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L'absolution du crime, l'autre traumatisme
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Publié dans El Watan le 23 - 03 - 2015

Comme Ajouad (dont le nom fait référence à la pièce de Alloula) se veut aussi un espace de réflexion sur la décennie noire, les compagnons de Nazim Mekbel s'attachent autant à entretenir le souvenir qu'à produire du document, de la lucidité, de la pensée à même de nous éclairer sur les ressorts de ce moment génocidaire.
C'est ainsi que samedi, à la villa Abdeltif, Ajouad a axé sa cérémonie commémorative sur la mise en paroles des traumatismes de cette période tragique. A la clé, deux communications de haut vol traitant toutes deux des traumas hérités des années 1990, en insistant sur le «récit refoulé» des enfants victimes de ces atrocités.
Après les pertinentes interventions des deux conférenciers, parole à la salle. Et comme on peut l'imaginer, le débat était animé, vif et passionnant. Nombre de proches de victimes du terrorisme étaient présents.
Parmi eux, Djamil Benrabah, qui fera une intervention remarquée où se mêlaient colère et émotion. «Pour nous, c'est une double décennie noire», lâche-t-il. «L'absolution du crime est un facteur aussi traumatisant que le crime lui-même.» «Quand je vois que l'assassin de ma femme a été libéré et continue à vivre le plus normalement du monde, quand je vois Layada, qui a tué deux policiers et qui bénéfice de tous les avantages, quand je vois le sinistre Mezrag dire qu'il ne regrette rien, ça c'est un autre traumatisme tout aussi violent», s'indigne l'ancien président de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme et ayants droits (Onvitad), dont l'épouse fut lâchement assassinée le 27 février 1995, à Birkhadem. «La blessure est béante, et elle est toujours ouverte», soupire M. Benrabah, avant d'étouffer un sanglot en martelant : «Je ne pourrais jamais oublier ! C'est impossible !»
Mme Abada, veuve du défunt Mustapha Abada, assassiné le 14 octobre 1993, s'interroge de son côté : «Est-ce que ces bourreaux ont demandé pardon ?» «Où sont les Abassi Madani, les Kébir, les Mezrag ? Ils ont ouvert des supermarchés, des supérettes. Qui sont descendus avec des sacs pleins d'argent, les victimes du terrorisme ?», s'indigne-t-elle en plaidant pour un statut pour les victimes.
Pour sa part, la pédopsychiatre Nassima Metahri a estimé, en réponse à une question de notre amie Salima Abada qui lui demandait : «Devons-nous tous consulter ?», que «sortir du trauma est un processus indispensable». «On peut y arriver par la psychothérapie, mais il n'est pas évident que pour tout le monde il puisse y avoir possibilité de psychothérapie.» Elle précisera dans la foulée que «le processus psychothérapeutique en lui-même pourrait ne pas être suffisant». Et de plaider pour un processus solidaire en disant : «Nous devons nous remettre à fonctionner ensemble de façon à faire une reconstitution de ce qui a pu se passer.»
Elle observe qu'à l'échelle de la mémoire des individus «il y a à chaque fois des mécanismes qui tendent à effacer, à estomper, à refouler ce qui est arrivé».
Et de souligner qu'«il est aussi de la responsabilité du groupe social de porter ceux qui n'ont pas pu faire eux-mêmes leur propre cheminement», en saluant le travail de mémoire effectué par Ajouad et les autres collectifs, fondations ou associations. La brillante chef du service de pédopsychiatrie de l'hôpital Frantz Fanon se réjouit de noter l'omniprésence d'un symbole extrêmement signifiant dans le paysage social : le drapeau national. «Si on brandit autant le drapeau national, ce n'est pas le fait du hasard, dit-elle.
Pendant toute la période où on recevait les enfants, ils dessinaient le drapeau algérien.» Il n'est pas interdit d'y voir un signe de ralliement, le symptôme positif d'un élan d'identification à un destin collectif. «Certes il y a de la dislocation, mais il y a aussi beaucoup de remise en lien, de désir de retravailler les symboles qui est très important», optimise la psychiatre. Un autre intervenant fera remarquer que par-delà le débat sur l'arrêt du processus électoral et son impact, «ce que je constate, moi, dans mon quartier, à Baraki, c'est que les repentis se pavanent tranquillement, et ils n'ont pas l'air d'avoir des états d'âme ou de vouloir consulter un psy. Arrêt du processus ou pas, les islamistes ont gagné. Il y a une islamisation accrue de la société.
Quand vous avez une fatwa lancée impunément contre un écrivain, ça veut tout dire». Allusion à l'appel au meurtre prononcé par un hurluberlu enturbanné au verbe fielleux à l'encontre de l'écrivain Kamel Daoud, et qui semble moins turlupiner l'appareil judiciaire que les chômeurs de Laghouat injustement incarcérés.


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