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Expo photo : Lumière des abysses
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Publié dans El Watan le 30 - 01 - 2015

Dix jeunes photographes exposeront durant un mois à La Baignoire à Alger, l'occasion de revenir sur cette surprenante génération qui explose sur le Web avec un autre regard sur notre société.
Connaissez-vous Qaâ Essour à Alger ? Cette plage invisible de Bab El Oued qui n'est pas seulement une plage, que les médias et l'acceptation générale dépeignent comme un coupe-gorge, dont le chaâbi, à travers Dahmane El Harrachi, a mythifié les aptitudes exorcistes, et dont les Algérois parlent comme la limite du monde visible ? Une enclave maritime qu'il faudra «sécuriser» et «viabiliser», selon la wilaya, la police et la presse : un no-man's land qui pue la pisse et la peur, un non lieu, une parenthèse honteuse de la baie…
Et pourtant, quand on voit les photos de Redouane Chaïb -dont le nom ne vous dit rien, car non-inscrit dans la nomenklatura des figuratifs officialisés (heureusement, d'ailleurs)-, Qaâ Essour se métamorphose, se redonne la vie, reconquiert la dignité des gens qui l'habitent, ces fantômes oubliés d'Alger.
On y découvre des familles, des gaillards tatoués, des mamans voilées et des gamins au regard revolver sur fond d'Amirauté et d'étendue bleue (grise, car le jeune photographe insiste pour donner le ton dramatique aux clichés). Une vie qu'on ne voit pas et qui explose là, dans les regards des estivants habituels de Qaâ Essour qu'on ne peut plus désormais oublier ou faire comme s'ils n'existaient pas.
«C'est une jeune génération de photographes qui a réglé le problème conflictuel avec la ville et l'espace public, qui se les réapproprie, qui a, en plus, un bouleversant rapport de tendresse qui me rappelle les approches de SAS ou de Nacer Medjkane, sans regard hautain petit-bourgeois, sans mépris pour sa société», souligne Samir Toumi, auteur, consultant et initiateur de l'expo «Chawari3 10X10» à La Baignoire, square Port-Saïd, à Alger, qui dure un mois à partir du 31 janvier. Cette génération a entre 20 et 30 ans, plus de garçons que de filles, des quatre coins du pays, et dix d'entre eux exposeront à La Baignoire, endroit hybride entre espace de travail et galerie d'art.
Génération paumée ?
Ces jeunes ont explosé d'abord sur les réseaux sociaux : sur facebook, il y a à peine un an. Ont alors commencé à être postées des photos sur une Algérie que l'iconographie officielle ou médiatique des années 1980 puis 1990 avait occultée. «Cette génération avait conscience du manque d'images du quotidien, du social, du culturel, dans le cumul des images médiatiques des années 1990, ils sortent de la fatalité de l'iconographie journalistique, administrative ou étrangère», relève la photographe Nadia Benchallal qui, elle-même, travaille depuis des années sur la rupture avec les clichés médiatico-sensationnels sur l'Algérie.
Elle se dit «touchée» par la volonté des jeunes photographes -souvent autodidactes, formés souvent sur le Web, par des lectures– «d'être dans le monde, en s'inspirant d'internet et en y publiant, frénétiquement, par leur indépendance, leur liberté qui leur économise de se poser la question du politiquement correct».
Ils et elles construisent en fait une nouvelle narration, sincère, directe et proche des hommes et des femmes de ce pays, comme ce fut le cas pour la littérature qui a su se débarrasser des labels de «l'urgence» pour se recentrer sur le texte et les personnages au lieu de la martyrologie et des poncifs. «Ils se réapproprient leur société, car ils la regardent, ils la regardent vraiment, ils sont acteurs dans cette vie algérienne, ils s'y impliquent, ils sont dans l'Algérie contemporaine qu'ils montrent sans concession mais avec tendresse.
Quand je vois les photos de Youcef Krache, j'ai envie d'être en Algérie, de voir ces liens, ces gens, cela suscite chez moi de grandes envies de ce pays, de cette société», appuie Benchallal, qui accompagne, conseille et oriente cette jeune génération. «Une génération que le discours bien-pensant avait déjà condamnée, s'insurge Samir Toumi, qu'on appelle la génération paumée, née du chaos des années 1990, incapable de se réaliser». Et pourtant, ils nous viennent de cette longue nuit, quasiment sans images (ou un trop-plein de clichés mortuaires) avec une formidable lumière, celle qui fend les ténèbres.
On sort du cliché du jeune perdu entre le Daech local et le hooliganisme casseur et on se retrouve face à des créatifs, pas seulement dans la photo, qui réinventent par un clic «orgasmique», pour reprendre le photographe Youcef Krache, notre regard sur nous-mêmes. Regard apaisé, passionné, tendre et qui rend toute notre complexité et notre rapport à maintenant et au monde. «Et ça ne fait que commencer, s'enthousiasme Nadia Benchallal. Ceux qui émergeront ensuite seront encore plus intéressants».


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