Le gouvernement semble à court d'arguments pour calmer la protesta née de l'annonce de l'exploitation du gaz de schiste à In Salah. Jeudi, le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, tentait une nouvelle fois de convaincre quant à la bonne foi du gouvernement à ce sujet, affirmant ne rien cacher à propos des forages expérimentaux du bassin d'Ahnet. Il a pour cela mis en avant une étrange gageure, affirmant aux membres de la commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification de l'Assemblée populaire nationale (APN) que «Sonatrach produit du gaz non conventionnel dans le bassin d'Ahnet depuis presque trois ans». Selon les propos du ministre relayés par l'agence APS, il s'agirait d'une «production expérimentale» entamée en 2012 avec un volume de 40 000 m3/jour pour passer à 200 000 m3/jour en 2014, et qui doublera incessamment pour atteindre 400 000 m3/jour. Et de préciser enfin que Sonatrach va maintenir cette production qui sert à alimenter une centrale électrique à In Salah, pendant quatre ans, le temps qu'elle achève l'évaluation des techniques d'extraction du bassin d'Ahnet et l'étude de sa rentabilité commerciale. Le ministre de l'Energie, qui estime que les craintes des populations du Sud «sont légitimes», et ce, «du fait de leur méconnaissance des techniques de production de ce gaz non conventionnel», a précisé que «Sonatrach n'a procédé au forage des deux puits-pilotes d'Ahnet (In Salah) qu'après avoir obtenu l'autorisation de l'Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft)» et d'expliquer que «différentes mesures de précaution ont été prises par Sonatrach lors des forages de schiste afin de protéger les nappes d'eau».
