os, en compagnie de l'infatigable Ali Yahia Abdenour et la célèbre actrice Isabelle Adjani venus dénoncer au campus de l'université de Bouzaréah, la torture exercée contre les jeunes manifestants. Sans trop de gestuelle, avec des mots simples, il avait su apaiser l'ardeur des étudiants qui voulaient, à mains nues, en découdre avec les services de sécurité. Son leitmotiv : organisez-vous ! Né le 13 novembre 1921 à Alger, orphelin de père à l'âge de six ans, il exercera différents métiers pour subvenir aux besoins de sa famille : tantôt marchand de légumes à La Casbah, tantôt vendeur de produits de beauté dans les quartiers « européens ». Malgré cette vie dure, il effectuera un parcours scolaire des plus brillants : du certificat d'études primaires, au doctorat d'Etat dirigeant plusieurs mémoires, magistères et doctorats en Aglérie et à l'étranger. Adolescent, imprégné des idées indépendantistes du PPA/MTLD, il deviendra un des piliers des scouts musulmans algériens (SMA) participant ainsi aux manifestations du 1er mai 1945 sauvagement réprimées par la police coloniale. Cet épisode fera réagir le tristement célèbre gouverneur général Naegelen qui adressera une lettre sèche aux responsables du collège algérien du scoutisme pour exclure de ses rangs les SMA dont « l'attitude contraire aux intérêts de la France ne saurait être tolérée plus longtemps ». Militant de la cause nationale, il subira les affres des arrestations et détentions arbitraires et échappera à des tentatives d'assassinat de l'OAS en 1961 à Ben Aknoun, là où l'écrivain Mouloud Feraoun tombera sous leurs balles. Durant cette période — du cessez-le-feu à la proclamation de l'indépendance —, courte de 97 jours mais riche en évènemens, Mahfoud Kaddache, était membre de l'exécutif provisoire, à Rocher Noir. Sous la présidence de A. Farès, il devait faire face au déchaînement de l'OAS, préparer les outils du référendum, mettre sur pied l'administration algérienne et surtout clarifier l'amalgame entre les institutions étatiques et les instances du FLN, source d'affrontements à l'intérieur du CNRA. A l'indépendance, Mahfoud Kaddache se consacrera prioritairement à l'enseignement après avoir décliné des postes de responsabilité (ambassadeur en Espagne entre autres…) Mais un homme de l'envergure du professeur Kaddache ne pouvait taire ni cautionner les dérives et leurs auteurs fussent-ils ses propres amis ou des compagnons dont l'ambition démesurée attentait aux intérêts du pays. Pour lui « l'ambition humaine est ce qui motive nombre d'acteurs politiques. Aucune fonction, aucune autorité, aucun honneur n'est à l'abri dans le monde agité des ambitions ». Il a su par sa rigueur, sa patience, la minutie avec laquelle il retrace les évènemens de notre pays, donner à chaque acteur la place qui lui sied : « Les hommes partent, leurs actes sont inscrits dans les livres d'histoire » disait-il. Quand l'Algérie était mise à feu et à sang durant la décennie rouge, notamment lors des massacres à grande échelle aux portes de la capitale, le professeur Kaddache, se retrouvait une autre fois-là ou résidait la volonté de son peuple, c'est-à-dire dans le camp de la paix. Il fit partie des forces de la réconciliation nationale aux côtés de Hocine Aït Ahmed, Ali Yahia Abdennour, Abdelhamid Mehri… A partir de 1997, il choisissait de défendre ses positions dans le seul cadre qui lui permettait en cette période trouble de rester fidèle à ses idéaux. Il rejoignit à cet effet, le FFS pour se charger de la formation au niveau de la fédération d'Alger où il milita jusqu'à son dernier souffle dimanche dernier. H.
( *) (1) Extrait de la préface de l'ouvrage de Nouara Hocine - Les intellectuels algériens - juin 2005 édition Dahlab


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