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Climat politique délétère : Guerre ouverte pour La succession
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Publié dans El Watan le 18 - 05 - 2016

Les trois forces qui ont aidé le Président à décrocher son 4e mandat se livrent, depuis son absence en raison de sa maladie, une guerre de succession. L'armée, les politiques et les hommes d'affaires se projettent dans l'horizon 2019, mais avant, en cas de vacance, deux d'entre elles craignent l'homme fort du moment, le vice-ministre de la Défense nationale, dont l'ambition démesurée risque de faire voler en éclats toute démarche institutionnelle. Le pire des scénarios, révèlent les plus avertis.
Jamais le pays n'a connu une situation aussi grave et incertaine que celle qui prévaut. Manque de visibilité politique, effondrement des revenus, une situation sécuritaire extrêmement tendue aux frontières et un Président lourdement affecté par la maladie. De plus en plus longue, l'absence de Bouteflika a fait apparaître trois forces qui se projettent dans l'optique de 2019, coïncidant avec la fin du mandat de Bouteflika, et se livrent en coulisses une bataille rangée pour la succession. Des observateurs avertis expliquent ce qui se passe au plus haut sommet de l'Etat.
Depuis que le Président est malade, donc obligé de passer — à des exceptions près — par de tierces personnes, notamment son frère-conseiller, Said, pour être informé des affaires de l'Etat, trois groupes d'intérêt ont pris en otage le pays. Le premier, nous dit-on, est plutôt partisan, c'est-à-dire qu'il concerne les chefs de parti, à l'image des secrétaires généraux du RND Ahmed Ouyahia et du FLN Amar Saadani. Comme tout chef de parti, chacun des deux se voit sur le chemin du palais d'El Mouradia. Les deux hommes ne partagent rien, si ce n'est leur allégeance à Bouteflika. Néanmoins, leur position au sein du sérail permet à chacun d'eux d'avoir des ambitions.
En tant que chef de cabinet qui a l'œil sur tout le courrier qui arrive à la Présidence, aussi bien ordinaire que confidentiel, et gère cette haute institution en l'absence du Président, il a été la cible de violentes attaques de la part de Amar Saadani, dont le parti a un président d'honneur qui s'appelle Abdelaziz Bouteflika. Chargé de tirer à boulets rouges sur tous ceux qui se comptent parmi les détracteurs du clan présidentiel, le secrétaire général du FLN a bien assumé sa mission. Mais il est devenu trop encombrant parce qu'il est allé plus loin de ce qui était attendu de lui. Il a même outrepassé les remises à l'ordre adressées par ses mentors.
Ali Haddad, Kouninef et Gaïd Salah
Pendant ce temps, Ahmed Ouyahia, qui faisait le dos rond, revient en force. D'abord en tant que secrétaire général par intérim du parti, puis en le confirmant à son poste par un congrès, une élection à bulletins secrets et un message de félicitations signé de la main du président de la République.
Une réponse cinglante à Amar Saadani, en perte de vitesse. Son groupe parlementaire traverse une crise assez profonde. Les deux hommes de confiance sur lesquels il comptait pour faire passer ses messages et surtout ses lois, à savoir Baha-Eddine Tliba (vice-président de l'APN) et Mohamed Djamai (président du groupe parlementaire), sont désormais contestés. Une pétition signée par une centaine de députés FLN, dont le texte, nous dit-on, a été faxé de la Présidence, fait le tour des 48 wilayas, tout comme la pétition contre Amar Saadani. Désormais, les jours de ce dernier sont comptés.
La deuxième force en course pour la succession, ajoutent nos sources, représente les hommes d'affaires, notamment ceux qui ont investi beaucoup d'argent dans la politique — comme Ali Haddad ou Karim Kouninef — et veulent à tout prix récolter les dividendes en se présentant comme une alternative. Même si c'est au nom du Forum des chefs d'entreprises, les visites de Ali Haddad aux ambassades accréditées à Alger et ses nombreux déplacements à l'étranger avec le Premier ministre font de lui l'homme incontournable, y compris pour les grandes décisions, tantôt en s'appuyant tantôt sur le frère du Président, tantôt sur son ami Mustapha Rahiel, directeur de cabinet du Premier ministre.
C'est en officiel et non pas en homme d'affaires qu'il est reçu dans toutes les wilayas, où les responsables de l'administration lui déroulent le tapis rouge, souvent aux frais de l'Etat, comme s'il portait le costume du futur Président. L'ouverture de nombreux bureaux du FCE s'apparente étrangement, à en croire nos sources, aux pratiques d'un parti politique qui ne dit pas son nom.
