Gemalto, multinationale spécialisée dans le secteur de la sécurité numérique, reconnaît avoir subi des attaques, mais le fabricant de cartes SIM nie le «vol massif» de données. The Intercept, un site de journalisme d'investigation se basant sur des documents, a affirmé le 20 février que le leader mondial du secteur avait subi un piratage massif des services de renseignement américain et britannique dans le but d'espionner des conversations téléphoniques. «Comme une entreprise de sécurité numérique, les gens essaient de pirater Gemalto sur une base régulière. Ces tentatives d'intrusion sont plus ou moins sophistiquées», explique un communiqué de presse. En juin 2010, des activités suspectes avaient été remarquées sur l'un de ses sites français, où un tiers essayait d'espionner le réseau de bureau. Par réseau de bureau, on entend ce qui est utilisé par le personnel pour communiquer entre eux et avec le monde extérieur. En juillet 2010, un second incident avait été identifié ; il s'agissait de faux e-mails envoyés à l'un des clients opérateurs mobiles (usurpation des adresses légitimes Gemalto). Les faux courriels contenaient une pièce jointe qui pouvait télécharger des codes malveillants. Les auteurs des attaques n'ont pu être identifiés, mais Gemalto pense qu'ils pourraient être liés à l'opération NSA et au GCHQ. Ces intrusions ne concernaient que les parties extérieures des réseaux (réseaux de bureau). Les clés de chiffrement SIM et autres données sur les clients en général ne sont pas stockées sur ces réseaux. L'architecture de réseau est composée de multiples couches et segments qui aident à se regrouper et à isoler les données. Gemalto, dont l'image a été écornée, s'est dite «préoccupée» par le fait que «des autorités d'Etat aient pu lancer de telles opérations contre des sociétés privées non coupables d'agissements suspects».
