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Il ne sort pas le grand «Je»
Mohamed Abaïd «MOA». Comédien et instrumentiste
Publié dans El Watan le 10 - 11 - 2015

Mohamed Abaïd, MOA, est tellement à l'écoute de ses semblables, les humains et de leurs souffrances qu'il ne parle pas foncièrement de lui, à la première personne sans «je» de mots. Il est une sorte de témoin, un «passeur» d'humanisme, de paix, de liberté et valeurs universelles. Contre la bêtise humaine, la guerre.
Contre l'oubli, l'amnésie ordinaire. Aussi a-t-il monté un monologue justement intitulé C'était hier, Sabra et Chatila. Un moment sombre dans l'histoire du Moyen-Orient. Le massacre de Sabra et Chatila. Un acte génocidaire perpétré du 16 au 18 septembre 1982 dans deux camps de réfugiés palestiniens de Beyrouth-Ouest lors de la guerre du Liban.
Les deux camps avaient été encerclés par l'armée israélienne, qui y envoya les phalangistes afin de débusquer des combattants palestiniens qui s'y étaient réfugiés.
L'on avait avancé alors, selon des rapports, le terrible chiffre de 2500 morts parmi la population civile palestinienne, une hécatombe ! Aussi, MOA a-t-il adapté l'œuvre majeure éponyme (C'était hier Sabra et Chatila) du regretté Nourredine Aba, poète, auteur, dramaturge, journaliste et conteur ayant créé en 1991 la fondation Aba décernant des prix aux meilleurs écrivains de l'année et auteur de Montjoie-Palestine ou l'An dernier à Jérusalem, L'Aube à Jérusalem, Le Dernier jour d'un nazi, Tell El Zaâtar s'est tu à la tombée du soir, L'Arbre qui cachait la mer ou encore Le Chant perdu au pays retrouvé.
Hyperactif et créatif
MOA, 72 ans, sec, svelte et toujours aussi vert, jure avec la gérontologie. Il conte et raconte le massacre de Sabra et Chatila dépassant tout entendement humain dans une prosodie insistante, éloquente et grave. Il entre en scène tout seul - c'est un monologue -, mais occupe l'espace comme s'ils étaient dix.
Tant sa performance est saisissante. MOA arpente la scène, s'asseoit, maugrée, joue de la guimbarde, se lève et soliloque. «La mort est là. L'enfer est là. Il n'ose pas se nommer. Une montagne d'horreur. A géométrie fixe. Ils sont venus de l'autre côté du versant de la nuit. Où êtes-vous Arabes ?» Et puis, un leitmotiv : «C'était hier Sabra et Chatila.» Une ponctuation, un rappel et appel contre l'amnésie. Et un questionnement de la passivité des leaders arabes d'alors.
Où il interpelle la conscience universelle. Et cette meurtrissure historique, MOA la sent et ressent dans sa chair. Lancinante et surtout béante. Une plaie au sens pandémique. MOA, originaire de Sougueur, ayant fréquenté le lycée de Tiaret et vivant depuis les années 1960 en France, est un homme de théâtre. Il a fait résonner les planches au sein de la troupe théâtrale El Kahina.
Il a campé des rôles poignants, comme celui dans la pièce Responsable et non coupable et Saint-Augustin. Il a donné la réplique à la grande comédienne Keltoum dans Le Paravent.
Activiste, il fera partie du mouvement d'émigration et de la fameuse marche des Beurs et il sera l'un des fondateurs de Radio Beur, en 1980. Hyperactif, culturellement et humainement parlant, MOA se produit dans les centres de formation, les pénitenciers, les hôpitaux, les cadres associatifs, les ateliers et l'art-thérapie. Il participe souvent à l'événement lyrique et littéraire, «Le Printemps des poètes».
Il fait aussi de la recherche dans le son et le bruit. Par exemple, des recherches en percussions sonores, aussi bien avec la bouche qu'avec l'eau, le balafon, le djembé et la guimbarde. MOA, ce saltimbanque philanthrope féru de Jean Genêt, parle tout seul, mais sa cause a un effet phénoménal. Car humaine et humaniste.


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