La troisième force, indiquent nos interlocuteurs, est incarnée par l'armée. Elle est représentée par le vice-ministre de la Défense nationale et chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, l'homme fort du moment qui ambitionne, lui aussi, malgré son âge avancé, d'occuper le fauteuil de Président. «En l'absence de Bouteflika, les trois forces se disputent la succession et chacune croit dur comme fer qu'elle a le soutien d'au moins l'une des trois. Les alliances se font et se défont au rythme des événements», nous dit-on.
Sentant le vent tourner, Amar Saadani se tourne vers son ami d'antan, l'homme fort du moment, le chef d'état-major de l'ANP, le général Gaïd Salah.
Celui-là même qui a violé les usages de neutralité de l'armée en le félicitant publiquement, à travers une lettre, pour son élection à la tête du FLN. Qualifié par nombre d'observateurs de «maladroit», ce message lourd de sens n'est pas passé inaperçu. Il faut dire que les deux hommes s'entendent très bien et chacun trouve son compte dans la mission qui lui a été confiée. Lorsqu'il a été décidé de limiter les prérogatives du général Toufik Médiène, patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), initiateur des enquêtes sur les hommes du Président, notamment Chakib Khelil et Amar Ghoul, Gaïd Salah a fait plus.
Il a commencé par amputer le DRS de ses services les plus importants, dont ceux de la police judiciaire et de la lutte antiterroriste, mais aussi de sa force de frappe, le Groupe d'intervention spéciale (GIS), avant de mettre son chef à la retraite et d'installer à sa place Bachir Tartag, celui-là même que le général Toufik avait limogé de la Direction de la sécurité intérieure moins de trois ans plus tôt. Pendant que les têtes du DRS tombaient une à une, Saadani descendait en flammes son premier responsable, l'accusant de tous les maux du pays, sans que le chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale intervienne.
Le pire des scénarios
Les plus avertis savent très bien que Saadani n'aurait jamais franchi ce pas s'il n'avait pas eu la caution du premier chef de l'institution militaire, resté silencieux devant les graves accusations lancées contre un département qui dépend structurellement du ministère de la Défense nationale. Sa mise à l'écart par la Présidence l'a poussé à se mettre sous la coupe de son ami Gaïd Salah, dont l'ambition démesurée n'est un secret pour personne. Il va même jusqu'à l'encourager en l'assurant du soutien de son parti.
Cette alliance est très mal vue par le clan présidentiel. Elle suscite même les pires craintes, révèlent nos interlocuteurs. Celles de voir Gaïd Salah s'emparer du pouvoir d'une manière ou d'une autre, au cas où le Président décéderait avant 2019. L'hypothèse est, pour nombre de nos interlocuteurs, le pire des scénarios.
Raison pour laquelle l'option Ahmed Ouyahia a été privilégiée, même si au fond, elle reste peu probable du fait de l'impopularité du secrétaire général du RND, mais aussi de l'animosité qui anime Gaïd Salah envers lui, mais aussi envers Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, avec lequel il partage l'ambition de porter le costume de président de la République, même s'il n'a pour l'instant ni son poids ni sa puissance. Est-ce pour cette raison que depuis quelques mois sa garde rapprochée est, contrairement à ses habitudes, armée de kalachnikovs ? La question reste posée.
Cependant, si jusque-là les trois forces citées se disputent en sourdine le palais d'El Mouradia, c'est uniquement parce qu'elles reconnaissent la légitimité de Bouteflika, du moins tant que son mandat est encore valide. Mais en cas de vacance ou une fois le rendez-vous électoral de 2019 arrivé, tout pourrait basculer. Chacune des forces défendrait ses intérêts au détriment de ceux du pays car il y va de leur survie et surtout de la pérennité de leur hégémonie sur les affaires et les richesses de l'Etat.
C'est la conclusion à laquelle sont arrivées nos sources et qui n'augure rien de bon si la classe politique et la société civile ne prennent pas conscience des conspirations aux enjeux qui dépassent nos frontières, puisqu'elles se font avec l'aide de puissances étrangères, notamment la France et les Etats-Unis qui se disputent aussi le pays pour préserver leurs intérêts, souvent aux dépens de ceux de l'Algérie.


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