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Nos villes deviennent le paradis des narcotrafiquants
Large consommation du kif et autres drogues
Publié dans El Watan le 05 - 10 - 2006

Le trafic de drogue ne cesse de prendre de l'ampleur en Algérie. La consommation du kif et du chanvre, autrefois l'apanage des cercles de profession restreints, tels que les artistes, prend une tendance inquiétante, touchant même des enfants.
La drogue circule désormais partout, dans les cités, les écoles, les collèges, les lycées… Les quantités saisies ces dernières années montrent que l'Algérie est devenue une plaque tournante de commercialisation et de consommation de drogue douce avec apparition de drogues dures, comme l'héroïne et la cocaïne. Les chiffres donnés par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT) montrent bien qu'il s'agit d'une menace sérieuse qui met en danger la santé publique. Les services chargés de la lutte contre ce fléau, tous corps confondus, ont réussi à saisir, en 2005, une quantité de 9,64 t de cannabis contre 12,4 t saisies en 2004. Durant les six premiers mois de l'année 2006, 2,5 t de cannabis, 44 g de cocaïne, 15, 2 g d'héroïne et 12,2 g d'opium ont été également saisis. Les mêmes services ont réussi, en 2005, à saisir 426 000 comprimés de psychotropes contre 227 000 en 2004. Le nombre de comprimés saisis durant le premier semestre 2006 avoisine déjà 2040 comprimés. Des chiffres qui font de l'Algérie non pas une zone de transit, mais un pays consommateur, cible des barons de la drogue. Les différentes enquêtes menées par la police et la gendarmerie nationale montrent que les opérations d'acheminement du kif à travers le territoire national se font à partir des frontières maroco-algériennes. Les trafiquants parmi lesquels se trouvent des ressortissants nationaux et étrangers utilisent comme mode de transport des véhicules de tourisme et des camions tout-terrain, circulant avec de fausses plaques d'immatriculation. La drogue est parfois acheminée au-delà de nos frontières à dos d'âne. Le directeur général de l'ONLCDT, Salah Abdennouri, se basant sur les différentes enquêtes menées par les services de sécurité, affirme que le gros des quantités saisies de drogue provient du Maroc. « Le Maroc est une source réelle de propagande de drogues chez nous », estime M. Abdennouri. La raison en est que le royaume chérifien est le premier producteur de cannabis (124 000 ha de champs de cannabis). Le Maroc détient à lui seul 44% des parts de la production mondiale. C'est pourquoi d'ailleurs les opérations de saisie ont souvent eu lieu sur l'axe Oran - Maghnia, mais aussi dans certaines régions du nord-est du pays, notamment sur les frontières tunisienne et libyenne. Ce qui explique d'ailleurs la présence parmi les trafiquants de Marocains, de Nigériens, de Maliens et de Tunisiens. Les statistiques de l'ONLCDT du premier semestre de l'année 2006 font état de l'implication de 8 Marocains,14 Nigériens, 4 Maliens, 3 Tunisiens, 2 Ghanéens, 1 Sénégalais, mais aussi des Britanniques et des Français dans le trafic de stupéfiants. Durant cette période, les investigations menées dans le cadre de la lutte contre le fléau de la drogue par les services de sécurité ont abouti à l'interpellation de 4785 individus, dont 1130 trafiquants et 2775 usagers de résine de cannabis et 280 trafiquants de psychotropes.
