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La stratégie de neutralisation des organismes de concertation s'accélère
Avec la mainmise du pouvoir sur le FCE et la CACI
Publié dans El Watan le 01 - 12 - 2014

Après la course en solo de Mohamed Laïd Benamor, P-dg du groupe agroalimentaire privé algérien Amor Benamor pour prendre les rênes de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) en remplacement de Tahar Khelil, Ali Haddad, P-dg de l'ETRHB, a également été l'unique candidat en lice pour assurer le relais à la tête du Forum des chefs d'entreprises (FCE). Les deux hommes d'affaires, connus pour avoir soutenu la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat et financé la campagne électorale, ont évidemment réussi dans ces deux épreuves sans aucune entrave. Ils ont eu 100% des voix, en dépit de l'existence de certaines voix critiquant cette stratégie.
Dans les coulisses, que ce soit pour la CACI ou pour le FCE, les avis contre le «placement» de ces deux proches du clan présidentiel à la tête de ces organisations ne manquent pourtant pas. Mais dans les faits, c'est tout le monde qui s'aligne par peur d'être écarté des «largesses» de l'Etat. Parallèlement, si les think tanks existants essayent d'apporter leur contribution au débat économique, les accointances entre décideurs politiques et économiques susceptibles semblent aujourd'hui «biaiser ce débat».
On n'y peut rien, les desseins sont clairs. On assiste à une stratégie de neutralisation de toutes les organisations pour les ranger du côté du pouvoir. C'est une stratégie qui a commencé bien avant l'élection du 17 avril dernier et elle est devenue flagrante par la suite. Le poids de l'argent pèse lourd dans cette politique», nous dira une source du FCE sous couvert de l'anonymat, avant de poursuivre : «La CACI est passée sous le giron des pouvoirs publics. Aujourd'hui, c'est le tour du FCE et bientôt ce sera l'UGTA qui est déjà ciblée par ce jeu. Dans quelque temps, le gouvernement aura sous sa coupe tous les acteurs socio-économiques». Quel impact alors pour cette stratégie sur le débat économique ? Notre interlocuteur dira : «L'objectif est justement de fermer ce débat autour du clan présidentiel en écartant toutes les voix discordantes.»
Surtout à la veille du lancement du nouveau programme quinquennal d'investissements publics (2015-2019) pour lequel une enveloppe de 260 milliards de dollars est prévue. Et pour lequel les appétits sont grands de la part des grandes entreprises privées ayant déjà bénéficié des précédents programmes, à l'image de l'ETRHB. L'allégeance de ces sociétés trouve donc son explication dans ce point. Pour sa part, le pouvoir y trouve son compte. Les observateurs ne manquent pas d'ailleurs de parler de clientélisme politique et de qualifier le FCE de club d'hommes d'affaires qui comptent éternellement sur les marchés publics et la rente pétrolière.
« Le poids de l'argent a toujours été lourd en politique »
C'est une évolution normale de la situation, le poids de l'argent a toujours été lourd en politique. Avec le départ de Réda Hamiani et le placement d'Ali Haddad à la tête du FCE, le pouvoir dispose d'une organisation qui lui est complètement acquise», a relevé sur une chaîne de télé privée l'enseignant universitaire Mourad Ouchichi. Un avis partagé par le politologue Yacine Mahi Bahi, qui reste justement sceptique sur l'avenir de la situation économique en Algérie. Avec la chute des prix du baril de pétrole, la situation économique va être désastreuse. On se dirige vers une explosion. Les opérateurs acquis au pouvoir sont en train de faire des affaires dans d'autres pays et placer leur argent dans des banques étrangères.
L'expert Mustapha Mekidèche parle également d'avenir incertain pour l'économie nationale. Sans vouloir commenter le programme du nouveau président du FCE, ne disposant pas d'un document suffisamment élaboré pour le faire, comme il nous l'a expliqué, M. Mekidèche espère toutefois un changement dans le débat économique et la politique à suivre dans ce cadre. «Nous sommes pour une position commune et solide autour de l'entreprise et dédiée entièrement à la réindustrialisation», nous dira-t-il avant d'avertir : «Nous sommes devant une opportunité qui ne risque pas de durer longtemps».
