La ville de Annaba n'offre plus cette image de «Coquette», qui lui a été attribuée précédemment. Elle sombre actuellement dans une clochardisation et insécurité programmée. Annaba la 4ème ville d'Algérie paraît, depuis quelques années, l'une des plus sales grandes agglomérations du pays. La majorité des rues du chef-lieu et celles de ses banlieues sont dans un état déplorable. Au niveau de la cité Plaine Ouest, certaines cités-dortoirs sont réduites à l'état d'espaces pour animaux, à l'instar des quartiers «Bangladesh» et «Rym», où les chiens côtoient les poules, si ce n'est des moutons et des vaches. A ce décor peu réjouissant s'ajoutent les dépôts d'ordures ménagères qui restent en l'état, parfois, durant plusieurs jours sans que personne ne s'en soucie. Les sièges des administrations publiques sont sales et dégagent des odeurs désagréables. Non ravalées où ayant subi un maquillage grotesque, les façades sont un réel reflet de ce qu'est la gestion de cette ville, hier, qualifiée de ville touristique. Gadoue et eau stagnante conséquence d'égouts mal entretenus ou résultats d'importantes fuites d'eau potable, font le reste. «Nous avons honte d'inviter des amis ou des proches chez nous. Le paysage lugubre qu'offre Annaba à ses visiteurs nous dissuade d'inviter des proches à nous rendre visite» se lamentent les annabis. A l'éclairage public défectueux dans plusieurs cités telle que 5 juillet, s'ajoute la présence de plusieurs milliers de rongeurs ayant élu domicile dans des caves, cages d'escaliers mal entretenus ou dans de prétendus laboratoires de boulangerie pâtisserie. Les vols, les agressions à l'arme blanche et la prostitution prolifèrent particulièrement en centre urbain et dans les gares routières intra et extra muros. Bien que plusieurs marchés de proximité aient été installés, les vendeurs à charrettes préfèrent la rue. Et ils ont pu imposer leur choix. C'est le cas de Souk Ellil où l'infrastructure a été boudée quelques jours après son inauguration. Et si par malheur un automobiliste réclame le passage, il aura droit à une agression à coups de gourdin voire de couteau. A leur départ, ils laissent leurs déchets sur les lieux. LES MARCHES INFORMELS …L'AUTRE TARE Les vendeurs d'effets vestimentaires et d'ustensiles de cuisine occupent la portion de trottoir dans la rue Ibn Khaldoun (ex Gambetta). A la rue Larbi Tébessi (ex Bouscarin) et celle d'El Kods, les charrettes sont omniprésentes. Les nombreuses opérations lancées, rappelons-le, par les pouvoirs publics ayant trait à l'éradication de l'informel ont échoués. Les rues sont encombrées à toute heure de la journée à cause de leurs étals qui bordent la chaussée. Refugiés subsahariens, syriens et nationaux mendiants, aliénés mentaux, SDF et alcooliques pacifiques ou agressifs se sont multipliés. Les enfants en bas âge vendeurs à la sauvette et d'autres jeunes sont auto proclamés «parkingueurs» squattent des bordures de trottoirs à stationnement interdits. Ces derniers agissent en toute quiétude et imposent leur loi : 100 DA/véhicule. S'ils ne se transforment pas en voleurs à la tire, ces «gardiens», gourdins ou armes blanches à la main, agressent les conducteurs. Paradoxalement, la sureté de wilaya au lieu de s'attaquer à ce phénomène qui dérange sérieusement les automobilistes, elle a préféré les taxis clandestins qui, tant bien que mal, soulagent un tant soit peu les habitants de plusieurs destinations que les taxis officiels évitent. Sur le plan sécuritaire, dans toutes les cités populaires allant de la Plaine Ouest jusqu'à la place d'Armes (Vieille ville), un risque permanent d'agression physique. Les agresseurs agissent sous l'effet des psychotropes dont le commerce est fleurissant à Annaba. Les actes des malfrats se sont étalés sur toute la commune chef-lieu de wilaya et ses onze communes. Jamais Annaba n'a atteint un degré d'insécurité comme celui enregistré ces dernières années.