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De la mélancolie des pères et de l'échec des fils
Avant-première du film les tourments, de Sid Ali Fettar, à Alger
Publié dans El Watan le 15 - 06 - 2016

Sid Ali Fettar a tellement de choses à dire sur l'Algérie d'aujourd'hui qu'il a surchargé son nouveau long métrage, Les tourments, projeté lundi soir en avant- première à salle Algeria, à Alger.
Ce drame social de 100 minutes évoque tous les maux de la société post-terrorisme ou presque. A partir du vécu d'une famille ordinaire vivant à Alger, le cinéaste a voulu jeter un regard aussi vaste que possible sur ce qui ne va pas dans un pays qui tente de panser ses blessures. Le radicalisme religieux, la concorde civile, le repentir inachevé des terroristes, l'absence de perspectives pour les jeunes, la situation de la femme, le divorce, le chômage, la corruption, l'affairisme criminel, la mafia de l'import-import, l'évasion des capitaux… Un condensé qui a alourdi le film.
Le vieux Mustapha (Hamoud Loukal) a trois fils : le premier, Mahmoud (Younes Laroui), a rejoint le maquis terroriste poussé par la misère sociale, le deuxième est parti en clandestin en Norvège et le troisième, Lakhdar, est menacé de licenciement d'une entreprise publique en faillite. Son unique fille, Karima, vit avec un époux qui est attiré par les affaires, par l'amour évanescent d'une autre femme et par le rêve d'acheter une villa comme toute la ploutocratie locale. Othmane et Najah sont, eux, des hommes d'affaires, qui se sont enrichis à l'ombre du terrorisme et de l'impunité.
Ils sont entrés en rivalité sur le contrôle du marché. La scène montrant les deux affairistes négociant à côté du port d'Alger est théâtralisée à outrance, rappelant vaguement les films américains de série B avec des gardes du cops portant des lunettes noires ! Sid Ali Fettar n'a pas pu éviter le piège de la caricature avec trois scènes sur les hommes riches des pays du Golfe donnant des mallettes remplies d'argent aux terroristes et aux importateurs.
Au premier degré, à prendre ou à laisser ! Mahmoud et son ami Abdeljabar (Réda Laghouati), pas totalement remis des crimes aux maquis, sont «récupérés» par l'un des importateurs et chargés de sales besognes. Jonction terrorisme, affairisme vite établie ! Pas la peine de chercher la logique. Mustapha refuse d'admettre le retour de son fils à la vie sociale, autant que le père de Abdeljabar. «Jure que tu n'as pas tué», ordonne Mustapha à Mahmoud. L'ex-terroriste dit avoir rejoint les groupes armés par peur.
Alors faut-il parler de l'échec de la réconciliation nationale sans justice et sans vérité ? Sur ce terrain, Les tourments suit presque la trajectoire du Repenti de Merzak Allouache. Interrogé après la projection presse, Sid Ali Fettar a refusé de s'engager dans ce qui peut ressembler à un couloir politique. «Ce n'est qu'un regard de cinéaste.
C'est une fiction avec du réel dedans. Il y a des choses qui nous interpellent et qui nous ramènent à notre réalité. Je souhaite que la réconciliation n'a pas été un échec, mais nous n'avons pas tout réglé. Des gens ne sont pas à l'aise, il y a des problèmes tels que ceux des disparus. Pour les pays du Golfe qui ont financé le terrorisme, je n'ai fait qu'interpréter ce que les journaux ont écrit. J'ai du mal à admettre que des Algériens puissent tuer d'autres Algériens. C'est venu de l'extérieur», a-t-il affirmé.
Le film Les tourments se distingue par un casting modeste, pas de vedettes ni de tête d'affiche. «C'est ainsi que je vois les choses. J'ai choisi des acteurs qui répondent à mes questions», a expliqué le cinéaste qui ne semble pas croire à l'existence de comédiens «haut de gamme». Sid Ali Fettar a confié avoir voulu faire le film «le plus simplement et plus agréablement» possible. «Je veux amener les gens à réfléchir sans donner de leçon ou proposer des solutions. Je n'ai pas la vérité en main.
Durant les années noires, j'ai perdu beaucoup d'amis. A l'époque, on ne savait pas ce qui se passait au sein de la société. Il a fallu du tempos pour comprendre», a-t-il relevé. Les tourments portent les traces et les clichés du cinéma algérien : la terrasse, le cimetière, la femme en cuisine, la sorcellerie, la mer, les mères poules, la stérilité, la violence…
Les sonorités chaâbi traversent le film pour suggérer une certaine nostalgie que le cinéaste et son co-scénariste (Lamine Merbah) n'ont pas pu cacher. Le plan de Mustapha visitant une maison en ruine à La Casbah d'Alger avec un chant de Azziouz Raïs, Ma dhenit el khdaa fi medhrab laman (être trahi dans un lieu sûr), tente de forcer l'émotion, voire la compassion comme dans un mélodrame de télévision. La cinématographie de Sid Ali Fettar se perd parfois dans les traditions de télévision. Les dialogues conformistes et rigides renforcent cette sensation. L'encombrement des thématiques a fait que le cinéaste oublie parfois ses personnages.
L'histoire de Karima avec son époux a rendu le récit du film compliqué. Cette petite histoire, qui pouvait être traité dans un feuilleton télé, a décoloré davantage la trame déjà fortement pessimiste. «Il est temps qu'on fasse quelque chose dans ce pays ! On ne peut pas continuer comme ça. Nous sommes tous concernés», a déclaré Sid Ali Fettar. Malgré l'utilisation des espaces ouverts, la lumière d'Alger n'était pas assez présente dans le film, alors que le montage a parfois été perturbant, surtout dans les scènes à action rapide.
La musique de Mohamed Rouane a plus ou moins restitué l'atmosphère dramatique du long métrage. La fiction Les tourments, qui est une coproduction de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et de Amine Intaj production, sera distribuée après le mois du Ramadhan. Pour rappel, Sidi Ali Fettar a, à son actif, des longs métrages tels que Rai et Amour interdit .


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