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Dans les dédales des contrats avec Saipem
Les révélations se succèdent lors du Procès de l'affaire Sonatrach 1
Publié dans El Watan le 06 - 01 - 2016

Nouvelles révélations dans le procès de l'affaire Sonatrach 1 qui se tient au tribunal criminel d'Alger. Hier, l'ex-vice-président de l'activité transport par canalisation, Benamar Zenasni, seul accusé pour des délits, en détention depuis 6 ans, affirme que c'est Chakib Khelil qui a donné l'ordre de ne pas annuler le contrat avec Saipem, dont les prix étaient plus chers de 68% alors que Réda Meziane, fils du PDG de Sonatrach, enfonce Farid Bedjaoui.
Le tribunal criminel d'Alger est passé hier après-midi à la deuxième groupe liée à l'affaire Saipem Algérie. Il appelle Benamar Zenasni, vice-président de l'activité transport par canalisation (TRC), poursuivi pour «participation à association de malfaiteurs», «complicité dans passation de marché public en violation de la réglementation», dans «dilapidation de deniers publics», «abus de fonction» et «blanchiment d'argent». Des faits délictuels pour lesquels Zenasni est en détention depuis six ans. Il revient sur la signature du contrat avec Saipem pour la réalisation du GK3. «Lorsque je suis arrivé, ce projet était déjà prêt.
Les pipes partent de Hassi Rmel jusqu'à Koudiet Draouch, pour relier Guelma à Skikda sur 780 km», dit-il. Selon lui, le projet a respecté la procédure, il est passé par une consultation. «J'étais directeur de l'Enac, une filiale de Sonatrach, qui a d'ailleurs soumissionné pour ce projet avec Cosider et des sociétés étrangères. Sonatrach a décidé de passer par une préqualification et de lotir le projet en trois lots. Pour le lot 3 objet de l'affaire, il y a eu six entreprises étrangères retenues, mais seulement deux ont fait des offres commerciales. Jusqu'à ce moment-là j'étais toujours à la tête de l'Enac. Je voulais prendre ma retraite et on m'a proposé le poste de vice-président de l'activité TRC. J'ai pris le train en marche.
Le projet était très urgent.» Le juge : «Contel aussi était très urgent qui a pris la décision de prendre les deux sociétés, Saipem et une société française.» L'accusé : «C'est le PDG, sur proposition de mon prédécesseur, M. Chekired. L'urgence c'est que Sonelgaz avait lancé la construction d'une grande centrale électrique, alors que Sonatrach n'avait même pas commencé les travaux du pipe. C'est un investissement de 2 milliards de dinars. L'Algérie avait besoin d'électricité et du complexe de gaz.» Le juge : «L'utilité n'explique pas l'urgence.
La consultation s'es transformée en gré à gré.» L'accusé : «L'appel d'offres n'a eu que deux réponses. Vu l'urgence, ils les ont retenues. Quand j'ai été nommé, le projet était déjà passé par la commission des marchés et les deux sociétés retenues. Le maître de l'ouvrage est Yahia Messaoud, directeur de la division réalisation. Il m'a révélé que Saipem est la première avec 688 millions de dollars devant la société française (760 millions de dollars).» L'accusé affirme avoir remarqué une hausse des prix, et de ce fait, il a attiré l'attention du maitre de l'ouvrage, Yahia Messaoud. «J'ai pris la décision de geler le processus.
En attendant, je voulais une étude. Après il est venu me dire que la hausse est de 68% alors que les pipes sont fournis par Sonatrach. Lui ne fait que la réalisation. J'ai dit à Messaoud que son analyse a été faite sur un pipe LZE de Hassi Messaoud, dont les caractéristiques ne sont pas les mêmes. La différence entre les deux marchés est le fait que le LZ02 relie le Sud à Arzew. Il traverse trois zones : Sud, Hauts-Plateaux et Nord. La réglementation de réalisation définit les caractéristiques des pipes dans chacune des régions.»
«Le ministre m'a dit : il n'est pas question d'annuler le marché»
Acculé par le juge, l'accusé finit par lâcher : «Le ministre m'a convoqué pour me sermonner sur le fait que j'ai gelé le projet. Il m'a dit : il n'est pas question d'annuler. Il m'a dit que la seule solution est de négocier. Il m'a dit vous avez mis 3 ans pour arriver au contrat. Mais d'ici une année, êtes-vous sûr que les prix ne connaîtront pas de hausse ?
