Les besoins thérapeutiques en sang et en produits sanguins demeurent encore en quantités insuffisantes dans les services hospitaliers au niveau du territoire national. Un problème épineux pour les malades et les professionnels de la santé. Les dons se font réellement rares malgré les appels incessants des organismes nationaux. Les services d'urgences se retrouvent souvent confrontés au manque de ce produit vital. Les poches de sang nécessaires sont généralement cédées en contre-partie des dons de la part des membres de la famille. Tous les groupes sanguins sont les bienvenus. Toutes les occasions sont alors saisies pour lancer des appels aux dons de sang. Le mois de ramadhan en est une pour organiser une collecte enrichissante. Le directeur de l'Agence nationale du sang, Pr. Kamel Kezal, a lancé un appel la semaine dernière, à l'occasion du mois de Ramadhan, aux citoyens en bonne santé à se diriger vers les centres et véhicules de collecte de sang pour faire don de ce produit vital, durant la journée et même après le f'tour, sachant que le nombre de donneurs potentiels diminue durant ce mois. Quelque 178 structures de transfusion sanguine et des véhicules de collecte de sang seront mobilisés, durant tout ce mois, pour recevoir les donneurs de sang, même après le f'tour (rupture du jeûne), à travers le territoire national, a-t-il indiqué. Chaque année, a-t-il déclaré, l'agence lance des campagnes de sensibilisation durant le Ramadhan à travers notamment le mouvement associatif. Les mosquées, a-t-il ajouté, sont également sollicitées durant ce mois sacré pour sensibiliser les fidèles à faire don de leur sang, notamment ceux dont le rhésus est négatif (Rh–), précisant que le pourcentage de personnes de ce groupe rare est de moins de 10% de la population. Prise de conscience Le professeur Kezal a précisé que les échos sont favorables. Les gens sont sensibilisés et il ya une prise de conscience. Les sorties nocturnes des clinomobiles à travers les différents wilayas a permis aux centres de transfusions sanguines de constater des progrès dans la collecte. « Deux clinomobiles font des collectes près des mosquées après la prière des tarawih dans les grandes villes du pays, telles que Alger, Tlemcen, Oran, Annaba, Skikda », a ajouté Pr. Kezal en précisant que les différents centres de transfusion sanguine du territoire national sont ouverts de jour comme de nuit dans le cadre de la promotion du don de sang. Dans le même chapitre, l'Algérie s'apprête à célébrer pour la première fois, le 29 octobre prochain, la journée nationale du don et des donneurs de sang suite à l'instruction ministérielle. Elle sera célébrée au niveau régional, c'est-à-dire dans les différentes wilayas. Rappelons qu'environ 60% des dons de sang en Algérie sont d'origine familiale. Selon Pr. Kezal, « 60% des donneurs de sang le font au profit de leurs proches et en cas d'urgence, et 20% d'entre eux sont occasionnels, alors que 20% des donneurs réguliers appartiennent aux corps constitués et aux étudiants ». Dans une déclaration à el Watan, à l'occasion de la journée mondiale du don de sang, Pr. Kezal a rassuré que le sang transfusé est « sécurisé à 100% en Algérie », ajoutant que « sur les 152 structures de collecte de sang à travers le pays, aucun accident n'a été enregistré ». Revenant sur les chiffres relatifs aux dons collectés au courant de ces dernières années, Pr Kezal a souligné que durant les dix dernières années, le nombre de dons a doublé. Il a signalé que sur un total de 305 869 donneurs, la transfusion se fait à 84% dans les services hospitaliers et 16% dans les structures avoisinantes (cliniques). Quant à la séparation, près de la moitié, soit 49,82% du sang collecté, est séparée au niveau national, a-t-il indiqué , tout en relevant que le concentré de globules (CGB) est le produit le plus utilisé par les services cliniques (chirurgie, hématologie). Quelque 322 000 personnes, rappelle-t-on, ont fait don de leur sang en 2005, parmi lesquelles 20% sont des donneurs réguliers, 20% occasionnels et 10% de donneurs familiaux. L'Algérie, classée 2e en Afrique après l'Afrique du Sud en matière de nombre de donneurs de sang, a les possibilités, selon le même responsable, de répondre à la demande de cette matière vitale, à condition que le don soit régulier.
