Mouloud Mederbal, 40 ans, avait déjà été hospitalisé le 30 mai dernier en pneumologie du CHU de Tizi Ouzou pour une «pleuro-pneumopathie». Le 8 juin courant, Mouloud est emmené aux urgences et le diagnostic du médecin confirme une «embolie pulmonaire». «Faute de place et d'ambulance au CHU», selon le parent du malade, le médecin de l'hôpital Nedir lui délivre une ordonnance le confiant à «son confrère» de l'EPH de Boghni, où il serait possible de trouver des lits disponibles pour l'hospitalisation. «J'ai donc été dans la contrainte de louer moi-même un taxi et emmener mon frère vers l'hôpital de Boghni, alors que la logique voudrait que ce soit les services hospitaliers qui l'évacuent à bord d'une ambulance médicalisée, étant donné qu'un malade dans un tel état aurait dû être transféré en position allongée, comme me l'ont expliqué des médecins de l'EPH de Boghni, ce que, moi, j'ignorais totalement», dira le parent du malade. C'est en arrivant à l'EPH de Boghni vers 17h, ajoute Djilali Mederbal, que «les médecins urgentistes m'ont tancé pour une telle ignorance», précise-t-il. Il explique qu'il fut aussi obligé de s'arrêter moult fois en cours de route, en constatant l'aggravation de l'état de son frère, pris par des suffocations saccadées. «Certes, une place a été dégagée au sein de l'hôpital de Boghni, mais, il faut avouer que j'ai mis en danger la vie de mon frère, en raison de mon ignorance, mais surtout par manque de recommandation de la part du médecin du CHU», déplore notre interlocuteur.