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Pas d'alternative à l'ouverture
Réponse à Rolande Borrelly
Publié dans El Watan le 20 - 09 - 2006

Rolande Borrelly, professeur à l'université Stendhal de Grenoble, a donné sa lecture — dans un article publié dans El Watan du 12 septembre sous le titre « L'ouverture, miroir aux alouettes » — des résultats du séminaire international d'Alger sur le développement industriel des pays méditerranéens du Sud, auquel j'ai participé avec un papier sur la problématique et la stratégie industrielle en Algérie.
Sa contribution appelle de ma part une réponse — non pas tant parce qu'elle a manqué d'élégance en considérant comme « saugrenue » une idée que j'avais défendue et sur laquelle je reviendrai, mais surtout pour recadrer un débat sur l'ouverture qu'elle a largement faussé. D'abord, contrairement à ce qu'affirme Borrelly, l'Algérie n'a pas d'autre alternative à l'ouverture de son économie car la structure de ses échanges est prédéterminée pour longtemps encore par deux variables exogènes :
ses volumes d'exportations d'hydrocarbures (qu'elle a la chance — et non la malédiction — d'avoir) et les conditions de leur valorisation internationale (prix du baril, construction de marchés régionaux de l'énergie, etc.) ;
ses importations de biens industriels et de consommation qu'elle ne produit pas du fait de son industrialisation inachevée pour ne pas dire de sa désindustrialisation. Pour approfondir et illustrer cette problématique, j'ai été frappé — en marge d'un récent déplacement en Corée du Sud — par la quasi absence sur leur marché domestique de biens industriels étrangers de consommation durable (voitures, camions, produits électroménagers, produits électroniques, etc.). Le paradoxe est que la Corée du Sud fait partie de la première douzaine de pays exportateurs de produits industriels au monde. De ce fait, on voit mal comment — en contrepartie — elle aurait érigé pour ce faire des barrières tarifaires aux produits du reste du monde. La Corée du Sud n'a pas fermé son économie ; elle a tout simplement cultivé une valeur sociale et culturelle partagée par tous les segments de sa société : consommer national. Cette discipline nationale à consommer local et la croissance forte et soutenue de l'économie coréenne n'ont pas empêché du reste les dynamiques et les luttes sociales de s'y développer avec par exemple plus de 3337 grèves en trois mois en 1987 malgré l'institutionnalisation d'un dialogue social tripartite toujours en vigueur. Ce mécanisme permanent de dialogue et de concertation (Korea Tripartite Commission) avait été mis en place au lendemain de la grave crise financière qui a affecté l'Asie du Sud-Est en 1998 et dont les effets sociaux ont été désastreux. Mais — pour revenir à l'Algérie — consommer national nécessite d'abord de produire de façon compétitive, et c'est tout le défi que doit relever en priorité l'économie algérienne en appuyant sa stratégie industrielle sur ses avantages comparatifs, le soutien au développement des capacités entrepreneuriales privées et publiques et l'attractivité des IED. Les limites du développement industriel « autocentré » — que semble préconisé Rolande Borrelly — sont largement atteintes en Algérie lorsque l'on examine la situation de la plupart des branches industrielles qui ne participent qu'à moins de 6% au PIB (obsolescences technologiques des procédés et des produits, pertes de marché, incapacité à exporter, etc.). A cet égard, je trouve, à mon tour, l'idée développée par Borrelly — qui s'appuie sur des études économétriques dont elle ne cite pas les sources —, selon laquelle les IED ont un effet d'éviction sur l'investissement national comme tout à fait saugrenue. En effet, leurs propres logiques de rentabilité poussent le plus souvent les investisseurs internationaux à recourir à « l'out sourcing local », c'est-à-dire à utiliser les biens et services locaux qu'ils réorganisent aux standards internationaux en les tirant vers le haut (technologies récentes, meilleures pratiques managériales). A l'inverse, contrairement aux assertions de Rolande Borrelly, les promoteurs des IED, considèrent l'implication préalable du secteur privé local dans l'investissement comme une condition importante d'attractivité. Ceci est valable également pour l'Algérie. Enfin l'ampleur des investissements publics réalisés et programmés en matière d'infrastructures essentielles pour le développement (infrastructures de base, hydraulique, routes, chemins de fer, etc.) remet singulièrement en cause cet effet d'éviction. Au fond, on peut se demander si cette position idéologique de rejet des IED dans les pays émergents ne renvoie pas à une corrélation — faite mais non assumée par le courant de pensée économique auquel appartient Rolande Borrelly — avec les processus de délocalisation industrielles qui touchent les grands pays développés. Vu sous cet angle, je peux comprendre qu'elle considère comme saugrenue toute idée (pas seulement la mienne) de passer du commerce à l'investissement dans nos pays. La compétition est devenue féroce à travers le monde — et les opérateurs algériens commencent eux aussi à importer mieux en se positionnant de plus en plus au cœur de cette concurrence comme en témoigne l'évolution des rapports coût/qualité des produits importés et de la diversification géographique des échanges du pays. Cette tendance, qui va de plus en plus s'affirmer, peut constituer une opportunité offerte par la mondialisation. Les forces du marché et les « préférences » des pouvoirs publics (stratégie industrielle, politique d'attractivité des investissements, soutien au secteur privé national productif) pousseront irrésistiblement ceux qui pour le moment ne font que nous vendre à investir en Algérie sous peine tout simplement d'y perdre leur part de marché. L'idée que j'avais avancée au séminaire ne faisait simplement qu'anticiper ce processus dont les prémisses commencent à apparaître concrètement. En qualifiant mon idée de saugrenue, Rolande Borrelly ne fait que proposer le statu quo ante, c'est-à-dire en définitive spécialiser l'Algérie dans la seule fourniture de l'énergie au reste du monde et pérenniser la rente des hydrocarbures comme seule source d'accumulation nationale (pour combien de temps encore ?) avec toutes les dérives possibles (syndrome hollandais, accaparement de diverses rentes indues par des groupes sociaux, etc.). Je considère, pour ma part, que l'Algérie dispose de suffisamment de ressources humaines, matérielles, financières, couplées à une expérience et à une intelligence collectives pour donner d'autres ambitions à son économie et à sa société que celles de les enfermer dans une autarcie qui a fait son temps.


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