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Le formidable traminot raté
Fronton
Publié dans El Watan le 27 - 02 - 2016

La première fois que j'ai lu Umberto Eco, décédé le 19 février dernier, c'était à dix mille mètres d'altitude. J'avais trouvé dans la librairie d'un aéroport ce livre au titre amusant : Comment voyager avec un saumon ? Je ne savais rien de son auteur mais, comme à mon habitude, je comptais lire les premières lignes puis la page cent avant d'aller au piège de la quatrième de couverture. Si le livre ne m'attire pas ainsi, je lui donne une seconde chance en feuilletant au hasard. Mais je n'ai pas eu besoin de dépasser les premières lignes. Je n'ai remarqué que bien après que ce titre était celui de l'édition française, l'original étant Il secondo diario minimo (Le deuxième journal minimum ?) traduit en français par Myriam Bouzaher.
C'est là dedans que se trouvait, je pense bien, ce texte sur les catalogues des expositions d'art. Un sujet apparemment anodin à partir duquel il développe une réflexion énorme sur l'art. A partir de là, je n'ai plus lâché Eco d'une semelle, bien qu'il me reste tant à lire de son œuvre prolifique et diverse : sémiotique, la science des signes dont il a été un maître, philosophie, esthétique, histoire, linguistique… et bien sûr, romans, son premier, Le nom de la rose (1980), étant crédité d'une quarantaine de traductions et de 30 millions d'exemplaires vendus.
On a coutume de dire que celui qui est spécialiste de tout ne l'est finalement de rien. Mais, non seulement érudit (lui qui possédait environ 50 000 livres !), il était doué d'une intelligence supérieure et d'une capacité d'observation et de critique phénoménales. Il incarne ainsi un des derniers (?) esprits universels, encyclopédiste de la trempe d'El Jahiz ou de Diderot, doublé d'un visionnaire.
Il avait élevé la nuance au plus haut degré, refusant de s'enfermer dans des visions à sens unique. Ainsi, s'il saluait les nouvelles technologies, il fut l'un des premiers à pointer le potentiel de nocivité de la télévision, d'internet et des réseaux dits sociaux. Et quand les tours jumelles de New York furent détruites, alors que tout le monde se focalisait sur l'attentat, lui qui s'était toujours attaché à «voir du sens là où on serait tenté de ne voir que des faits», il publia dans La Repubblica un texte majeur intitulé «A propos de la ‘'supériorité'' occidentale», d'ailleurs traduit en français par François Maspero.
Il y parlait, entre autres, de l'apport émérite de la civilisation musulmane en renvoyant dos à dos tous les intégrismes. Et il affirmait que «l'histoire est une arme à double tranchant».
Sa manière de penser savait convoquer les grandes théories et argumenter comme au café du coin, tout cela avec humour et simplicité. Je me suis toujours dit qu'il devait aussi l'indépendance et la brillance de son esprit à sa propre saga. Son grand-père était un enfant abandonné, d'où son nom d'Eco, acronyme de «ex caelis oblatus» ou «apporté du ciel», lui qui, enfant, rêvait de conduire un tramway.
Il y a des vocations heureusement ratées.


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