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«Un marché informel des médias a été construit dans notre pays»
Pr Belkacem Mostefaoui. Enseignant à l'ENSJSI
Publié dans El Watan le 17 - 02 - 2016

- Des journaux ont cessé de paraître. D'autres vont le faire dans les prochains jours. Certains parlent d'une volonté des pouvoirs publics d'«assainir le secteur» alors que d'autres expliquent la disparition de ces publications par le contexte économique difficile. Quelles sont, selon-vous, les causes de cette situation qui risque de se compliquer davantage dans les prochains jours ?
En même temps, d'abord l'entreprise éditrice du quotidien et de la télévision Echourouk a prévu un «plan de suppression d'emplois» à grande échelle ; puis celle éditant le quotidien El Ahdath a annoncé carrément la mise en chômage de … tous les salariés, 34 en tout. D'autres journaux devraient être mis dans cette voie de «fin de mission» après des coupes qopérées dans leur gestion. De fait, sur les 140 quotidiens édités grosso modo à l'automne 2015, une centaine seraient dans le collimateur des nouvelles règles économiques et de redéploiement de la politique du pouvoir d'Etat vis-à-vis de la presse de droit privé.
Hamid Grine, ministre de la Communication, n'a pas cessé, en même temps, de diffuser ses signaux à effet d'annonce, dont le tout dernier hier à Annaba : «Les recettes de l'ANEP ont chuté de 50%.» Et c'est un secret de Polichinelle dans le milieu fabriquant les médias d'Algérie que la pub a été la vache à lait de la pléthore de journaux créés depuis une quinzaine d'années en guise de vitrine de «démocratisation de l'espace médiatique». La mamelle nourricière des fabriques de propagande populiste trouve ces temps-ci une espèce de nouvelle régulation.
La création de la majorité des titres n'a jamais été soumise aux règles du métier d'édition de quotidien d'information pour la bonne raison qu'elles se sont «glissées» dans des ouvertures opérées par des copains et des coquins proches des robinets décideurs d'ouverture de la manne de pub de l'ANEP qui les arrosaient ; et des imprimeries d'Etat dont elles ont asséché le patrimoine en ne réglant pas leurs factures.
Dans le même temps, leur lectorat avait du mal à dépasser les 5000 copies vendues/jour et leurs journalistes très mal considérés dans leurs droits socioprofessionnels. Un «nettoyage du secteur» est en train de s'opérer. Le gros problème est que les pollueurs – j'en suis convaincu – ne peuvent avoir légitimité à devenir «dépollueurs» d'un coup de baguette magique.
- La disparition de ces journaux, dont certains n'étaient même plus distribués chez les buralistes, a une conséquence immédiate : des journalistes se retrouvent au chômage. Comment les directions en question et les services du ministère doivent-ils réagir ?
Vous savez, comme on dit, chacun son métier. Il est de la responsabilité de la puissance publique, en l'occurrence le ministère de la Communication (et d'autres, que sais-je), de gérer cette situation déplorable qui a été, je le répète, sciemment fabriquée. Sur ma table de travail, je dispose d'éléments d'analyse qui indiquent que le marché informel des médias dans notre pays a été construit et n'est pas un «accident de l'histoire».
Nous nous retrouverons très vite avec des milliers de jeunes diplômés de l'université qui ont été leurrés par des «emplois et stages de journaliste». C'est cela, le désastre, bien sûr ; et pas du tout ce que deviendront les affairistes «éditeurs flibustiers» qui ont raflé le butin de l'ANEP et des sociétés d'imprimerie de l'Etat. Et qui ont pollué l'espace médiatique du pays.
- Depuis une dizaine d'années, le pouvoir a favorisé l'émergence d'une centaine de publications, pour la plupart quotidiennes. Ces journaux sont maintenus grâce à la manne publicitaire. Cette politique n'a pas favorisé l'émergence d'entreprises viables, avec des projets éditoriaux clairs. Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a annoncé depuis sa prise de fonctions plusieurs projets qui n'ont pas été concrétisés à ce jour : identification de la population des journalistes par la commission provisoire de la carte ; mise en place d'autorités, dont celle de la presse écrite ; loi sur la publicité, etc. Pourquoi tous ces retards ?
Nous sommes en plein dans le cœur du sujet. Permettez-moi de vous répondre par cette question directe, à laquelle je souhaite associer le ministre de la Communication, Hamid Grine : «En confluence avec votre si stimulant chantier de conférences sur les droits des citoyens algériens à une information crédible et les questions relatives à l'éthique et à la déontologie des journalistes, pouvez-vous, Monsieur le ministre, publier les données chiffrées, actualisées, relatives à la ventilation de la pub via les médias et les factures d'impression des journaux ces dernières années (payées ou non) ?»
Concernant les instances de régulation, partout dans le monde démocratique, l'Etat s'est retiré (il a été mis en retrait, en fait, par l'exercice du combat démocratique) de tous les terrains où la souveraineté populaire est seule légitime à réguler. Les médias sont au cœur de ces espaces.
Nous avons vu dans notre pays le fiasco/zerda des agitations de M. Chorfi, ex-président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV). Nous constatons le feuilleton infini de la Commission de la carte de journaliste, etc. Je souhaite terminer par une observation : tous ces retards accumulés et non assumés par les pouvoirs publics aggravent les faiblesses de nos médias endogènes et renforcent l'extraversion de notre société aux médias des autres.


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