Enfin, un officiel qui condamne l'attentat de Aïn Defla. C'est Ghoul, originaire d'ailleurs de Aïn Defla, qui l'a fait, après Sellal, qui l'avait condamné mais sur facebook comme un adolescent puni dans sa chambre. C'est donc le premier qui le fait publiquement, verbalement et à l'adresse des Algérien(ne)s. Mais comme son Premier ministre, Ghoul, ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, a tenu à son tour à accuser «un pays frère». Il s'agit évidemment du Maroc qui, en termes de tourisme et d'artisanat, fait mieux que Ghoul, mais là n'est pas la question. Puisqu'il s'agit de (re)définir les diplomaties et les fratries, il est temps de se poser la question sur la famille à laquelle appartient l'Algérie. Elle a plusieurs frères, le Maroc, avec lequel elle se bat pour le droit d'aînesse dans la région, la Mauritanie, petit frère avec qui elle partage une histoire de tendresse, et quelques frères éparpillés issus d'autres lits, comme le Vietnam ou Cuba. L'Algérie a une sœur, la Tunisie, un demi-frère, l'Egypte et un cousin, la Libye. Elle a aussi quelques amis de circonstance, comme l'Espagne et l'Italie, et des amis encombrants, les Etats-Unis, qui provoquent des guerres un peu partout dans le quartier, l'Arabie Saoudite et le Qatar, qui viennent régulièrement se servir dans la maison en outardes, gazelles et contrats, ou encore la France, dont personne n'a encore compris sa stratégie pour l'Algérie, à l'image de Sarkozy qui veut changer les cartes de la région pour mettre chacun à sa place. Mais qui est le père de l'Algérie ? Là, les enfants ne sont pas d'accord. Les tests ADN révèlent qu'il s'agit de Massinissa mais l'enquête conjointe police-justice affirme que ce ne peut être que Baba Arroudj, l'Emir Abdelkader ou Messali Hadj. L'Algérie est donc une fratrie nombreuse et complexe. Mais si on ne choisit pas sa famille, on peut choisir ses amis.