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«Le Mexique peut aider l'Algérie à diversifier son économie»
Juan José Gonzales Mijares. Ambassadeur du Mexique en Algérie
Publié dans El Watan le 24 - 11 - 2014

Monsieur Juan José Gonzales Mijares, ambassadeur du Mexique en Algérie, Tunisie, Libye et Mauritanie, a bien voulu répondre aux questions portant sur la nature des relations qu'entretiennent nos deux pays, la situation politique et économique qui prévaut actuellement au Mexique, les partenariats préférentiels que nos pays auraient intérêt à conclure, la contribution du Mexique à la diversification de l'économie algérienne, les questions liées à l'émigration et, bien entendu, les actions qu'il compte mener pour booster les relations entre nos deux pays que la géographie sépare, mais que les intérêts économiques mutuels ne peuvent que rapprocher.
-Pouvez-vous, pour commencer, présenter aux lecteurs qui ne le connaissent pas ce grand pays qu'est le Mexique ?
Le Mexique, que j'ai l'honneur de représenter en Algérie, est considéré comme la 14e puissance économique mondiale avec un Produit intérieur brut avoisinant, à la fin de l'année 2013, les 1262 milliards de dollars. Il tire sa force de la diversification de son économie qui va de la production d'hydrocarbures, l'extraction minière, la pétrochimie, l'agroalimentaire, l'industrie manufacturière et, bien entendu, le tourisme qui draine chaque année pas moins de 60 millions de visiteurs. Je n'oublierai pas les transferts de devises en provenance de nos émigrés installés pour l'essentiel aux USA et au Canada, qui rapportent, bon an mal an, entre 20 et 25 milliards de dollars par an.
C'est la seconde ressource financière du Mexique après les hydrocarbures. Il est également utile de savoir que le Mexique qui a signé des accords de libre échange avec plus de 40 nations figure, sans aucun doute, parmi les économies les plus ouvertes au monde. Avec les pays limitrophes, les échanges sont intenses. Enfin, le Mexique est comme vous le savez membre, avec les USA et le Canada, de la grande zone de libre-échange Alena créée en 1994. Les échanges entre le Mexique et son puissant voisin américain s'élèvent, à eux seuls, à plus de 500 milliards de dollars par an.
-En quoi la 14e puissance économique mondiale, malheureusement très éloignée de notre pays, peut-elle contribuer le plus efficacement possible au développement de l'Algérie ?
Il est vrai qu'avec l'Algérie les échanges commerciaux, qu'on évalue à à peine 200 millions de dollars, sont plutôt faibles. Le Mexique achète chaque année à l'Algérie pour environ 200 millions de dollars de gaz naturel liquéfié qui vient en appoint à l'industrie gazière du pays et exporte vers l'Algérie essentiellement des produits céréaliers (blés, légumes secs, tubes d'acier, etc.), du lait, du sucre et autres produits agroalimentaires. L'éloignement géographique en est sans doute la cause. Nous devons améliorer ce résultat en dynamisant du mieux possible les courants d'affaires entre nos deux pays, étant pour ma part convaincu que le Mexique peut beaucoup aider l'Algérie dans des domaines d'activités aussi nombreux que variés, en n'omettant évidemment pas de donner toute l'importance qu'elle mérite à la culture qui aidera nos peuples à mieux se connaître et s'apprécier.
Comme vous le savez, l'ambassade du Mexique a bien souvent organisé des manifestations culturelles de diverses natures. Elle maintient cette tradition avec, depuis ma récente installation en tant que nouvel ambassadeur du Mexique en Algérie, l'organisation au Bastion 23 d'Alger, d'une exposition mettant en évidence le très riche patrimoine historique mexicain. Cette manifestation a enregistré un grand succès, qui nous encourage à organiser d'autres manifestations culturelles. Avec votre ambassadeur au Mexique, nous travaillons au développement de nos relations commerciales, même si le commerce se fait souvent à partir de traders. Le partenariat industriel et commercial entre nos deux pays est, nous en sommes convaincus, appelé à beaucoup évoluer dans les cinq à dix années prochaines.
Les opportunités dans les domaines de la production de médicaments, la construction, la pêche, l'agroalimentaire sont nombreuses, mais la coopération sera sans doute encore plus fructueuse dans le domaine de la manufacture, car c'est là que le Mexique de par sa grande expérience peut aider l'Algérie à diversifier son économie. Pour en avoir fait l'expérience, le Mexique peut aider l'Algérie à effectuer du mieux possible la transition d'une économie hyper centrée sur les hydrocarbures qui est actuellement la sienne à celle d'une économie performante et diversifiée.
Comme vous le savez, c'est au terme d'une transition comme celle que souhaite effectuer l'Algérie que le Mexique est parvenu à passer d'une situation de simple exportateur de gaz et de pétrole à celle d'exportateur d'automobiles, de moteurs d'avions, de produits chimiques et toute une panoplie de produits manufacturés aujourd'hui commercialisés dans le monde entier. Il s'agit aujourd'hui de voir comment, à travers des visites d'hommes d'affaires mexicains en Algérie, on peut aider l'Algérie à se lancer le plus efficacement possible dans la construction automobile, la production de pièces détachées, l'industrie pharmaceutique, la réalisation de parcs industriels, le développement de pôles technologiques et universitaires et autres. Il faut absolument qu'on arrive tous ensemble à construire une coopération intelligente entre partenaires qui permet d'atteindre ces objectifs.

