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Dick Cheney ou le génie du mal
Publié dans El Watan le 16 - 09 - 2004

Monsieur le Président : Affront à l'Amérique et à son peuple, de ce terroriste qui continue à fouler le sol américain. Il est temps qu'on se décide de le mettre au coin.
Les Etats-Unis ne peuvent traiter dorénavant avec ce sanguinaire. » Ces propos traitant du leader palestinien, Yasser Arafat, sont ceux du vice-président Richard Dick Cheney, celui qui, en janvier dernier, reconnaissait avoir un côté malsain, en se demandant, devant une journaliste de l'USA Today, s'il avait vraiment l'air d'un génie du mal dans l'ombre (am I the evil genius in the corner that nobody ever seen come out of his hole ?). C'est connu et cela ne fait qu'un détail dit-on. Le personnage reste d'autant plus important qu'il a le privilège de déjeuner avec George Bush chaque jeudi, qu'il a une grande influence sur le président, mais surtout qu'il est le fidèle représentant de la communauté ultraconservatrice du parti républicain. On avait cru, avant la convention républicaine tenue cette fin de semaine à New York, que celui qui causait, par son impopularité, des maux de tête aux stratèges de la Maison-Blanche allait enfin être retenu dans son lieu caché de l'undisclosed locaction (1) afin de permettre aux tenants du conservatisme de compassion (compassionate conservatisme) de donner une image de modération dans l'espoir de tromper, une nouvelle fois, les électeurs. Mais cette option s'est vite estompée, car Dick Cheney n'est pas un Ashcroft relégué momentanément dans l'arrière-boutique. En somme, c'est la figure de proue du lobby énergétique américain avec des conglomérats de taille, tels Exxon Mobil Corp (293 milliards de dollars en valeur boursière au soir du 19 août 2004), ou encore Chevron Texaco (105 milliards au soir du 2 septembre 2004). Cheney est non seulement synonyme du pétrole et du charbon mais aussi du médicament. Ennemi redoutable du General Electric, il est l'homme du cartel pharmaceutique américain, un cartel piloté par des acteurs comme Henry Mckinnel du géant Pfizer Inc (240 milliards de dollars en valeur boursière), ou encore Merk&Co (101 milliards) sans oublier Eli Lilly&Co (73 milliards de dollars). Sa position demeure forte chez le cartel automobile formé par le trio Ford Motors-Daimler Chrysler- General Motors (92 milliards), trio pour lequel il ne cesse d'entretenir le tandem traditionnel avec les Saoudiens. D'ailleurs, ce n'était nullement étonnant le fait de voir Dick Cheney recommander à George Bush, un certain Adrew H. Card comme directeur du personnel de la Maison-Blanche. Cet ex-lobbyiste de GM (General Motors) a pu battre beaucoup de projets de loi visant à forcer l'industrie automobile à s'ajuster aux normes d'économie en matière de carburant. En l'an 2000, alors que le vice-président acheva son fameux plan énergétique Affordable Reliable and Environmental Sound of Energy for Americas Future, dans lequel il insiste sur le renforcement des alliances avec des pays producteurs parmi lesquels se trouve l'Algérie, le ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil vit une occasion inespérée pour sortir de l'isolement, lui qui a toujours rêvé d'avoir un fil pour toucher les hauts responsables américains. C'est grâce au pétrole de la république que Bouteflika, sur conseil de son ministre de l'Energie, avait décidé de demander à être reçu, pour 30 minutes, par le président américain, et c'est au vice-président qu'on s'est adressé avant pour régler l'audience. Dans ces démarches, il fallait dire mieux : selon un journaliste spécialisé du Washington Post, l'Algérie aurait payé pour toucher Cheney d'abord.
Un patriotisme viril
Mais dans la puissance du vice-président américain, le pétrole comme le charbon ou encore le médicament n'expliquèrent pas tout. Défenseur d'un patriotisme viril, Cheney est perçu par une grande frange du parti républicain comme un homme déterminé dans le combat antiterroriste capable de ramener le sentiment de sécurité aux Américains, ébranlés jusque-là par les attentats du 11 septembre 2001. Pas étonnant donc que les républicains aient décidé de lui réserver le prime time lors de la convention de New York et de laisser dans l'ombre les libéraux et les progressistes (Liberals and Progressives) comme le secrétaire d'Etat Colin Powell. Pas étonnant toujours, qu'à cause d'une économie sans éclats, on ait tenté d'imposer à la présidentielle l'enjeu de la sécurité, un thème rentable dans lequel Cheney pourrait jouer en excellence, lui qui n'a aucun regret au sujet de la guerre en Irak, un pays qu'il décrit comme base géographique des éléments ayant attaqué l'Amérique libre. Le radicalisme de Cheney va au-delà des limites, à l'insolence même, surtout lorsqu'il s'est distingué récemment par une obscénité tout à fait singulière. Sur le parquet du sénat américain, il avait répondu au sénateur du Vermont, Pat Leahy qui l'accusait d'avoir enrichi son ancienne compagnie Halliburton par des contrats mirobolants en Irak, en lui disant : « Go fuck yourself » (va te faire foutre). Parlant de sa mauvaise image, une journaliste de l'USA Today l'a comparé à un Machiavel œuvrant dans l'ombre. Mais de son portrait, les stratèges républicains sont conscients. Lors de la convention, on lui avait demandé d'adoucir son image en jouant la carte de la modération. Est-il arrivé à gagner un peu de sympathie ? L'ancien sénateur de New York Al Damato ne le croit pas, il avait ouvertement conseillé le président Bush de changer de colistier et de mettre Colin Powell comme candidat à la vice-présidence. On juge d'ailleurs le lot de ses bourdes comme préjudiciables au parti. Cheney est très soutenu, mais il reste une personnalité trempant dans beaucoup de malversations. On l'accuse de se livrer à la chasse aux canards avec des juges de la Cour suprême afin de les influencer ; d'avoir favorisé Halliburton en Irak (objet d'enquête par le Pentagone) ; d'avoir manipulé des rapports de la CIA concernant les ADM de Saddam ; d'être derrière l'affaire de la femme de Joseph Wilson (2) ; d'avoir partagé les privilèges de l'avion Air Force 2 avec le juge Antonin Scalia de la Cour suprême et d'avoir donné, dans les années 1990, des pots de vin dans un projet de gaz au Nigeria. Il faut souligner que le vice-président américain avait dirigé Halliburton de 1995 à 2000. On dit qu'actuellement, il n'a plus d'intérêt direct dans la compagnie. Halliburton lui avait versé plus de 45 millions de dollars mais continue de lui envoyer 200 000 dollars chaque année à titre de compensation différée. Dick Cheney n'aime ni l'Islam ni les musulmans. Il touche seulement leurs mains à l'occasion de discussions politiques ou d'affaires. En 1986, alors qu'il était sénateur de l'Etat du Wyoming, il s'est opposé à la promulgation d'une résolution demandant la libération de Nelson Mandela. C'est un personnage trop complexe, et ce n'était pas anormal de voir des jeunes de New York porter des t-shirts sur lesquels est écrit Fuck Bush... Fuck Cheney.
(1) Undisclosed Location : dans les périodes d'alerte et afin d'éviter la décapitation de l'Exécutif, on cache le vice-président dans un endroit secret. (2) Pour se venger de l'ambassadeur Joseph Wilson, un opposé à la guerre en Irak (notre entretien avec ce monsieur à La Nouvelle République mars 2003), on a dévoilé à la presse la fonction de sa femme comme étant agente de la CIA.


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