L'est : zone de prédilection
Le trafic des psychotropes ne cesse de connaître une hausse considérable ces dernières années. L'est du pays s'est révélé comme étant la zone de prédilection de ce genre de trafic. Les services impliqués dans la lutte ont saisi 113 500 comprimés durant le premier semestre 2006 contre 85 000 comprimés de psychotropes durant le deuxième semestre 2005, soit une augmentation de l'ordre de 33%. Cette hausse est expliquée par des spécialistes par les vols et des détournements des médicaments ou par certaines pharmacies grâce au non-respect régissant la prescription et la délivrance de ces médicaments. L'approvisionnement en médicaments se fait parfois sans ordonnance dûment établie par le médecin. Le trafic des drogues dures connaît, lui aussi, une évolution assez inquiétante, même si les quantités saisies durant ces deux dernières années restent minimes par rapport à d'autres pays. Ainsi, en 2005, les trois intervenants dans la lutte (la gendarmerie, la police et la douane) ont saisi 66,55 g de cocaïne, 88,73 g d'héroïne et 480 g d'opium. Durant le premier semestre 2006, 44 g de cocaïne, 15,2 g d'héroïne et 12,2 g d'opium ont été également saisis. Mais la plus grande quantité de cocaïne qui a été saisie, c'est celle de juillet dernier entre Annaba et Tébessa. Les services de la lutte contre la drogue avaient saisi dans cette région, selon le DG de l'ONLCDT, presque 8 kg de cocaïne. L'explication qui a été donnée à cette époque, suite à cette saisie hors du commun, est que la quantité retrouvée, évaluée à 300 kg, sur les côtes mauritaniennes, entre mars et avril derniers, est en train de transiter par l'Algérie. Ainsi, aux yeux de M. Abdennouri, le trafic des opiacés diffère de celui de la résine du cannabis. Ses auteurs sont en grande partie des ressortissants de l'Afrique subsaharienne, séjournant illégalement en territoire national et opérant à partir des régions Sud vers le Nord. Pour notre interlocuteur, l'Algérie n'est qu'un pays de transit pour ces candidats à l'immigration qui doivent y trouver les financements nécessaires pour leur aventure en Europe. « Les jeunes immigrants clandestins ramènent souvent de la drogue dure pour financer leur traversée », selon M. Abdennouri. Celui-ci donne un autre facteur pour expliquer ce phénomène : les grands trafiquants s'orientent vers l'utilisation de l'Afrique comme zone de transit et de stockage. « Les grands trafiquants utilisent les pays africains comme centre de transit, car les pays du sud de l'Europe ont mis un mur infranchissable pour les trafiquants. Ces derniers essayent de contourner ce mur en passant par l'Algérie, la Libye, l'Egypte et le Moyen-Orient pour réintroduire leur drogue par les pays de l'Est qui sont moins surveillés et moins étanches », explique-t-il. Les trafiquants de ce genre de drogues sont essentiellement de nationalité sud-africaine ou nigérienne. Cela étant, les narcotrafiquants ne cessent d'innover en adoptant à chaque fois de nouveaux modes opératoires. Les réseaux des trafiquants, dont la connexion avec la criminalité transnationale organisée est approuvée, sont aujourd'hui dotés de moyens sophistiqués pour contourner les mailles des services de la lutte contre le fléau de la drogue. Aussi recourent-ils à l'utilisation des voies maritimes et des grandes étendues désertiques pour le transport de quantités de plus en plus importantes. Mardi, plus de 15 q de drogue ont été retirés d'une embarcation que les patrouilles des garde-côtes de Beni Saf avaient récupérée. « La voie maritime est privilégiée par les narcotrafiquants maintenant que le dispositif mis en place pour la lutte est beaucoup plus amélioré », explique une source du commandement de la gendarmerie nationale.
Renforcement des patrouilles de gendarmerie
Il est vrai que le nombre de patrouilles au niveau des frontières a été largement renforcé. Ce qui explique d'ailleurs, selon la gendarmerie nationale, que les quantités saisies sur le territoire national sont petites. Néanmoins, le danger de la drogue reste énorme. Pour M. Abdennouri, « il faut que tous les pans de la société s'impliquent et soient conscients que la drogue est désormais un fait social ». La prévention contre la drogue, selon ce responsable, est l'affaire de la société tout entière. Toujours est-il que pour endiguer cette montée de la consommation de drogue, le gouvernement a adopté en 2003 une politique nationale de lutte contre la drogue dans le cadre d'un « Plan national directeur », dont l'application doit s'étendre jusqu'à 2008. Cette politique s'appuie sur une série de mesures juridiques, préventives et répressives, ainsi que sur le renforcement de la coopération internationale, selon le DG de l'Office national de la lutte contre la drogue et la toxicomanie. Ce dernier recommande, pour ce qui est de la prévention, outre l'implication des parents, celle des élus des APC et de l'APN. Il regrette le fait qu'au niveau de l'Assemblée, personne ne se sent concerné par ce fléau. Pour le même responsable, le phénomène de la drogue doit être attaqué sur les plans de la prévention, la répression et celui du traitement. Sur le plan de la répression, « l'Algérie fait beaucoup d'efforts », selon le même responsable qui s'appuie sur les différentes lois adoptées à ce sujet. Durant le premier semestre de l'année 2006, les services de lutte ont eu à élucider 3307 affaires, dont 1009 liées au trafic et à la commercialisation, 730 au trafic de la résine de cannabis, 274 concernent la consommation de psychotropes, 3 de trafic de cocaïne, une de trafic et de commercialisation d'héroïne et une autre affaire de trafic de commercialisation d'opium.


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