Manque de moyens et absence de prise en charge dans les polyclinique et centres de santé. Les polycliniques et salles de soins sont nombreuses à Alger. Cependant, elles ne jouent pas toutes leur rôle, à savoir donner des soins de qualité aux nombreux malades. A la cité AADL Zarhouni Mokhtar, aux Bananiers, une polyclinique a été ouverte depuis plus d'une année. Selon les habitants de cette cité, «ce centre n'est pas opérationnel à 100%». Saïd, un père de famille habitant les lieux, témoigne : «Pour des soins dentaires, je me suis déplacé vers ce nouvel édifice en pensant qu'il y avait tout le nécessaire pour soigner les malades, or ce n'est pas le cas. J'ai dû m'orienter vers la salle de soins des Tamaris, qui est plus petite mais mieux équipée et compte du personnel plus qualifié», dit-il. Une patiente orientée vers le service de chirurgie dentaire explique à son tour qu'elle ne sait plus vers où se tourner, en raison de ses moyens limités. «Je suis venue de Dergana, car là-bas il ne faut pas attendre grand-chose des polycliniques et des dispensaires. Il n'y a absolument rien pour soigner les malades. Arrivée ici, j'ai des doutes, car si je ne suis pas soignée je devrais aller à Mustapha», soutient-elle, en ajoutant qu'à Dergana, le secteur médical est le parent pauvre du développement local. Les malades doivent ramener avec eux les produits de première nécessité comme le coton, les seringues pour d'éventuelles injections. Non loin de la polyclinique, des habitants affirment que la fiabilité du service des urgences laisse à désirer. Beaucoup de choses peuvent être améliorées, telles que la mise en place d'un service de nuit aux urgences, qui, faut-il le signaler, ferme ses portes à seize heures et durant les week-ends. Cela dans le but d'éviter tout déplacement inutile vers l'hôpital le plus proche, à savoir Zmirli à El Harrach, ou le centre hospitalier universitaire Mustapha Pacha. D'après ces mêmes habitants rencontrés aux abords des tours de la cité, un enfant aurait fait des convulsions alors qu'il marchait avec sa mère. Prise de panique, la mère a appelé a l'aide ces mêmes personnes, «Il est tombé juste devant nous. Nous l'avons transporté à la policlinique, mais cette dernière était fermée, nous avons dû le conduire vers les pompiers qui l'ont pris en charge directement», explique un habitant de la cité, en affirmant qu'un centre d'urgence ne doit pas fermer à seize heures, et doit avoir un personnel de garde qui soit opérationnel a tout moment de jour comme de nuit. Aux Tamaris, la petite salle de soins, que les habitants appellent salle de proximité, est opérationnelle à 100%. Les soins dispensés sont de bonne qualité. «Même si nous venons tard, les médecins nous prennent en charge sans rechigner à la tâche», dit un patient rencontré sur place. «Nous nous efforçons de donner le maximum aux patients qui affluent vers nous. A l'instar des autres salles de soins, les malades n'ont nullement besoin d'apporter avec eux, des produits médicaux. Les seuls médicaments qu'ils sont obligés de fournir sont les vaccins ou d'autres injections qu'ils achètent en pharmacie, comme l'extencilline. Nous prenons en charge également tous les malades, tels que les brûlés ou même les victimes d'agressions à l'arme blanche qui nécessitent des points de suture», affirme une infirmière.