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Graves entorses aux règles du commerce en Algérie : L'étiquetage en mal d'éthique
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Publié dans El Watan le 18 - 06 - 2015

L'étiquetage et la présentation des denrées alimentaires ainsi que les modalités relatives à l'information du consommateur en Algérie laissent à désirer.
En dépit des textes revus et corrigés pour satisfaire aux exigences de l'organisation mondiale du commerce (OMC), des carences subsistent. De nombreux composants, des additifs le plus souvent, à l'origine d'allergies ou d'intolérances ne sont pas du tout mentionnés. Zappés tout bonnement par le fabricant et par le contrôle de la qualité.
Ces additifs renferment du gluten et sont utilisés dans la majorité des aliments, jusqu'au yaourt et le… chocolat. Contraints à un régime à vie, les cœliaques doivent-ils se résoudre à évincer toute nourriture en dehors du maïs et du riz ? Le gluten est partout. Pratiquement tous les produits alimentaires en contiennent, même certains médicaments ! Il provoque une réaction immunitaire se traduisant par une inflammation chronique de l'intestin grêle.
Mais en dehors du langage des chiffres, il y a un quotidien à gérer pas toujours commode pour des malades qu'un régime éprouvant et exsangue de gluten «exclut» de la vie sociétale, d'autant qu'il n'existe aucun traitement médicamenteux pour cette affection.
Fêtes de mariage, repas entre collègues et amis ou simple pizza party, les coeliaques mangent davantage avec les yeux qu'avec le… ventre. «Après plusieurs années de troubles digestifs, de consultations et d'analyses, on m'a finalement diagnostiqué, en 1998, une intolérance au gluten.
Depuis cette période, ma vie a complètement changé. Je dois faire attention à tout ce que je mange, je prépare moi-même du pain avec une farine spéciale. Je ne mange presque rien en dehors de chez moi, à part des fruits», confie Besma, 48 ans, atteinte de maladie coeliaque depuis 17 ans.
Et d'ajouter : «Le plus dur, c'est la vie en communauté, car cette maladie empêche la personne qui en est atteinte d'avoir une vie sociale normale. On s'isole malgré nous, sans compter qu'on doit sans cesse se justifier et expliquer aux autres qu'il nous est strictement interdit de consommer des aliments contenant de la farine de blé, de seigle ou d'orge.
On ne peut même pas se rabattre sur d'autres produits de consommation, surtout algériens, puisqu'ils contiennent généralement du gluten, sans qu'il soit mentionné sur l'emballage.»
La face cachée du gluten
Les malades cœliaques doivent non seulement apprendre à débusquer le gluten pour s'en prémunir, mais encore faut-il qu'il soit signalé sur les étiquettes des produits alimentaires proposés sur le marché ! Et si le gluten fait tout naturellement partie des produits confectionnés à base de céréales, il est également utilisé comme additif alimentaire dans la préparation de nombreuses denrées. Il se cache derrière des désignations différentes ou des codes incompréhensibles.
Il s'agit des colorants, conservateurs, acidifiants, émulsifiants, gélifiants… et la liste des additifs alimentaires est très longue. Ils sont répartis en 24 catégories en fonction de leurs effets sur les aliments et peuvent parfois être toxiques à doses élevées. Sur les étiquettes des produits importés, on peut les distinguer par un E suivi d'un chiffre.
En Algérie, par contre, le secteur de l'industrie agro-alimentaire tarde à se mettre au diapason des pays étrangers, notamment européens. Parmi les conditions à remplir pour son accession à l'OMC, l'Etat algérien devait impérativement apporter des modifications à son dispositif réglementaire en matière d'étiquetage en s'appuyant sur la directive du Codex Alimentarius (organisme mondial dont les travaux visent à garantir des denrées alimentaires sûres et saines).
Afin de se conformer aux normes internationales et aux exigences de l'économie de marché, un décret exécutif, modifiant celui de 1990, relatif à l'étiquetage et à la présentation des denrées alimentaires a été promulgué au mois de décembre 2005. Pour combler les vides juridiques subsistants, un autre décret, le n° 12-214 du 15 mai 2012, a été promulgué pour fixer les modalités d'utilisation des additifs alimentaires dans les denrées destinées à la consommation humaine. Ce décret est «entré en vigueur en novembre 2014», nous dit-on à la direction du commerce de Constantine.
