Les présidents des Assemblées populaires communales ont été envoyés, le 16 novembre, à l'école de l'apprentissage pour entamer la première session de trois cycles de formation à l'Ecole nationale d'administration (ENA), ainsi que dans certains centres de formation du pays. Des administrés ne voient pas utile cette formation ciblant les maires, car ces derniers ne sont présents à leur poste que l'espace de leur mandat. «Il ne s'en dégage aucune valeur ajoutée. Il aurait été plus judicieux de cibler les secrétaires généraux des communes, en renforçant leurs prérogatives (management, gestion, administration)», souligne à juste titre un internaute. Ce n'est pas faux lorsque pareille opération a été initiée en 2008 destinée à former les 1541 «raïs el baladia», histoire de les professionnaliser, sans compter les journées d'études, en guise de recyclage, qui leur sont consacrées cycliquement. Cela n'a pas servi à grand-chose à ces élus du peuple, ces acteurs de la vie locale, a fortiori lorsqu'on relève le constat amer en matière de salubrité publique, d'éclairage, d'embellissement des espaces publics, de propreté, de transport, d'urbanisme, de culture, de travail de proximité avec le mouvement associatif. Et passe de l'état civil dont les services manquent terriblement de souplesse. La gestion de la commune reste tout aussi médiocre que la compétence qui gère la destinée de la collectivité. Les dysfonctionnements ont toujours pignon sur rue et rejaillissent forcément sur la vie des administrés. L'on s'interroge dès lors sur la fiabilité d'une telle opération si l'objectif n'est pas de mieux faire comprendre le rôle exact de l'élu dans la cité et le dialogue autour de la réconciliation des citoyens avec leur ville... Quelque chose ne tourne pas rond dans cette approche élus-administrés. Le premier magistrat de la commune où les élus ont beau se défendre des maux de la cité qu'on leur impute. Ils ont beau s'égosiller qu'ils n'ont pas les coudées franches pour agir et répondre favorablement aux doléances de la collectivité. Ils ont beau justifier leur impuissance devant le cadre de vie qui se dégrade au fil des jours. Ils ont beau s'exempter de certaines urgences, comme l'hygiène publique, véritable tare dans nos cités. Ils ont beau dire qu'ils sont dans l'incapacité de réunir les porte-voix de la société civile pour mettre fin à la déliquescence de la cité. Sauf qu'ils s'oublient être les principaux gestionnaires de la commune, et qu'il leur échoit d'agir promptement, quitte à quitter le navire de l'exécutif si les préoccupations de la collectivité sont mises sous le boisseau, suite à une décision discrétionnaire qui court-circuite leurs voix. La vox populi rapporte par-ci et par-là les manœuvres sournoises des édiles dans la gestion des biens publics et des transactions contractées en porte-à-faux avec le code des marchés, notamment. Si certains élus, et ils sont rares, ont cette probité de servir le bien-être de la communauté, d'autres – et ils sont nombreux, à l'image du P/APC de Bologhine épinglé ces derniers jours – usent de louvoiement pour se servir. Et généreusement.