-Existe-t-il des institutions (Chambres de commerce et d'industrie, commissions gouvernementales mixtes, etc.) spécialement chargées de donner un contenu concret à toutes ces formes de coopérations que vous évoquez ?
Ma mission d'ambassadeur en Algérie est en elle-même une forme de contribution à la mise en œuvre de cette coopération à laquelle je suis du reste personnellement très attaché. Au-delà de l'importance des commissions mixtes qui se réunissent périodiquement, une autre succédera à celle qui a eu lieu en 2010 et qui avait été présidée par M. Sellal en tant que ministre de l'hydraulique ; il faut maintenant utiliser tous les instruments juridiques disponibles comme ça sera le cas avec la visite qu'effectuera, du 23 au 24 novembre prochains en Algérie, M. Francisco Gonzalez Diaz, Directeur général de Pro Mexico, cet organisme chargé de la promotion, l'exportation et l'internationalisation des entreprises mexicaines. Il conduira une forte délégation de chefs de grandes entreprises opérant dans l'agroalimentaire, la construction, l'automobile, la chimie et autres qui rencontreront des hommes d'affaires algériens opérant dans divers secteurs d'activité. La question est aujourd'hui de savoir comment travailler de façon pragmatique à la dynamisation de cette coopération. C'est ce à quoi je travaille avec beaucoup de détermination depuis que je suis arrivé en Algérie.
-Comment se fait-il qu'un pays économiquement aussi développé que le Mexique soit aujourd'hui encore un pays d'émigration ?
Le gouvernement vise sur le retour d'une croissance forte et durable pour freiner ce phénomène dû, en grande partie, à l'instabilité et aux mauvais résultats de l'économie mexicaine. Le potentiel de croissance est aujourd'hui très grand et le gouvernement a mis en œuvre une stratégie visant la promotion économique et sociale. De nombreux emplois sont en train d'être créés sans que cela n'altère en rien la productivité du travail. Mais il faut que vous sachiez qu'il y a aujourd'hui plus de 35 millions d'émigrés d'origine mexicaine aux USA, parmi lesquels seuls 10 millions ont la nationalité mexicaine, les autres étant citoyens américains de seconde, voire de troisième génération. C'est une communauté extrêmement active dont environ 1,5 million d'entreprises créées par des Mexicains contribuent significativement au développement de l'économie américaine.
Le pouvoir d'achat injecté par cette communauté dans l'économie américaine représente quelque 500 milliards de dollars. C'est dire son importance pour la santé de l'économie américaine. Chaque jour, ce sont plus d'un million de Mexicains et Américains qui traversent, pas seulement pour des raisons économiques, mais pour des raisons historiques, humaines et culturelles, la frontière longue de 3000 kilomètres qui sépare les deux pays. Et ce n'est pas la construction du mur qu'a entrepris l'Amérique qui fera barrage à ce courant d'échange humain forgé par l'histoire commune de deux pays riverains. Tous les murs édifiés dans cet esprit à travers le monde se sont avérés, comme vous le savez, inefficaces. De notre point de vue, cette barrière ne fera que renforcer l'émigration clandestine mais, pire encore, accentuer la pauvreté qui est, comme vous le savez, l'une des principales causes de l'émigration.


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