J'ai fini par être convaincu par son raisonnement.» Le juge lui fait remarquer qu'il est entré dans le gré à gré. «Si je ne refais pas l'appel d'offres, cela veut dire que c'est le gré à gré. Ce qui nous donne la possibilité de négocier.» Le juge l'interroge sur les négociations : «Lorsque le ministre m'a demandé de négocier, j'ai écrit à Yahia Messaoud pour l'informer en tant que maître de l'ouvrage. Nous avions saisi les Italiens qui ont accepté de réduire de 1%. Dans le courrier de Yahia Messaoud à Saipem, nous espérions une baisse de 20 à 30%. Nous avions entamé les négociations. Ils nous ont dit qu'ils baisseraient de 3%, nous avons refusé.
Puis de 8%, réfusé également. J'ai dit à Yahia Messaoud, qui négociait pour une réduction de 13%, de demander 25%. Ils ont refusé. J'ai demandé à parler avec Tullio Orsi, le patron de Saipem, que je reçois pour la première fois dans mon bureau. Je lui fais des remarques sur la hausse ; il a tenté de justifier par le relief du site de réalisation.» Le juge : «Et le PDG était-il au courant ?» L'accusé : «J'y arrive. Je lui ai exprimé mon refus. Il m'a dit je baisse de 14%. Je lui ai dit je veux 25%.
Il me répond : ‘Vous voulez que je fasse une lettre d'embauche ?' Après une longue négociation, il a arrêté la baisse à 14,5%. Je lui ai dit que j'allais réfléchir. J'ai appelé le PDG, je lui ai rendu compte. Il m'a dit de le ramener à son bureau. Le lendemain, nous avons été reçus à son bureau. Tullio a défendu son prix en justifiant son offre pour arriver au bout de 2 heures à 15%. Ce qui représente 568 millions de dollars de baisse.
Quand l'Italien est parti, le PDG m'a dit le ministre nous a demandé de négocier 12,5% de baisse et nous avons arraché 15,5%. Les contrats ont été préparés et comme le montant dépassait le seuil de mes prérogatives, j'ai écrit au PDG pour avoir le pouvoir de signature. Le ministre a organisé une cérémonie pour signer le contrat. Le ministre avait dit dans sa lettre allez-y pour une réduction de 12,5% au maximum. Nous avons obtenu 15,5%.»
«La décision était déjà prise avant mon arrivée»
Le juge : «Le rapport de Abdellaoui Noureddine, président de la commission d'évaluation des offres, avait émis des réserves concernant le contrat.» L'accusé exprime son étonnement. «La commission s'est prononcée sur l'éligibilité à l'offre commerciale», selon lui. Sur le rôle qu'aurait pu jouer le PDG, l'accusé est formel : «Quand j'ai été nommé, l'offre commerciale été déjà faite et le PDG n'est jamais intervenu.»
Sur Réda Meziane, il dit ne pas le connaître et n'avoir jamais su qu'il travaillait à Saipem, jusqu'à ce que les agents du DRS l'informent. «Trouvez-vous normal que le fils du PDG soit employé à Saipem ?» L'accusé : «Normalement, ça ne devrait pas l'être.» Le président : «Yahia Messaoud vous a fait trois propositions, dont l'annulation de l'opération. Pourquoi n'avoir pas suivi ?» L'accusé : «Le ministre m'a dit de ne pas annuler. Je ne peux contredire mon ministre. Secondo, le marché était déjà en marche. Si nous avions annulé, nous serions tombés sous le coup de l'arbitrage international et nous aurions été obligés d'accepter les prix.
La proposition de donner aux sociétés nationales n'était pas possible. Nous n'avions pas les compétences nécessaires. Raison pour laquelle il a été décidé de donner ce lot à des compagnies étrangères.» Le juge : «Yahia Messaoud n'est-il pas compétent pour le savoir ?» L'accusé : «Il manque d'expérience dans le management.» Le juge l'interroge sur les sociétés qui ont pris les lots 1 et 2, et l'accusé affirme qu'il s'agit de la société égyptienne Petrojet. «Les paramètres des lots 1 et 2 avec le lot 3 diffèrent totalement.»