Infractions funestes
D'après l'article 27 du chapitre III de ce décret, il est stipulé que «les denrées et les ingrédients alimentaires connus pour provoquer des allergies ou des intolérances doivent être clairement mis en évidence dans l'étiquetage». Il est également mentionné que «la liste des ingrédients fixée est actualisée par arrêté conjoint des ministres chargés de la protection du consommateur et de la répression des fraudes, de la santé et de l'agriculture».
Cet arsenal juridique et ce triumvirat ministériel sont censés veiller sur la santé des consommateurs. Sur le… papier seulement, car sur le terrain la réalité est tout autre !
Les consommateurs ne sont pas suffisamment informés, alors que la majorité des produits algériens peuvent pourtant avoir des conséquences funestes sur les malades cœliaques qui ne doivent pas du tout ingérer un aliment qui contiendrait ne ce serait-ce que «des traces» de protéines de blé, comme cela est indiqué, le cas échéant, sur les emballages des produits fabriqués dans les pays de l'Union européenne.
Selon le Pr Hamada, chef de service de gastroentérologie du CHU Benbadis, «le risque pour les malades coeliaques qui ne suivent pas un régime dénué de gluten est de développer un lymphome (cancer du système lymphatique, ndlr)», tout en reconnaissant que le manque d'information sur les étiquettes ne joue certainement pas en faveur de ces patients.
Entre janvier et mai 2015, les brigades de la direction du commerce de Constantine ont établi et adressé 337 PV à la justice, dont 113 portent sur des produits alimentaires pour «défaut d'étiquetage». L'absence de mention relative à la présence de substances pouvant occasionner des allergies ou des intolérances ne figure pas parmi les griefs retenus contre les producteurs en infraction. Quant aux sanctions, elles se limitent, nous dit-on, à de simples amendes.
Importer du «savoir-faire»
Le décret n°13-378 du 9 novembre 2013 est donc loin de répondre aux attentes des consommateurs en général et les personnes sujettes à une intolérance alimentaire en particulier. Ces derniers doivent-ils se résoudre à consommer uniquement des aliments spécifiques estampillées «sans gluten» ? Le marché leur offre-t-il des choix multiples ?
En dehors de quelques produits importés et la contribution encore timide de 4 producteurs nationaux, dont un à Constantine et deux à Sétif, les produits sans gluten sont, pour le moment, en Algérie, le privilège d'une catégorie seulement de malades, et ce, à cause de leur coût.
«Sur le marché, il n'y a pas un grand choix de produits sans gluten et ils sont chers.
Une boîte de 500 g de farine sans gluten importée peut coûter entre 300 et 350 DA, contre 100 à 140 DA pour les farines fabriquées en Algérie. La différence entre les farines étrangères et celles locales ce n'est pas seulement le prix, mais aussi la qualité.
Je les ai toutes essayées. C'est un véritable budget que je consacre chaque mois à mon alimentation», confie Besma, en regrettant que les producteurs algériens existants ne tentent pas d'améliorer et développer leurs produits.
Interrogé, à ce sujet, le fabricant de la farine sans gluten Reginat, dont l'entreprise est domiciliée à Constantine, impute la qualité de la farine à celle du maïs, mais aussi à son pays d'origine. «La matière première de la farine que nous commercialisons, le maïs, est importée de pays différents. Des Etats-Unis, du Canada, d'Amérique latine ou d'Australie.
Nous ne faisons que mélanger les différents ingrédients avant de les conditionner. A l'étranger, ils ont le matériel adéquat, mais il très coûteux pour procéder au calibrage du maïs, d'où la qualité supérieure des farines sans gluten fabriquées en Europe. Cela dit, ils ont aussi le savoir-faire», a précisé notre interlocuteur.
Avant de lancer la campagne «Consommons algérien», ne faudrait-il pas avant tout garantir une information parfaitement détaillée aux consommateurs de toutes les denrées alimentaires fabriquées sur le territoire national ?


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