Les habitants des localités d'Oued Saoura, de Béni Abbès, El Ouata, Ouled Khodeir, Timoudi, Kerzaz, et Ksabi subissent ces jours-ci un pic de chaleur torride qui contraint nombre d'entre eux à un déplacement à Béchar à la recherche d'une température plus clémente. La température dans ces contrées longeant l'oued Saoura, et distantes de 300 à 450 km du chef-lieu de wilaya, franchit la barre des 50°C. En débarquant à Béchar, plusieurs d'entre eux témoignent de l'enfer de la chaleur qu'ils qualifient de «feu» et s'accommodent aisément de la température qui sévit à Béchar oscillant pourtant entre 40° et 42°C en ce début du mois de juillet. Ceux qui fuient la forte canicule descendent les uns chez des parents, des connaissances ou des amis pour quelques jours, en attendant une légère baisse de l'implacable température et pouvoir regagner ensuite leur demeure. Les exilés de l'enfer décrivent un vrai brasier qui s'est abattu sur eux. En effet, les dunes de sables qui entourent ces oasis emmagasinent la chaleur du soleil dans la journée, qui se répand durant la nuit, rendant ainsi en permanence une atmosphère suffocante pour les habitants. Les humidificateurs et autres appareils de climatisation ne sont presque d'aucune utilité car la chaleur torride y est accablante. Même pour se doucher, il faut impérativement laisser l'eau se refroidir légèrement dans une bassine pendant au moins une demi-heure. Les habitants de ces agglomérations sont doublement pénalisés par les conditions climatiques naturelles insupportables en été et subissent en même temps des privations de certains produits alimentaires, notamment les fruits dont les prix, compte tenu du transport et de l'éloignement des centres d'approvisionnement, sont exorbitants. Si la ville de Béchar reste toutefois une destination privilégiée et reçoit journellement quantité de cargaisons de fruits et légumes par dizaines de camions en provenance de Mostaganem, Mascara et Sidi Bel Abbès par contre la région d'Oued Saoura vit presque en autarcie, où les petits agriculteurs pratiquent depuis toujours la culture maraîchère vivrière. Néanmoins, la région produit depuis la nuit des temps une seule variété de richesse : Les dattes succulentes commercialisées à partir du mois de septembre. Ces agglomérations éloignées méritent une attention toute particulière de la part des décideurs car le flux migratoire des jeunes s'accentue, non seulement en été mais pendant toute l'année, en particulier chez les diplômés à la recherche d'un emploi et qui débarquent à Béchar, ville incapable de leur offrir des débouchés car elle-même étouffée sous le poids de la croissance urbaine et une forte demande d'emploi de diplômés universitaires.