Le président : «Pourquoi n'être pas passé par un avis d'appel d'offres international comme pour les deux premiers lots ?» L'accusé : «Parce que les premiers appels étaient clairs et réglementaires.» Le président : «Mais aussi, il n'y avait pas le fils du PDG.» Zenasni s'attelle à expliquer les différences qui existent entre le projet pris par les Egyptiens et celui accordé à Saipem, tant sur le plan relief que le tracé. «Nous ne voulions pas ébruiter les offres des Italiens de peur que les Egyptiens augmentent leurs prix. L'un d'eux m'a même affirmé qu'ils auraient dû augmenter de 40%. J'avais très peur des prix.» Le magistrat lui rappelle que ces propos n'ont pas été tenus devant le juge d'instruction. «N'avez-vous pas violé la procédure A408 et la R15 ?» lui demande le président.
Selon lui, la réglementation prévoit «des exceptions dans le cas où il n'y a que deux offres». Le juge : «Vous aviez négocié et signé. Avez-vous violé la procédure ?» L'accusé : «La décison était déjà prise.» Le juge : «Vous avez respecté la décision et violé la procédure.» L'accusé persiste à dire que le ministre lui a donné l'ordre de ne pas annuler l'opération. «Que pouvais-je faire ? Je n'ai pas le pouvoir de refuser et en plus il y avait la pression de l'urgence.» L'accusé affirme ne pas avoir été informé par Tullio Orsi que le fils du PDG était parmi le personnel de Saipem, «sinon, j'aurais peut-être pris d'autres mesures».
Le juge appelle Reda Meziane, qui raconte avoir connu dans le bureau de la défunte Amel Zerhouni, avec Tullio Orsi, qui avait un problème de pénalité avec Sonatrach de 26 millions de dollars. «C'est Amel Zerhouni, qui était consultante à Saipem, qui m'a appelé pour me demander d'aider Orsi à trouver un échéancier. J'ai exposé le problème à mon père qui m'a dit que Sonatrach n'est pas mienne, ni tienne, ni à Orsi. Il doit payer ses pénalités. En 2006, je me suis marié, il est venu à mon mariage et j'ai commencé à travailler avec lui au mois d'octobre 2006, pour un salaire de 140 000 DA, jusqu'à octobre 2009.» Sur les 4 millions de dinars que Tullio lui a offerts, l'accusé explique qu'il s'agit d'un «prêt personnel sans écrit».
Selon lui, avec Tullio, «il y avait une relation de confiance». le juge n'en revient pas. «Comment est-ce possible ?» L'accusé : «Je lui ai demandé, il me les a donnés le jour même. J'ai acheté la voiture. Je n'ai pas pu rembourser.» Il précise même que le successeur de son père, M. Zerguine avait ses deux enfants qui travaillaient à Shlumberger, qui est partenaire de Sonatrach. «L'enquête des Italiens est arrivée à Farid Bedjaoui qui était consultant et percevait des virements de 197 millions d'euros sur ses comptes offshore, sur le marché intitulé GK3. Peut-être que j'ai commis une erreur. Mais j'ai travaillé légalement. Personne n'a ramené des preuves sur une quelconque intervention de ma part. Saipem et ENI ont toujours des marchés en Algérie.»
Le juge : «Vous aviez déclaré être intervenu auprès de votre père pour Tullio Orsi.» L'accusé : «Je suis intervenu en tant que personne, fils du PDG ; je n'étais pas consultant de Saipem. Si j'avais de l'influence, je n'aurais pas laissé Farid Bedjaoui prendre 197 millions d'euros et me contenter de 140 000 DA.» Il termine : «Tout le monde savait que je travaillais en tant que consultant, y compris ceux qui ont mené l'enquête qui avaient obtenu le contrat en 2007. Le ministre aussi était informé.» Le juge : «Ne parlez pas du ministre.» L'accusé revient : «Il était mon voisin. Je le connais. De plus, Amel Zerhouni était l'amie de l'épouse de Chakib Khelil, et également une amie à moi. Le DRS voulait connaître les affaires de Chakib Khelil et Réda Hamch. Les agents ne m'ont pas interrogé sur Saipem.»


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