Les habitants non véhiculés d'El Gasria, une cité située dans la partie nord-ouest de la capitale des Hauts-Plateaux, trouvent moult difficultés pour se déplacer. L'insuffisance du transport en commun, assurant la liaison entre leur lieu de résidence et les autres points de l'agglomération, accentue la déprime des citoyens. Ces derniers sont «ruinés» par les onéreuses courses «Pour un simple aller-route, on doit dépenser 300 DA, rien qu'en taxi ou à bord d'un véhicule clandestin profitant de l'aubaine pour nous saigner davantage», nous décrit un habitant d'El Gasria. A la longue, de telles dépenses mettent à malles moyennes et petites bourses. D'autant plus que ce problème perdure depuis des années. «Pour l'introduction d'autres bus devant prêter main forte à l'unique autocar en activité, nous avons, à maintes reprises, sollicité les services de la direction du transport, en vain. Pour prendre place dans l'unique bus desservant la cité, on doit prendre notre mal en patience. En plus de la longue attente, il faut, faute d'abris bus, faire face aux innombrables aléas de la météo.» Le directeur du transport de la wilaya, Nacerdine Benghanem reconnaît cette situation. «Le problème de la ligne 13 fait partie de nos préoccupation. Pour le régler, nous allons solliciter le ministère pour une dérogation spéciale, sachant que l'attribution de nouveaux agréments est gelée pour le moment. Je dois dire que l'exploitant de la dite ligne pour lequel elle n'est pas rentable, se plaint lui aussi du manque à gagner», a-t-il indiqué. Interrogé par la suite au sujet de la signature de la convention avec la Société de gestion des gares routières d'Algérie (Sogral) et celui des plans de circulation de Sétif et El Eulma traînant depuis de longues années, le premier responsable du secteur souligne que les deux dossiers sont désormais ouverts : «Avant de signer la convention, on doit au préalable connaître les propositions du directeur général de Sogral». Notre interlocuteur oublie, peut-être, que l'espace faisant office de gare routière est la propriété de la commune de Sétif, liée par un bail de location avec la société de transport des voyageurs de l'Est (TVE). Afin de bien cerner le sujet, nous avons pris attache avec le premier magistrat de la cité, le Dr Nacer Ouahrani. Il explique : «Avant de confier la gestion de la gare routière à Sogral, on doit d'abord respecter le contrat liant la municipalité à TVE. Celui-ci n'expirera qu'en mars 2016. Pour redorer le blason de la structure recevant quotidiennement plus de 10 000 personnes, on a engagé un bureau d'études qui évalue sa réhabilitation à 600 millions de dinars. L'APC qui vient de dégager une enveloppe de 100 millions de dinars, n'est pas en mesure de faire face à un tel budget. Pour la mise à niveau de la structure, nous allons présenter une fiche technique à la wilaya pour une aide dans le cadre du programme communale du développement». En reprenant la parole, le premier responsable du transport donne un petit aperçu sur les plans de circulation de Sétif et El Eulma. Lesquels, faut-il le rappeler, ont fait couler beaucoup d'encre : «L'opération a été lancée le 6 septembre dernier. La collecte des informations durera deux mois. Pour bien ficeler un dossier important, chacune des cinq phases sera discutée par une commission ad hoc. Celle-ci sera constituée par différents intervenants y compris la société civile qui sera associée. N'étant pas une mince affaire, l'opération s'étalera sur plusieurs mois. Les nouveaux plans de circulation des deux villes ne seront mis en service qu'à partir de septembre 2016. Il convient de noter que l'itinéraire du tramway sera inévitablement inclus dans le futur plan de circulation de Sétif. »
