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A l'assaut de l'ONU, ce « machin »…
Prince Zeïd Al Hussein. à 42 ANS, le diplomate jordanien veut succéder à Kofi Annan
Publié dans El Watan le 05 - 10 - 2006

« Le jour où l'Amérique pèsera de tout son poids sur l'Europe, la paix et la sécurité en seront bannies pour longtemps. »
Talleyrand
Bien avant même le discours d'adieu prononcé devant l'Assemblée générale des Nations unies par son secrétaire général, le 19 septembre dernier à New York, les candidats à sa succession avaient déjà fourbi leurs armes et annoncé la couleur.
En effet, à moins de 100 jours du départ de Kofi Annan, pas moins de sept candidats briguent officiellement le secrétariat général de l'ONU.
Shashi Tharoor, un Indien de 50 ans, secrétaire général adjoint de l'ONU, chargé de la communication et romancier. A l'ONU depuis 1978.
Banki Moon de la Corée du Sud, 62 ans, dont il est le ministre des Affaires étrangères.
Jayantha Dhanayala, un Srilankais de 67 ans sous-secrétaire au désarmement de l'ONU et conseiller à la présidence srilankaise.
Surakiart, 48 ans, vice-Premier ministre thaïlandais.
Son Altesse Zeïd Ra'ad Al Hussein, 42 ans, ambassadeur jordanien auprès de l'ONU.
Vaïra Vike Freiberga, 69 ans, présidente de la République lettone.
Ashraf Ghani, 57 ans, ancien Premier ministre afghan. Tout ce beau monde se bouscule au portillon du palais de verre de Manhattan, dans une ambiance fébrile, propre aux grands événements. Et la désignation de l'homme qui aura l'insigne privilège de parler au monde, en est un. Mais l'ONU, sous l'emprise américaine grandissante et envahissante sert-elle encore à quelque chose ? On sait que la mondialisation va à sens unique, que le nouvel ordre mondial de paix et de liberté est à chaque fois relégué aux calendes grecques et que les droits et la dignité des individus sont toujours bafoués. Le destin de la planète et des 192 Etats membres de cette auguste institution est incertain, tant que cette dernière reste otage du système qu'elle s'est elle-même donné et des nombreuses interférences, notamment des superpuissances qui en font ce que bon leur semble au risque de mettre en péril l'équilibre du monde.
L'ONU au service de qui ?
De Gaulle qui avait qualifié l'ONU de « machin » avait sans doute raison, car cette organisation, comme le notait un ancien ambassadeur européen, « n'est pas une structure indépendante qui, par dévolution de compétences, conduirait les affaires du monde et réglerait le sort des peuples. La charte des Nations unies ne définit pas des pouvoirs qui participeraient d'une construction supranationale au sein de laquelle ils s'articuleraient et se contrôleraient ». Pis, Kofi Annan lui-même, à propos du rôle de l'ONU dans le plus vieux conflit qui empoisonne la région proche-orientale entre Palestiniens et Israéliens, avouait son impuissance après ses deux mandats successifs. « Tant que le conseil de sécurité sera incapable de mettre fin à ce conflit et à l'occupation depuis plus de 40 ans en convainquant les deux parties d'accepter de mettre en œuvre ses résolutions, le respect envers les Nations unies continuera de décliner, notre impartialité continuera d'être remise en cause. Mais surtout nos efforts pur résoudre d'autres conflits seront entravés, y compris en Irak et en Afghanistan. » Avec tous ces handicaps, qu'est-ce qui fait donc courir les candidats diplomates, sachant que les missions assignées sont loin d'être accomplies et que dans la plupart des cas, l'ONU a avoué ses échecs ? Et ce n'est pas un hasard si la majorité des candidats émane du continent asiatique. En principe, c'est au sein de l'Asie que devrait être choisi celui qui présidera aux destinées onusiennes, si l'on s'en tient au système de rotation qui a prévalu jusque-là. Au départ, il y a eu quatre candidats. Aucun d'eux n'a suscité l'enthousiasme du conseil de sécurité. Un premier vote blanc, le 24 juillet au Conseil de sécurité, n'avait pas permis de dégager un vrai favori, même si le Sud-Coréen était sorti en tête, devant l'Indien. Le conseil avait alors fait savoir qu'il souhaitait d'autres candidatures, laissant ainsi entendre qu'aucun des quatre ne faisait l'unanimité. « C'est sans doute, en fonction de cette donne, que le prince Zeïd Al Hussein de Jordanie a présenté, ces derniers jours, sa candidature au poste de secrétaire général de l'ONU, soutenu par les pays arabes devenant le premier musulman à entrer dans la course pour succéder à Kofi Annan, dont le second mandat expire le 31 décembre prochain. »
Un prestige déclinant
