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Vu à la télé : L'islamisme rampant
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Publié dans El Watan le 18 - 12 - 2014

L'islamisme militant anti-républicain dans son essence et adepte farouche de l'instauration de la chariâ comme système autocratique de gouvernance a encore de beaux jours devant lui. Madani Mezrag, l'ex-chef de l'AIS, bras armé du FIS, nous l'a rappelé en affirmant avec arrogance et suffisance sur le plateau d'Echourrouk tv que ce courant idéologique qui a basculé dans le terrorisme le plus sanglant, mettant à feu et à sang le pays pendant plus d'une décennie, est plus que jamais influent, actif, serein, et qu'il revendique légitimement sa place sur la scène politique nationale pour laquelle il prépare d'ailleurs un retour en fanfare après en avoir été banni.
Comme si tous les crimes laissés derrière lui n'ont été qu'un simple fantasme, pour paraphraser la députée franco-maghrébine de l'UMP, Rachida Dati, à propos de la torture exercée par la colonisation française durant la guerre d'Algérie. Tellement actif et intouchable ce courant qu'il se permet d'organiser à ciel ouvert, au vu et au su de tout le monde, une «université islamique d'été» au mois d'août dernier dans les maquis de Jijel, alors que la loi lui interdit fermement ce genre de manifestation. Tellement présent aussi et tellement sûr de son impunité qu'il rebondit férocement sur quiconque ose débattre sur sa nature fondamentaliste et notamment sur ce qui constitue son fonds de commerce intarissable, à savoir l'instrumentalisation à sens unique de la religion.
Le talentueux chroniqueur du Quotidien d'Oran, auteur d'un roman à succès qui vient de rater d'un poil le Goncourt 2014, Kamel Daoud, ne s'attendait sûrement pas, au sortir de son brillant passage à l'émission de France 2 «On n'est pas couché», de faire à ce propos carrément l'objet d'un appel au meurtre de la part d'un chef de parti salafiste pour avoir livré ses impressions sur l'arabité, la religion musulmane et d'autres sujets d'actualité qui font polémique.
L'islam est-il la propriété de certains illuminés ? L'auteur de la fetwa contre le jeune écrivain qui s'inscrit selon les observateurs avisés dans la lignée de Tahar Djaout ou Mimouni, et qui donc représente un espoir incontestable pour la littérature algérienne, a qualifié notre nouveau prodige «d'apostat», allant jusqu'à interpeller «le régime algérien pour appliquer la chariâ et le condamner à mort en le tuant publiquement pour la guerre qu'il mène contre Dieu et le Prophète». Le prédicateur sait ce qu'il fait.
Et pourquoi il le fait. Il n'est d'ailleurs pas à sa première sentence, ce qui démontre toute la liberté qui est laissée aux représentants autoproclamés du courant intégriste pour agir de la sorte en toute impunité, gagnant, à chaque fois que l'Etat s'enfonce dans la compromission, une précieuse parcelle de terrain qui leur servira à l'avenir. Rien n'est innocent, tout est calculé, sauf que l'outrance devient insupportable à partir du moment où on n'hésite pas à franchir le pas pour mettre la vie d'une personne en danger pour ses opinions.
Les deux séquences télé de cette semaine, celle montrant Madani Mezrag défiant la loi à travers un deal qui révèle toute la fourberie du régime en place, et celle montrant la lucidité intellectuelle d'un romancier qui fait honneur à son pays avec des prises de position politiques résolument tournées sur la construction d'une société démocratique et moderne, renseignent en fait sur les deux faces antinomiques qui composent l'énigmatique projet de société que nous n'arrivons pas à édifier faute d'une cohérence assumée dans les choix et d'une volonté politique qui n'a jamais été au rendez-vous de l'histoire.
Il reste qu'entre les deux entités représentées d'une part par l'ex-terroriste qui n'a jamais fait acte de repentance pour ses méfaits qu'il reconnaît lui-même et qui seront comptabilisés comme des crimes impardonnables, et d'autre part par le talent littéraire d'un jeune Algérien qui porte en lui toute l'espérance refoulée d'une Algérie tolérante, ouverte sur le progrès, la connaissance, la citoyenneté intégrale, l'universalité, c'est vers le courant le plus conservateur et le plus mystificateur que le Pouvoir a tendance à nous entraîner juste pour garantir sa propre survie, quitte à mettre à mal les générations à venir.
Kamel Daoud, qui mérite les plus grands éloges pour son génie littéraire, tout comme l'a été Yasmina Khadra, lui aussi poussé vers la sortie au lieu de lui ériger une stèle, est ainsi confronté aux pires infamies, alors que Mezrag est traité avec tous les égards dus à une personnalité politique de haut rang par le sérail.
Il a été consulté à ce titre par Ahmed Ouyahia pour la révision de la Constitution, c'est dire que l'ex-chef de l'AIS a ses entrées dans les rouages du système, et c'est dans le respect d'une règle qui lui paraît parfaitement logique qu'il soutient que l'accord signé avec les autorités lui accordant toute la liberté d'activer et donc de mobiliser ses troupes et ses réseaux dormants est bien supérieur à la Loi. Loi qui lui interdit, en tant qu'ancien militant du FIS dissous ayant participé à des actions terroristes, d'exercer une activité politique sous quelque forme que ce soit.
Si l'étonnement de ses deux contradicteurs lors de l'émission d'Echourrouk tv, l'avocate Zoubida Assoul, présidente de l'UCP, et Ahmed Adimi, politologue, paraissait naturel et compréhensible face à l'énormité de cette violation flagrante de la jurudiction, il reste que l'attitude de Mezrag trahissait en elle tout le mensonge pratiqué en haut lieu et qui n'a pas encore fini de livrer tous ses secrets. Sous le règne de Bouteflika, des intellectuels comme Noureddine Boukrouh qui veulent changer philosophiquement notre vision de Dieu pour élever encore davantage notre conscience citoyenne deviennent fatalement des apostats.
Au même titre que Kamel Daoud qui admet que la foi est un acte personnel, refusant de se soumettre au diktat des illuminés auxquels on a laissé des «champs d'expression» qui se retourneront contre la société si on ne les contrôle pas. C'est l'Algérie de l'islamisme rampant… et qui donne à réfléchir. Le journal électronique huffpostmagheb nous indique que 840 000 Algériens ont quitté le pays sous Bouteflika, contre 110 000 dans la décennie 90'. A méditer.


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