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Un entrepreneur « lâché » par l'administration
Tipaza
Publié dans El Watan le 06 - 08 - 2006

Les magistrats du tribunal de Tipaza ont décidé d'écrouer l'entrepreneur du secteur de l'hydraulique. D'ailleurs, en raison de multiples interventions, les autorités judiciaires l'ont réaffecté vers une maison d'arrêt plus éloignée que celle de Hadjout, où il était emprisonné.
Ce jeune entrepreneur résidant à Tipaza est devenu, en un laps de temps très court, un milliardaire influent. La direction de l'hydraulique de la wilaya de Tipaza le faisait bénéficier des marchés, grâce à, dit-on, des mécanismes opaques. Les enquêteurs des services de sécurité ont pu découvrir le pot aux roses. Un assainissement au niveau du personnel avait été opéré au sein de cette administration de l'hydraulique de wilaya. Avec les milliards empochés, le jeune entrepreneur préféré de la direction de l'hydraulique de la wilaya de Tipaza, avant qu'il ne soit mis en prison, se permettait tout. Son arrestation a bouleversé la situation. Subitement, le directeur de l'hydraulique de la wilaya de Tipaza signe et lui adresse un courrier référencié n°1384/06, pour l'informer de la résiliation de quatre marchés qu'ils venaient de signer. Il s'agit d'importants projets évalués à des centaines de milliards de centimes, implantés à Koléa, Bou Ismaïl, Cherchell et les zones rurales de la daïra de Gouraya. Jugeant désormais que l'entreprise ne pourra plus honorer ses engagements, le signataire du document regrette et demande à son partenaire et opérateur à la fois de cesser les travaux, alors qu'il se trouvait en prison. L'entrepreneur du secteur de l'hydraulique trouvait également grâce auprès du directeur des impôts de la wilaya de Tipaza et bénéficiait de tous les égards. Il aura suffi que le responsable de l'administration fiscale de la wilaya de Tipaza soit muté vers la wilaya de Blida, que ne voilà-t-il des voix qui dévoilent à leur tour la note salée en instance. En effet, il s'est avéré que l'entrepreneur écroué n'a pas payé ni l'IRG, évaluée à plus de 6 milliards de centimes, domicilié à Bouharoun, ni la TVA et TAP évaluées à plus de 8 milliards de centimes, domicilié à Tipaza. A l'instar de la direction de l'hydraulique, la direction des impôts de la wilaya de Tipaza s'est mise à son tour à demander son dû. Comment cet entrepreneur est-il arrivé à accaparer de nombreux marchés ? Pourquoi la direction de l'hydraulique n'avait-elle pas pris le soin de vérifier si son entrepreneur est en règle avec l'administration fiscale ? Pourquoi cette administration des impôts n'a-t-elle pas récupéré son argent ou mis en place un mécanisme pour récupérer son argent dès que l'entrepreneur encaissait ses factures ? La loi du silence a imposé son diktat jusqu'à l'emprisonnement de l'entrepreneur.

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