Un autre attentat dans la région parisienne aurait été déjoué de justesse. L'étau se resserre autour des terroristes présumés, recherchés en France depuis le 13 novembre et considérés comme les auteurs des attentats de Paris. Un assaut très violent a été mené hier par les forces spéciales de la police française contre un appartement, situé dans un quartier populaire au centre de Saint-Denis. L'opération, qui a duré près de huit heures a été «fructueuse», selon le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Se rendant sur les lieux, il a affirmé que «110 éléments du RAID et de la BRI sont intervenus et échangé des tirs très nourris avec des terroristes qui se retranchaient dans l'appartement visé». Le même responsable a indiqué qu'au moins deux terroristes ont été tués lors de l'intervention, dont une femme qui a déclenché son dispositif explosif quand les forces de l'ordre tentaient d'accéder à l'appartement. De son côté, le procureur de la République, François Molins, a expliqué que ladite offensive a été décidée suite aux premiers résultats de l'enquête judiciaire ouverte depuis vendredi soir. «Des écoutes téléphoniques ont permis de penser que Abdelhamid Abaaoud était susceptible d'être dans un appartement conspiratif ici, à Saint-Denis», a-t-il ajouté. Le magistrat a affirmé que trois terroristes présumés ont été arrêtés à l'intérieur de l'immeuble ciblé par l'assaut. A la même occasion, il a indiqué que quatre autres personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête et placées en garde à vue, sans pour autant être accusées de terrorisme. Il se peut qu'elles soient entendues juste en qualité de témoins. Deux d'entre elles ont d'ailleurs témoigné sur BFMTV, avant leur arrestation par la police. Il s'agit d'une femme et de son ami. Le jeune homme, qui s'appelle Jawad, dit avoir hébergé gracieusement des «gens venus de Belgique pour rendre un service à un ami». Selon les dires de la jeune fille sur la même chaîne d'information en continu, son ami «a l'habitude de dépanner, dans cette sorte de squat, des gens qui n'ont pas où habiter» et qu'elle-même «a logé dans le passé dans le même appartement». Les deux ont été interpelés presque en direct à la télé. Jusqu'à hier soir, le doute persistait sur l'identité des terroristes tués et arrêtés. Toute la France retenait son souffle pour savoir si Abdelhamid Abaaoud et Salah Abdeslam — organisateur et artificier présumés des attentats — faisaient partie des terroristes neutralisés. La réponse est venue du procureur, François Molins, lors d'un deuxième point de presse. «Nous pouvons affirmer à ce stade que Abdelhamid Abaaoud et Salah Abdeslam ne font pas partie des gardés à vue. Les identités des terroristes arrêtés et d'au moins deux morts ne sont pas encore connues», a-t-il déclaré. M. Molins a néanmoins assuré que «l'équipe terroriste neutralisée était prête à passer de nouveau à l'acte au regard de son armement très lourd. Nos policiers ont été obligés d'utiliser plus de 5000 minutions pour maîtriser la situation». Autrement dit, un autre attentat dans la région parisienne aurait été déjoué de justesse.
