Quel est le rôle de l'UAP dans le projet de restauration des trois sites pilotes ? Le programme de protection et mise en valeur du patrimoine culturel algérien a été cofinancé par l'Union européenne et l'Algérie pour une période de 4 ans et demi environ. Il est basé au ministère de la Culture. C'est un programme algérien, mais qui doit suivre les procédures européennes. C'est là où nous intervenons. Dans le cadre de ce programme, il y a des marchés de services et de fourniture. L'UAP a été créée dans le cadre de l'assistance technique. Nous sommes des experts recrutés par le prestataire bénéficiaire du marché : un consortium d'entreprises allemandes, autrichiennes, italiennes et libanaises pour mettre en œuvre les activités de soutien au programme, mais aussi des Algériens. Nous essayons de puiser dans une expertise internationale parce que l'approche du patrimoine ne vient pas d'un seul pays. C'est une approche intégrée et intersectorielle. Quelles sont les actions envisagées sur le terrain ? Les trois projets-pilotes ont différents aspects. Il y a des interventions sur le bâti, mais aussi la mise en valeur des métiers du patrimoine. Ce qu'on nous demande, c'est de faire un renforcement des capacités. Il y aura des interventions classiques sur le bâti, mais surtout un échange de bonnes pratiques avec d'autres pays qui ont eu des problèmes semblables à ceux rencontrés sur les projets-pilotes. Prenez le cas du Medghacen qui est vieux de 2000 ans. Il n'est pas pensable d'arriver ici, de faire quelque chose sur quatre ans et puis c'est tout. Au contraire, c'est une intervention à long terme. Ce qui a manqué, à notre avis, c'est une approche scientifique. C'est pour cela que nous avons utilisé des équipements très sophistiqués pour faire un relevé de l'état du monument. Ce que nous ferons dans le cadre de ce programme pourrait mettre en marche une dynamique dans l'optique d'une durabilité de l'intervention, avec l'engagement des parties prenantes locales à continuer les activités entamées.