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Microentreprises
Entre soutien et embûches
Publié dans El Watan le 25 - 09 - 2006

Le dispositif de création des microentreprises mis en œuvre par l'Agence de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) a intéressé des milliers de jeunes chômeurs. Ils ont relevé le défi de mettre en route leurs projets alors que le dispositif suscitait initialement plus d'appréhensions que d'optimisme. « On ne peut pas transformer du jour au lendemain un jeune chômeur en chef d'entreprise », lâchait-on au sein même de l'administration.
Les banques n'accordent des crédits qu'à une demande sur trois, mettant en avant l'« orthodoxie bancaire » face à des jeunes promoteurs animés de leur seule volonté. Un véritable parcours du combattant avant d'être confronté physiquement au terrain de l'investissement effectif. Selon les chiffres fournis par l'Ansej de Tizi Ouzou, 5049 microentreprises ont été mises en place depuis le lancement du dispositif en 1998, créant 13337 emplois. Seulement 2 à 3 emplois ont été donc créés pour chaque projet. L'extension des activités a été très faible et les microentreprises ayant passé le seuil des 10 postes d'emploi sont peu nombreuses. 60 demandes d'extension ont été formulées au niveau de la wilaya. 53 dossiers ont reçu l'accord de l'Ansej et 20 ont obtenu les financements. Créées par milliers, les microentreprises peinent à décoller et à prendre l'envergure d'entreprises en expansion. Les exemples de réussite sont plus dus à la détermination des promoteurs qu'à un environnement favorable. Nous nous sommes rapprochés de deux unités, l'une relevant de l'agroalimentaire, sise à Bouzeguène, à l'est du chef-lieu de wilaya, dirigée par un jeune ingénieur, et une autre dans le secteur du bâtiment à l'ouest de Tizi Ouzou, à Sidi Naâmane, menée de main de fer par une dame. Ce sont deux itinéraires d'un homme et d'une femme qui ont décidé de contrebalancer la morosité ambiante, de créer et de maintenir leur activité dans un milieu où tout reste à faire en matière d'accueil des investissements.
Label Bouzeguène
« Nous avons été les premiers à fabriquer de la margarine en pot en Algérie », nous dit Larbi Djouadi, chargé de la production à l'entreprise Uniproma. Pourtant, peu de gens au chef-lieu de Bouzeguène (60 km à l'est de Tizi Ouzou) sont au courant de l'existence de cette unité de l'industrie agroalimentaire. Elle occupe le premier niveau d'un immeuble privé au village Laouda Guighil, à l'entrée de Bouzeguène. 16 employés, répartis en deux équipes, se relaient sur un espace de 300 m2. Un deuxième site de même superficie sert de lieu de stockage du produit fini. « Nous avons démarré à quatre personnes. Notre production était de 200 kg par jour », nous dit M. Djouadi, ingénieur agronome. La microentreprise a ouvert ses portes en février 2000. Aujourd'hui, six ans plus tard, l'unité produit entre 4 à 6 tonnes par jour, soit la moitié des capacités de production. Trois produits sont proposés sous les marques Fina, Couronne et Flora, en pots de 250 et 500 g. Un nouveau produit de margarine allégée est en projet, nous indique-t-on. Initialement vierge, le marché se resserre. De nouvelles entreprises se sont engagées dans ce créneau, rendant la concurrence assez rude. « Au début, nous étions les seuls fabricants face aux importateurs. A présent, il y a une concurrence locale, mais nous misons sur la qualité de notre produit pour garder notre part de marché », nous dit le responsable de la production. Une rigueur particulière est portée sur le choix des ingrédients et des arômes, importés des USA et du Canada. Le marché national foisonne de matières importées de contrées incertaines et à la qualité approximative. L'ensemble de la machine de production a été importée d'outre Atlantique (fûts de préparation, machines de refroidissement, conditionneuse et emballeuse). L'atout de cette microentreprise a été la contribution d'un jeune du pays installé au Canada, qui a permis la prospection et l'acquisition des équipements. L'apport de l'Ansej a été symbolique en matière financière (prêt de 600 000 DA sans intérêts), mais les exonérations fiscales ont aidé au lancement de l'entreprise. Le financement bancaire a été de l'ordre de 2 millions de dinars. L'apport personnel a dépassé la fourchette fixée par le dispositif Ansej puisqu'il est supérieur au crédit bancaire. L'implantation du projet à Bouzeguène, une localité classée zone à promouvoir, a permis d'exonérer l'entreprise pour une période de six ans. « Nous payons toutes les charges depuis février dernier », indique-t-on à Uniproma. L'entreprise a gagné sa place sur le marché national et s'engage à développer de nouveaux produits. Elle enregistre un chiffre d'affaires annuel de près de 20 millions de dinars, mais elle fait face encore à des questions aussi élémentaires que l'alimentation en eau et l'exiguïté des locaux. « Nous avons acquis une nouvelle remplisseuse qui se trouve actuellement à Alger pour procéder à des adaptations. Quand elle nous sera livrée, elle ne sera pas mise en service, faute d'espace. La machine créera à elle seule cinq nouveaux emplois », nous dit Larbi Djouadi. Sortir de ces 300 m2 devient une urgence vitale pour cette entreprise qui réclame l'extension. « Nous avons sollicité le Comité d'assistance et de localisation des projets d'investissement (Calpi) pour nous affecter un terrain en zone d'activité. Ils nous ont proposé la zone de Fréha qui n'est pas encore viabilisée, sans même le raccordement au réseau AEP », nous apprend notre interlocuteur, ajoutant : « Actuellement, en dépit de la bonne volonté de l'ADE, nous avons recours à un stockage de 8000 litres d'eau pour faire face au régime de rationnement. » Pour résoudre le problème de l'énergie électrique, l'entreprise a déboursé près d'un million de dinars, dont 45 millions de centimes pour l'achat d'un transformateur. Le courant est stabilisé et l'eau est stockée. Pour bétonner l'accès à l'unité de production, cent mille dinars ont été dépensés. Six ans d'effort et autant de solitude. L'entreprise ne se trouve qu'à un kilomètre du chef-lieu communal, mais aucun élu n'est jamais venu rendre visite aux jeunes investisseurs. Il s'agit pourtant de la seule unité de production dans la localité et le plus important employeur hors secteur du bâtiment. L'APC a été également sollicitée pour l'affectation d'un terrain mais elle n'a rien pu proposer. L'on est encore loin du temps où ce seront les autorités qui demanderont aux investisseurs de venir s'installer sur leur territoire. Il faudra alors que la promotion de l'investissement soit réellement une priorité pour les collectivités locales.