« C'est un grand honneur pour moi de briguer ce poste si prestigieux mais si difficile. J'estime avoir assez d'expérience et de compétences pour remplir à bien mes missions », a déclaré le prince. Actuel ambassadeur de Jordanie auprès des Nations unies, le prince Zeïd est un spécialiste des questions de maintien de la paix et un expert en matière de justice internationale. Selon les observateurs bien au fait de la chose « onusienne », il pourrait constituer un bon candidat de compromis, notamment parce que le Proche-Orient est considéré à l'ONU comme faisant partie du groupe géographique asiatique. Comme c'est le tour de l'Asie, cela faciliterait les choses… Rompu aux affaires, le prince se fait déjà une idée du rôle qu'il aurait à jouer s'il était élu. « Moi, j'œuvrerais à changer les choses. Il faut que l'ONU réponde réellement aux attentes et puisse traduire dans les faits les objectifs qu'elle se sera fixés. L'organisation doit être respectée et l'assemblée générale doit avoir son mot à dire. J'ai déjà une idée de ce que cette organisation fait de par le monde. La vision globale est bonne. Il faut pouvoir réunir les différents pays autour de cette vision. Le secrétaire général doit être un leader, quelqu'un qui sache défendre les principes et qui mette les moyens nécessaires pour y parvenir… »
Premier musulman candidat
A la question de savoir si sa jeunesse n'était pas un handicap pour un poste si important que les Etats-Unis ne veulent pas lâcher pour rien au monde, le prince estime au contraire que c'est de dynamisme qu'il faut parler. « L'organisation a besoin d'un sang neuf pour sortir de ses schémas obsolètes et de son carcan. » Dans l'entourage du candidat jordanien, on ne cache pas que les obstacles sont nombreux, dont le conseil de sécurité, véritable centre de tri qui décide au bout du compte, même si son avis ne reflète pas nécessairement la tendance de l'assemblée générale laissée sur la touche. L'autre obstacle est le crédit déclinant de l'ONU ; qui a été tellement décriée, ces derniers temps que l'on rechigne à postuler pour le job parce que, explique un vieux diplomate, « les meilleurs, surtout dans les pays émergents, vont dans le business plutôt que dans la diplomatie ». Pour Annan, « le prochain secrétaire général devrait être asiatique. C'est aussi le sentiment général de la maison ». Si les Asiatiques sont convaincus de leur bon droit, qu'ils ont laissé les Africains obtenir ce poste pendant 15 années consécutives, Boutros Boutros Ghali (un mandat) et Kofi Annan (2 mandats) et qu'ils n'ont pas eu de secrétaire général durant 40 ans, (Uhant dans les années 1960), il n'est pas dit que les choses se dérouleront selon la tradition établie. Déjà, les Etats-Unis, par le biais de leur ambassadeur Bolton, ont mis les pieds dans le plat en déclarant que la communauté internationale ne devrait pas se cantonner à ce système de rotation, survivance d'un autre temps. Il faudrait choisir, selon l'ambassadeur américain, « l'homme ou la femme la plus qualifiée ».
L'Asie, Le retour
A quelque 3 mois du départ de son titulaire, Kofi Annan, la course au poste de secrétaire général de l'ONU est très ouverte. Les grandes puissances en tiennent véritablement la clef. Aux termes de la charte de l'ONU, le secrétaire général est théoriquement élu par l'Assemblée générale mais sur recommandation du Conseil de sécurité. Dans la réalité, le groupe des cinq membres permanents du conseil dotés du droit de veto Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, a un rôle prépondérant. Lors du dernier vote qui s'est achevé le 14 septembre, 14 votes ont encouragé le Sud-Coréen M. Banki, tandis qu'un seul le décourageait. Bien qu'ils aient cautionné la candidature du Jordanien, les Arabes ont laissé apparaître la première fissure dans l'édifice, par le biais du seul des leurs siégeant au Conseil de sécurité, le Qatari en l'occurrence, qui a pris fait et cause pour le candidat sud-coréen. Cette prise de position a entraîné de vives polémiques entre la Jordanie et le Qatar. Le Qatari a ignoré les consignes de vote de la Ligue arabe pour donner sa voix à Ban Ki Moon. Cela renseigne sur les intentions des Américains qui semblent bien décidés à introniser le Sud-Coréen. Les Jordaniens crient à la trahison, mais faut-il vraiment s'en étonner quand on sait que Qatar sous-traite pour les Américains dans la région et a joué un rôle trouble lors de la récente guerre déclenchée par Israël contre le Liban. Ban Ki Moon pourrait être le candidat idéal pour les superpuissants. La dernière tendance et les ultimes consultations le placent déjà à la tête de l'Organisation, même si la présidente de la Lettonie et l'Indien Tharoor avaient fait illusion dans une entreprise de diversion. Ban Ki Moon sera, donc, le futur secrétaire général de l'ONU et prendra ses fonctions en janvier prochain. Quant aux Arabes, pour paraphraser Ibn Kaldoun, il faut bien admettre qu'ils se sont entendus pour ne jamais s'entendre…
PARCOURS
Zeïd Al Hassan est né en 1964 à Aman. Il est le cousin de Abdallah II, l'actuel roi de Jordanie. Ancien ambassadeur de Jordanie auprès des Etats-Unis, le prince Zeïd, spécialiste des questions de maintien de la paix, a eu à effectuer de nombreuses missions dans les zones de conflit. Son travail est apprécié par le secrétariat général. Par ailleurs, Zeïd est aussi un expert en matière de justice internationale. A ce titre, il est souvent sollicité par l'instance onusienne dans des dossiers brûlants. A ce niveau aussi, les initiés du Palais de Manhattan s'accordent à mettre en exergue ses compétences et la finesse de ses réflexions. La candidature du Jordanien a été soutenue par la Ligue arabe lors de la récente réunion des ministres arabes des Affaires étrangères.


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