Allusion faite à la dégringolade des cours du pétrole. Mais, du côté de la nouvelle direction du FCE et de celle de la CACI, les promesses sont bien là sur cette question cruciale. Si pour Laïd Benamor l'engagement est pris pour faire de la CACI un agent économique de taille dans le milieu associatif des affaires et de l'entreprise, pour Ali Haddad, le fait qu'il y ait une proximité avec le clan présidentiel ne signifie pas fermeture du débat et alignement avec le gouvernement sur les dossiers économiques.
Le nouveau FCE promet : «l'entreprise sera au cœur du débat économique»
«Nous continuerons à dire aux pouvoirs publics toute la vérité sur ce qui est bon et ce qui ne l'est pas pour l'entreprise, tout en travaillant en collaboration avec eux», a promis le nouveau patron du FCE lors de la conférence de presse organisée à l'issue de son élection. Tayeb Zeraïmi, p-dg du groupe privé SIM et membre fondateur du FCE, abonde dans ce sens. Contacté à cet effet, il nous dira : «L'entreprise sera au cœur du débat économique au sein du FCE. Il sera plus accentué.» M. Zeraïmi considère d'ailleurs la présence de représentants du gouvernement à la présentation du programme d'Ali Haddad comme un encouragement. «Les ministres ont répondu favorablement à l'invitation de Haddad. Je prends cela comme un encouragement de leur part», notera-t-il pour répondre aux critiques sur cette question.
Faut-il le rappeler, Louiza Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), s'est attaquée la semaine dernière à Ali Haddad mettant en garde contre le mélange entre la fonction de ministre de la République et celle de patron d'entreprise. Une manière de rappeler le soutien de Ali Haddad au clan présidentiel. Un soutien également affiché par les autres organisations patronales qui semblent pour l'heure quasi-inexistantes. Et pour cause, elles apparaissent sur le terrain occasionnellement, notamment lors des réunions tripartites et bipartites juste pour applaudir les mesures annoncées par le gouvernement et demander des facilitations et des exonérations fiscales sans contribuer efficacement à la création de richesses dans une économie qui tarde à entrer dans l'ère de la diversification.
Elles essayent également de se montrer lors des rendez-vous électoraux pour afficher leur soutien. Elles se sont d'ailleurs en majorité ralliées au quatrième mandat de Bouteflika. Et dire que le rôle des associations professionnelles et des organisations patronales jugées représentatives par les pouvoirs publics est plutôt d'être une force de propositions sur la scène économique nationale, loin des calculs politiques et des intérêts liés à l'argent. Aujourd'hui, les principales organisations patronales sont loin de jouer le jeu économique. Elles pèsent faiblement sur le terrain de la concertation socioéconomique. C'est le cas pour la Confédération générale des opérateurs économiques algériens (CGOEA), la Confédération algérienne du patronat (CAP), le Conseil national du patronat algérien (CNPA), la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) et l'Union nationale des entreprises publiques (UNEP).
Ces associations ont fini par être effacées par le FCE, considéré selon une étude faite par des chercheurs français (Association française des anthropologues) «la tête pensante» des opérateurs économiques nationaux. Depuis la campagne électorale pour le scrutin du 17 avril dernier et avec l'arrivée de Haddad à la tête de l'organisation, le FCE dont la création remonte à 2000 en «s'interdisant toute action politique ou allégeance à une formation politique», semble renoncer à ce principe. Et ce n'est que le début pour un lobbying initialement discret auprès des autorités, mais aujourd'hui concentré autour du pouvoir.
L'étude de l'association française le dit clairement : «Les contacts entre ministères, entrepreneurs et décideurs sont fréquents et les rôles malaisés à définir. Ajoutons à cela les échanges interpersonnels entre dirigeants et l'on comprend comment les organisations patronales sont actives auprès du pouvoir pour faire valoir leurs intérêts.» Mais quand les intérêts sont partagés, comme c'est le cas aujourd'hui, les choses restent encore à clarifier.


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