Citoyens et pouvoirs publics sont responsables de la dégradation du cadre de vie. La légèreté avec laquelle les habitants de certains quartiers de la capitale dégradent leur cadre de vie et polluent leur propre environnement est déconcertante. Ce manque d'hygiène donne à la capitale le statut de ville malpropre, où il ne fait pas bon vivre. La qualité de vie est mauvaise. Tous les espaces publics n'échappent pas à ce constat déplorable, que ce soit les espaces communs des cités, les places publiques, les cafés et même les centres de santé et autres lieux censés donner l'exemple en matière d'hygiène. Si le citoyen est en partie responsable de cette dégradation, les collectivités locales en sont également pour beaucoup. Le travail de ces dernières dans le domaine de la collecte des déchets ménagers et du nettoyage des espaces publics est à la limite de la négligence. Outre cet aspect de la gestion de l'espace urbain, la dégradation du cadre de vie des citoyens et la pollution de son environnement sont dues aussi à des pratiques qui échappent au contrôle des institutions chargées de la sauvegarde de l'environnement. C'est ainsi que les agriculteurs provoquent de véritables désastres écologiques, les entrepreneurs, les promoteurs, les exploitants en tous genres, tout ce beau monde ne pense qu' à accroître son gain et amasser le maximum d'argent, sans tenir compte de ce que sera demain et les conséquences de leurs agissements sur l'environnement et la santé publique. La course au gain couvre d'un épais voile toute vision environnementale devant offrir aux citoyens une qualité de vie meilleure. Les autorités locales sont appelées à faire le travail qui est le leur en matière de sauvegarde de l'environnement. Quant aux citoyens, il est question à ce niveau d'entretenir à son égard des actions de sensibilisation. Cependant, les APC ne donnent pas la priorité à cet aspect primordial de la gestion de la ville. D'autres créneaux plus porteurs culminent à la tête de leurs programmes. La question de l'environnement est le cadet de leurs soucis. Prenons à titre d'exemple l'opération du tri sélectif, qui a été lancée dans plusieurs communes de la capitale. Cela fait plus de dix ans que ce projet traîne. Aucune commune de la capitale n'a pu concrétiser ce projet. Certaines communes ont installé des bacs pour le tri sélectif dans des endroits bien précis, mais aucun suivi n'a été mis en œuvre pour généraliser l'opération. Si bien que le peu d'endroits qui avaient été choisis comme pilotes pour l'expérience, ont fini par abandonner le projet. Les responsables au niveau des APC ne sont pas animés de volonté pour la réalisation d'opérations de ce genre, car ils considèrent de tels projets comme secondaires. Les opérations telles que «Blanche Algérie» ont été aussi reléguées au second plan. Les cités d'habitation et les quartiers populaires continuent de crouler sous une insalubrité affligeante.