Sidi Naâmane surprend
Femme au foyer il y a cinq ans, Litamine Ouiza est aujourd'hui chef d'entreprise, dirigeant une équipe de 15 ouvriers. Elle s'est fait une place dans un secteur réservé aux hommes : le bâtiment. Mme Litamine a surpris son monde à Sidi Naâmane, a acculé les banquiers à Tizi Ouzou et gagné les félicitations des autorités nationales. « Fabrication de produits agglomérés et entreprise de bâtiment », est-il mentionné sur sa carte de visite. L'Ansej de Tizi Ouzou nous livre avec fierté les coordonnées de cette promotrice qui a lancé sa microentreprise à Sidi Naâmane (20 km à l'ouest de Tizi Ouzou), une commune déshéritée, sans aucune vie économique. Lorsqu'elle a lancé son activité en février 2001, il n'y avait dans la localité aucune fabrique d'agglomérés (parpaings, hourdis, poutrelles). Aujourd'hui, il en existe une dizaine le long du chemin de wilaya menant vers Makouda. C'est une femme qui a montré le chemin aux hommes et elle est aujourd'hui la seule à travailler dans la légalité. La concurrence est déloyale mais cela ne la gêne pas. « Personne dans les alentours ne peut vous fournir une facture ou un bon de livraison. Leur personnel n'est pas déclaré. Ils cassent les prix des produits mais cela ne me porte pas de préjudice puisque je travaille surtout avec des entreprises publiques », nous dit Mme Litamine. Elle nous reçoit à son retour de Tizi Ouzou où elle a récupéré un chèque auprès de Cosider. « J'ai récupéré un paiement de 14 millions de centimes alors que j'ai présenté une situation de 64 millions de centimes », nous dit-elle. Les marchés avec les entreprises publiques présentent aussi leurs inconvénients. L'entreprise Litamine est également présente sur de petits chantiers privés. Le coût initial de l'investissement n'était que de 135 millions de centimes. « La banque m'a contrainte de déposer un apport personnel de 45 millions de centimes, au lieu des 36 prévus dans le montage financier. Ils m'ont dit qu'il s'agissait de se partager les risques », nous dit notre interlocutrice. Pour obtenir l'accord bancaire, la promotrice du projet a dû batailler ferme avec ses interlocuteurs du département des crédits. « Dès le premier jour, ils m'ont annoncé un refus avant même l'examen de la demande. Ils ont tenté de m'expliquer que le secteur choisi n'est pas viable, vu la rareté de la matière première », se rappelle-t-elle. La banque a fini par céder devant la détermination affichée par leur future cliente. Aujourd'hui, le remboursement du crédit a été effectué en totalité et les avantages de l'Ansej sont arrivés à terme. Après cinq années d'activité, le réseau électrique n'est toujours pas arrivé sur la plateforme de production. Le terrain est une propriété familiale et demeure sans aucun raccordement à l'énergie, à l'eau et à l'assainissement. « S'il y avait l'électricité, j'aurais utilisé des pondeuses électriques, au lieu de machines manuelles. La production des parpaings et hourdis serait de 4000 unités/jour au lieu de 1500 ou 2000 », fait-elle remarquer. Le couple Litamine ne décolère pas contre Sonelgaz qui leur a établi un devis de 224 millions de centimes pour le raccordement au réseau. La dame de Litama ne manque pas d'idées, mais le retour d'écoute est quasi nul. « J'ai proposé aux autorités locales de lancer ici une zone d'activité en prenant en charge la viabilisation. Nous disposons d'un terrain pouvant recevoir de nombreuses unités. Cela n'a pas suscité l'intérêt des responsables », se désole-t-elle.


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