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Economie : Gagner de l'argent avec les plages, machi hchouma
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Publié dans El Watan le 15 - 05 - 2015

L'Etat veut reprendre en main les plages, trop longtemps laissées au bon vouloir des privés. Une décision qui soulève une question de fond sur la rentabilité des plages, amenées à devenir des espaces économiques à part entière. Un jour, on pourra peut-être s'asseoir à une table de restaurant les pieds dans le sable, s'inscrire à un cours de kite surf, ou inscrire les enfants à un stage de planche à voile.
Choisir entre déguster une glace sur une chaise longue ou un thé dans une paillote éphémère. Bref, vivre la plage comme cela se pratique ailleurs dans le monde. Alors que le ministère de l'Intérieur et celui du Tourisme ont adressé une circulaire aux walis pour que les plages restent des espaces publics gérés par les APC, les jeunes qui, depuis quelques années, se sont accaparés de ce territoire pour y louer chaises, tables et parasols à des prix exorbitants, parfois plus de 1000 DA la table, ont interpellé cette semaine le wali d'Alger.
Ce dernier les a renvoyés vers les EPIC de wilaya récemment créés pour la gestion des plages. «Les plages peuvent être très rentables, moyennant un minimum de professionnalisme, souligne l'économiste Abdelhak Lamiri. L'investissement initial fixe est faible (chaises, parasols, etc) et le reste des dépenses est variable (main-d'œuvre). Le risque de perdre de l'argent est minime et le potentiel du marché est important. Cependant, pour avoir une rentabilité sur le moyen et le long terme il faut un minimum de professionnalisme (accueil, hygiène, services annexes...)»
A l'approche de la saison estivale, l'ex-ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Nouria Yamina Zerhouni, a déclaré cette semaine que «toutes les mesures» avaient été prises. En clair, la lutte contre le squat des plages et la garantie de la gratuité de leur accès aux estivants. Concrètement, les grandes plages d'Alger seront exploitées directement par la wilaya à travers l'Office des parcs des sports et loisirs d'Alger (OPLA) qui s'est vu confier 11 plages, et la Régie foncière de la ville d'Alger (RFVA) avec 5 plages.
L'Etablissement de gestion de la circulation et du transport urbain (EGCTU), lui, s'occupe des parkings. Le plan d'exploitation de l'OPLA et de la RFVA consiste à ouvrir des buvettes où les estivants pourront commander des sandwichs et des boissons rafraîchissantes qu'ils pourront consommer dans un espace doté de 200 à 300 parasols et aménagé, à l'image de la terrasse d'un café en ville.
Selon Nabil Mellouk, sous-directeur chargé de la promotion touristique au sein du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, «cette décision prise avec le ministère de l'Intérieur a été arrêtée après plusieurs rencontres avec les directeurs régionaux de tourisme et des walis, car nous avons constaté des dépassements sur les prix, dans l'installation anarchique des parasols et des tentes qui empêchent parfois même la Protection civile et les services de sécurité de faire leur travail convenablement.
Nous avons enregistré aussi des cas d'agression par ces jeunes envers les estivants qui refusent de louer leurs équipements», explique-t-il. Samir et Rafik, la trentaine, ont fait de la gestion des plages une activité saisonnière. Et ils ne sont pas
contents. «Cette décision nous a vraiment surpris ! s'emportent-ils. Notre plage ne pourra pas être mieux gérée qu'elle ne l'était, tous les estivants partaient contents et souvent on n'arrivait même pas à leur trouver de place tellement elle est trop fréquentée. Nous avons investi beaucoup d'argent pour l'acquisition du matériel de relax, les parasols, les tables, les chaises, les tentes, les jeux, etc.»
Hygiene
Pour Rafik, «les autorités veulent uniquement distribuer les plages pour les leurs comme ils veulent, car je suis sûr que les APC ne pourront jamais les gérer aussi consciencieusement que nous. En plus de ça, on a créé des postes d'emploi pour les jeunes chômeurs et les étudiants. Mais ils ont raison, car maintenant notre plage n'a pas besoin de grands travaux ni de réflexion sur la stratégie de fonctionnement, tout y est». Ces deux jeunes sont aussi inquiets pour l'investissement qu'ils ont consenti il y a une année. «Les autorités nous ont promis de nous renouveler le bail de location de la plage, c'est pour ça qu'on a investi beaucoup d'argent dans l'achat d'équipement de relax et de divertissement.
Mais maintenant, qui va nous rembourser notre argent ? Vont-ils louer ces équipements sur notre dos ? C'est injuste, alors que la loi 2003 accorde un droit d'exploitation des plages notamment aux jeunes, à condition que l'exploitant respecte le cahier des charges.» Pour l'économiste Mourad Ouchichi, «la plage représente un enjeu économique important, car elle génère beaucoup de fonds vu le flux d'estivants qui fréquentent la plage en moins de quatre mois». Ce que confirme Abdelhak Lamiri : «La plage offre un service pour lequel le citoyen est prêt à payer.
En fait, le citoyen est prêt à payer surtout pour l'hygiène, la sécurité et la quiétude qui font défaut sur les plages non gardées. C'est un enjeu économique de taille vu que les familles sont prêtes à payer le prix fort pour se détendre. Bien sûr, le marché est convoité par le secteur public, mais surtout privé. Tout l'enjeu est là : lorsque l'investissement est minime dans un secteur, ce dernier est toujours très convoité.» Si la prestation n'est pas forcément une prestation de luxe, maintenant que la plage revient entre les mains de la wilaya, les estivants pourront profiter en tout cas de prix vraiment abordables. «Se garer sur un parking à 20 DA, louer un parasol, une table ou des chaises pour 50 DA la journée.
Dans chaque commune côtière, l'APC doit désigner pour chaque plage un responsable, recruter du personnel saisonnier si cette dernière n'a pas d'employés libres pendant cette période», ajoute Nabil Mellouk. Samir n'est pas d'accord. Pour lui, il est impossible d'investir autant, car «le bail de location qui se paye en milliards de centimes est établi pour une courte durée, même parfois pour quelques mois uniquement. Du coup, on ne peut pas prendre ce risque si l'été d'après on n'est pas sûr d'avoir la plage», argumente-t-il.
Standard
Le ministère de l'Intérieur a, quant à lui, «dégagé des budgets importants pour l'acquisition d'équipements pour toutes les communes côtières», assure Nabil Mellouk. La wilaya va procéder à l'achat des équipements tels que les cribleuses pour tamiser le sable des plages, des cabines combinées pour servir de sanitaires et de vestiaires, des camions pour le ramassage des déchets, et des postes de la Protection civile et de sécurité. Une enveloppe de 99 milliards de centimes a été réservée au réaménagement des plages. Le matériel va être distribué par la suite sur toutes ces APC côtières après son acquisition par les wilayas. «Les plages cesseront d'être rentables si la gabegie l'emporte et si les détenteurs de permis d'exploitation la gèrent sans professionnalisme, insiste-t-il.
Une plage ne peut être déficitaire que si les droits versés aux APC sont prohibitifs ou si la gestion est amateur». Une commission mixte du ministère du Tourisme et de l'Intérieur a été chargée de faire le tour de toutes les villes côtières pour savoir si toutes les instructions sont prises en considération par les APC et les wilayas. Après les villes de l'Est, cette commission va reprendre sa tournée à partir de demain dans les villes du Centre, avant de terminer par les villes de l'ouest. Abdelhak Lamiri n'est pas convaincu par cette nouvelle décision. «Dans la situation actuelle, les deux types de management sont dérisoires. Les deux secteurs sont défaillants.
Ce n'est que si l'on améliore la régulation et le management local que la situation va s'améliorer.» Ghania passe une grande partie de ses étés sur la plage et d'après elle le standard des plages algériennes n'est pas encore «international». «Je voudrais pouvoir m'asseoir à une table propre où un serveur m'amènerait des boissons fraîches.
Des jeux d'eau pour les enfants qui seraient sécurisés et qui leur permettraient de faire autre chose que des châteaux de sable. Et pour ça, je suis prête à payer.» Mais comme le rappelle justement Madjid Lamdani, président de la Commission de tourisme de l'APW, «si la wilaya a fait un effort pour améliorer les conditions d'accueil dans les plages, le travail qui a été fait est perfectible, l'estivant doit y contribuer en utilisant rationnellement les structures d'accompagnement qu'il faut préserver contre les dégradations».


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